On l'a connu plus inspiré... Avec un nouvel Emmerdeur, Francis Veber réalise une sorte d'auto-remake dispensable. Avec Patrick Timsit et Richard Berry. Il n'y a pas de quoi rire !
A écouter ses collègues en promo, Francis Veber jouit d'une réputation de faiseur de comédies magistrales. C'est vrai que le genre est difficile et que La Chèvre ou Le dîner de con ont déclenché de savants rires en leur temps.
Auréolé de ce prestige, Veber décide de porter lui-même à l'écran son propre scénario, déjà recyclé au théâtre, et réalisé en 1973 par Edouard Molinaro. C'était L'emmerdeur et en ce temps là, Jacques Brel pleurnichait dans le giron de Lino Ventura.
La stature de ces deux monstres et la patine du temps nous invite aujourd'hui à une certaine indulgence nostalgique envers le film. Or - vanité des vanités ou pur opportunisme commercial ? - Francis Veber remet le couvert avec, en tête d'affiche, Patrick Timsit et Richard Berry. Ce simple énoncé soulève un doute.
Certes les deux hommes ont assuré avec succès la version scénique au Théâtre de la Porte Saint Martin en 2005. La comparaison s'arrête là. De surcroît, le duo comique n'est pas inédit et n'a jamais fait de grandes étincelles dans les salles (Quasimodo, L'Américain ...), à moins de tenir le gay friendly de Pédale douce en estime. Bref, difficile de comprendre le pourquoi du projet. Quant au film lui même...
L'ennui
Tout le monde connaît plus ou moins l'histoire. L'éternel Pignon, héros Vébérien récurrent, est dépressif. Dans un hôtel, il est le voisin de chambre de Milan, un tueur en mission à qui il va pourrir la vie et le boulot.
Certain plantage inspire la sympathie. Certain navet malhonnête suscite une violente désapprobation. Cet Emmerdeur version 2008 inspire lui, au mieux, une immense lassitude. Tout y est lourd et artificiel. Vomis et flatulences le disputent aux tics et aux grimaces. Mais n'est pas De Funès qui veut?
De nombreuses scènes se passent à la fenêtre mais tout sent le renfermé, le croupis. La hideur, sans doute second degré, des décors vient encore corroborer le sentiment de vieux, de dépassé. Au final, L'emmerdeur ressemble trait pour trait à une comédie française bien pesante des années 70.
Seul point positif, l'ennui ne dure qu'une heure vingt-six. Il y a des amateurs ?
Jean Marc Jacob (www.lepetitjournal.com) mardi 16 décembre 2008
L'emmerdeur, Francis Veber (1h26) avec Richard Berry, Patrick Timsit, Pascal Elbé... Sorti en France le 10 décembre 2008
http://www.tfmdistribution.com/lemmerdeur/
A écouter ses collègues en promo, Francis Veber jouit d'une réputation de faiseur de comédies magistrales. C'est vrai que le genre est difficile et que La Chèvre ou Le dîner de con ont déclenché de savants rires en leur temps.
Auréolé de ce prestige, Veber décide de porter lui-même à l'écran son propre scénario, déjà recyclé au théâtre, et réalisé en 1973 par Edouard Molinaro. C'était L'emmerdeur et en ce temps là, Jacques Brel pleurnichait dans le giron de Lino Ventura.
La stature de ces deux monstres et la patine du temps nous invite aujourd'hui à une certaine indulgence nostalgique envers le film. Or - vanité des vanités ou pur opportunisme commercial ? - Francis Veber remet le couvert avec, en tête d'affiche, Patrick Timsit et Richard Berry. Ce simple énoncé soulève un doute.
Certes les deux hommes ont assuré avec succès la version scénique au Théâtre de la Porte Saint Martin en 2005. La comparaison s'arrête là. De surcroît, le duo comique n'est pas inédit et n'a jamais fait de grandes étincelles dans les salles (Quasimodo, L'Américain ...), à moins de tenir le gay friendly de Pédale douce en estime. Bref, difficile de comprendre le pourquoi du projet. Quant au film lui même...
L'ennui
Tout le monde connaît plus ou moins l'histoire. L'éternel Pignon, héros Vébérien récurrent, est dépressif. Dans un hôtel, il est le voisin de chambre de Milan, un tueur en mission à qui il va pourrir la vie et le boulot.
Certain plantage inspire la sympathie. Certain navet malhonnête suscite une violente désapprobation. Cet Emmerdeur version 2008 inspire lui, au mieux, une immense lassitude. Tout y est lourd et artificiel. Vomis et flatulences le disputent aux tics et aux grimaces. Mais n'est pas De Funès qui veut?
De nombreuses scènes se passent à la fenêtre mais tout sent le renfermé, le croupis. La hideur, sans doute second degré, des décors vient encore corroborer le sentiment de vieux, de dépassé. Au final, L'emmerdeur ressemble trait pour trait à une comédie française bien pesante des années 70.
Seul point positif, l'ennui ne dure qu'une heure vingt-six. Il y a des amateurs ?
Jean Marc Jacob (www.lepetitjournal.com) mardi 16 décembre 2008
L'emmerdeur, Francis Veber (1h26) avec Richard Berry, Patrick Timsit, Pascal Elbé... Sorti en France le 10 décembre 2008
http://www.tfmdistribution.com/lemmerdeur/
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