Édition internationale

CINÉ – "La fille coupée en deux", deux hommes et un coup fin

Un nouveau Claude Chabrol qui débarque dans nos salles de ciné en plein été, l'occasion est trop rare pour la manquer. Cette sortie coïncide sans doute avec l'atmosphère torride et passionnée qui se dégage de La Fille coupée en deux

Claude Chabrol se livre au jeu du triangle amoureux infernal pour sa dernière réalisation. Deux hommes qui se haïssent : Charles Saint-Denis, écrivain talentueux et misanthrope, et Paul Gaudens, riche héritier imbu de lui-même. Et entre eux, Gabrielle Deneige, jeune et lumineuse présentatrice météo dans une télé locale, qui ferait fondre la glace par moins vingt degrés.
Prête à gravir les échelons, elle s'éprend de Saint-Denis qui tombe lui-même sous son charme. Classique démon de midi diraient les plus blasés. Sauf que l'auteur éperdument pris de passion pour la joliette est un peu pervers sur les bords et qu'il aime toujours sa femme. Du coup, pour se consoler, Gabrielle tombe dans les bras du séduisant Paul Gaudens. Fou amoureux, le milliardaire, qui va très vite révéler des fêlures, va tout faire pour conquérir le c?ur de la jeune femme.

Classique mais efficace
Comme il l'a fait auparavant - dans Les Noces rouges, Violette Nozière ou Une affaire de femme - Claude Chabrol s'inspire d'un authentique fait divers du début du 20ème siècle pour sa Fille coupée en deux. Il faut d'ailleurs éviter de chercher à savoir de quoi il retourne si on ne veut pas se gâcher le final. Car si l'histoire est très classique dans son déroulement, force est de constater que Chabrol est un maître en ce qui concerne la direction d'acteurs. Ca se voit;il les aime et souhaite les mettre en valeur.
Ludivine Sagnier, François Berléand et Benoît Magimel sont magnifiquement filmés par le réalisateur, et donnent ainsi le meilleur d'eux-mêmes. La mise en scène, bien que plan-plan, dégage une certaine tension, prête à éclater sans que le spectateur ne se doute du "quand"ni du "comment"ni du "pourquoi". Chabrol reprend son couplet sur les apparences trompeuses, l'hypocrisie bourgeoise, l'opposition latente entre différents milieux sociaux. Mais il le fait bien.
Pas besoin de se couper en quatre donc pour apprécier ce drame psychologique, au frais, dans une salle obscure.
Nicolas MANGIN. (
www.lepetitjournal.com) mercredi 8 août 2007

La Fille coupée en deux de Claude Chabrol, avec Ludivine Sagnier, François Berléand et Benoît Magimel, 1h55, sorti en France le 8 août, la fiche du film

Egalement dans les salles

"Ratatouille": à bon plat, bon rat
De Toy story à Cars et autres Indestructibles, les studios Pixar règnent en maître sur le monde de l'animation 3D. Ils revisitent aujourd'hui la composition de la Ratatouille, sur un fond de Paris éternel et de grâce gustative.
Dans sa campagne, un jeune rat rêve de mettre les petits plats dans les grands. Projeté dans les coulisses d'un grand restaurant, il s'avère, avec la complicité d'un grand commis maladroit, être un chef exceptionnel.
Rassasiante, rassérénante, ravigotante, cette Ratatouille ravira petits et grands. La virtuosité technique à son sommet sert, à feu doux, une fable sur le respect de la différence et la destinée individuelle. Les gags ne manquent pas de sel, la mise en scène fait recette, le film est plein de saveur. A table.
Jean-Marc Jacob (www.lepetitjournal.com) mercredi 8 août 2007

Ratatouille de Brad Bird, animation, 1h50, sorti en France le 1er août, le site officiel 

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