Édition internationale

CONTE MUSICAL - Rose soldat, rose bonbon, roses chansons

Le Soldat rose de Louis Chédid a été consacré album de chansons/variétés de l'année aux 22e victoires de la musique. Cette suite de charmantes chansons raconte l'histoire d'un petit garçon face aux jouets d'un supermarché

C'était il y a presque 30 ans, Louis Chédid interprétait un raton laveur obsessionnel dans le conte de Philippe Châtel, Emilie Jolie. Il remet ça aujourd'hui en signant Le Soldat rose, sur des textes de Pierre-Dominique Burgaud. Pour donner vie à leurs personnages, les deux hommes ont réuni quelques comparses de longue date (Cabrel, Souchon) et ce qui se fait de plus chic dans la nouvelle garde française : Bénabar, Sansévérino, Jeanne Cherhal, Albin de la Simone et, famille oblige, le fiston, M, crédité du rôle titre.
Même Vanessa Paradis ? oh, temps suspend ton vol ! - fait figure de vieille de la vieille. Les fantaisistes Corinne et Gilles Benizio, alias Shirley et Dino, complètent le casting avec Catherine Jacob.
Une telle densité de talents accouche forcément d'un disque de bonne tenue. Chédid a fait depuis longtemps la preuve de ses qualités de trousseur de refrains. Ca tourne rond, ça balance pas mal et ça swingue joliment au rayon jouet du supermarché où s'est fait enfermer le petit héros de l'histoire.

A l'ancienne
Comme jadis Philippe Châtel, Louis Chédid joue à faire coïncider les couleurs musicales et les interprètes. Ainsi, Sansévérino, en conducteur de train électrique, se retrouve aux commandes d'un jazz manouche dont il s'est fait le champion. Pas de valse des étiquettes donc, contrairement à ce que propose la première chanson de l'album, pas de surprise. C'est là que le bas blesse un peu.
En épousant son Emilie de modèle, le soldat en adopte aussi les limites : la compilation de chansons à vedette, sympathiques certes, mais sans circulation, sans dialogues, sans interactions, sur l'histoire banale du petit garçon face aux jouets, tout reste assez convenu.
Malgré quelques assertions écolo politiquement correctes, rien de bien audacieux. Même la couleur du soldat est une fausse piste.
La littérature jeunesse s'attache souvent aujourd'hui à explorer les territoires profonds, dérangeants et ambitieux que méritent les enfants. Or ici, c'est un travail à l'ancienne, fait, on le sent, aussi pour séduire les parents. D'ailleurs, comme le dit une chanson : "il n'y a pas de bonheur plus grand qu'un papa, une maman".
Jean Marc Jacob (www.lepetitjournal.com) lundi 9 avril 2007
(rediffusion du 13 décembre 2006)

 
? Le Soldat rose, le disque (Atmosphèriques)
? Le Soldat rose, le livre, Illustration Cyril Houplain (Hachette) 47 pages, 10,50 ?
? Le soldat rose, le DVD, 22 ?
www.lesoldatrose.com

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