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Impressions lors de visites dans la prison de Puzhal, à Chennai

Puzhal Prison ChennaiPuzhal Prison Chennai
Photo : Parithimathi (Wikipedia Creative Commons)
Écrit par Liliam Boti Llanes
Publié le 18 avril 2023, mis à jour le 27 mars 2024

Ancien juge à Cuba, j’ai eu l’occasion de découvrir la prison de Puzhal, à Chennai. Sans comparer les systèmes carcéraux de différents pays, j'aimerais ici faire part de mes impressions et répondre à quelques-unes des questions qui me sont souvent posées : à quoi ressemblent les prisons indiennes ? Y a-t-il des étrangers ? Est-il possible de faire du volontariat ? Je n’ai pas encore de réponse à toutes ces questions... Mais voici quelques premières impressions, en attendant un prochain article !

Traductrice dans la prison de Puzhal, à Chennai

J’ai d’abord été emmenée à participer en tant que traductrice à un jugement pénal au tribunal. Puis, on m’a demandé d’assurer la traduction des échanges avec une détenue de la prison pour femmes de Puzhal. Ce qui n’était au début qu’un évènement ponctuel s’est transformé en une activité régulière de visites en prison, toujours dans cette fonction de traductrice.  

Je n’ai pas traduit du français. Que je sache, il n’a pas de détenus français dans les prisons au Tamil Nadu. Les prisonniers étrangers en Inde sont pour la plupart issus des pays voisins : le Bangladesh, le Népal, le Sri Lanka et même le Pakistan. On compte également plusieurs détenus africains et quelques européens et asiatiques. Dans la plupart des cas, les étrangers incarcérés en Inde le sont pour trafic de drogue. De manière générale, les pays assurent la communication avec leurs ressortissants.

Photo : M. Dhanasekaran (Wikimapia)
Vue de la prison de Puzhal. Photo : M. Dhanasekaran (Wikimapia)


Puzhal : un des plus grands complexes pénitentiaires indiens

La prison de Puzhal se trouve à environ 23 km du centre-ville de Chennai. Elle a été inaugurée en 2006, en remplacement de l’ancienne prison centrale de Chennai, qui se trouvait en face de la Gare Centrale. Pour sa construction, les autorités se sont basées sur la prison centrale d’Hyderabad, considérée à l’époque comme un modèle en Asie, d’après les sources officielles relayées par les journaux.

Puzhal est l’un des plus grands complexes pénitentiaires indiens. Et c’est exactement l’impression qu’on a en passant ses portes : c’est énorme. Le centre comprend trois complexes de bâtiments : la prison Puzhal I pour les condamnés, la prison de Puzhal II pour les prévenus et la prison spéciale pour les femmes. Une enceinte séparée abrite également les condamnés civils débiteurs. Et des locaux de quarantaine permettent de séparer les nouveaux entrants jusqu’à ce que l’examen médical soit terminé.

En tant que traductrice, je n’ai eu accès qu’à une toute petite partie du complexe : la prison pour femmes et la prison pour les prévenus. Mais de nombreuses installations existent : les détenus m’ont parlé de la bibliothèque, de l’amphithéâtre et de l’hôpital. Les articles publiés à l’époque de l’ouverture mentionnent aussi une salle de méditation, un auditorium, un tribunal pénitentiaire avec vidéoconférence, un hôpital, un gymnase, une école et des unités résidentielles pour le personnel pénitentiaire.

En prison, une ambiance loin des clichés

En arrivant dans la prison de Puzhal, à Chennai (la seule que j'aie eu l'occasion de visiter en Inde), la première impression que j’ai eue a été le calme. Le bruit des menottes était ce qui m’avait le plus marquée dans le système pénitencier cubain, mais ici les détenus ne sont pas menottés, ou de façon très exceptionnelle. J'ai été frappée par le silence et les espaces verts. À Puzhal, on respire un certain air de calme – si on peut utiliser ce mot dans ces circonstances.

Malgré le mouvement continu et effréné qui caractérise une prison de la taille de Puzhal, je me sens toujours en sécurité lors de mes visites.

 

 

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