Les évènements s’enchainent à l’Alliance française de Chennai : le retour en nombre des étudiants désireux d’apprendre le français après la mise en sommeil due à l’épidémie, l’achèvement d’importants travaux d’extension des bâtiments et l’arrivée depuis quelques semaines d’une nouvelle directrice, Patricia Thery-Hart.
Patricia Thery-Hart : un parcours professionnel combinant éducation et promotion culturelle
Madame Thery-Hart présente une parfaite complémentarité entre l’expérience éducative et le domaine culturel. De formation universitaire en histoire de l’art et des civilisations, elle a passé une grande partie de sa carrière aux Etats Unis et au Canada. De 2015 à 2020, elle occupa le poste de directrice de l’Alliance française de Bangkok. Avant de venir en Inde, elle était responsable d’une école de commerce en France.
L’Inde, un souhait de vie et une opportunité à saisir pour Patricia Thery-Hart
Passionnée depuis longtemps de kalarippayatt, un art martial pratiqué au Kerala, Madame Thery-Hart a multiplié les séjours dans le sud de l’Inde aux sources de son activité favorite. Elle est également une adepte du yoga.
La vacance du poste de direction de l’Alliance française à Chennai était l’occasion de vivre de l’intérieur ce pays qui depuis longtemps la fascine.
A peine deux mois après son arrivée, elle est comme un poisson dans l’eau, ravie de l’accueil qui lui est fait et de la facilité à laquelle les contacts et relations se développent avec les interlocuteurs et réseaux de différents milieux.
Des projets multiples, bâtis sur une volonté d’ouverture de l'Alliance française de Chennai
Faire de l’Alliance le centre de promotion de la langue et de la culture françaises à Chennai est la raison d’être de la structure. Pour sa directrice, les conditions et moyens sont réunis : un personnel compétent, une population locale demandeuse, un conseil d’administration motivé, des ressources culturelles et artistiques nombreuses et enfin, des locaux adaptés grâce aux récents travaux d’extension.
Le développement du centre passe, selon Madame Thery-Hart, par le décloisonnement des activités de façon à assurer la visibilité de chacune et leur interaction. Que les étudiants en langue utilisent la bibliothèque, fréquentent les expositions et spectacles ; que les spectateurs occasionnels découvrent les activités linguistiques, s’intéressent à l’ensemble de la programmation culturelle ; que les évènements artistiques ne soient pas seulement « hébergés » par le centre mais qu’ils s’y intègrent comme un des éléments constitutifs du projet d’établissement.
Les travaux d’extension des bâtiments engagés depuis plus d’un an et demi sont en cours d’achèvement. Ils créent six salles de cours supplémentaires et un vaste espace destiné à des expositions et conférences. L’ensemble du bâtiment, propriété de l’Alliance, dispose ainsi aujourd’hui d’une quinzaine de salles de formation, d’une grande bibliothèque, d’un auditorium de 190 places, d’une caféteria et de nombreux espaces de rencontres et de manifestations. L’équipement permettra, entre autres, de développer la programmation culturelle en multipliant les conférences, expositions, ateliers thématiques, spectacles …
Le réseau des Alliances françaises dans le monde
Les Alliances françaises sont des institutions dont l’objet est le rayonnement de la culture et de la langue française dans le monde. Elles sont apolitiques et non religieuses.
Le concept d’Alliance française fut conçu en 1883 sous la tutelle de Jules Ferry. La motivation principale était de redonner un élan à l’image de la France à l’étranger après la défaite de 1870.
Aujourd’hui implantées dans 128 pays dans l’ensemble des continents, les Alliances s’appuient sur des associations de droit local à but non-lucratif. Elles sont l’émanation de francophiles locaux qui obtiennent de la Fondation des Alliances françaises à Paris un agréement pour créer une nouvelle agence, ou une antenne rattachée à un site déjà existant. On compte aujourd’hui 832 implantations dans le monde.
Chaque Alliance est autonome mais entretient une relation privilégie avec le Ministère des Affaires étrangères français. En général, le ministère finance le poste de direction.
Les Alliances françaises en Inde
Le réseau des Alliances françaises en Inde est le plus important de toute l'Asie avec 13 sites sans compter leurs antennes : Ahmedabad, Bangalore, Bhopal, Kolkata, Chandigarh, Chennai, Hyderabad, Mumbai, Delhi, Pondichéry, Pune et Trivandrum. L’Alliance de Chennai dispose de deux antennes, à Trichy et Coimbatore.
L’Alliance française de Chennai
L’Alliance de Chennai est basée au quartier de Nungambakkam. Elle fut créée officiellement le 10 août 1953, sous le régime de l’Indian Societies Act XXI. C’est la troisième plus grosse structure après Delhi et Mumbai.
Elle est gérée par un Conseil d’administration composé de 6 membres. Son président est un Indien parfaitement francophone.
Comme pour toutes les Alliances, son financement est auto-assuré par les inscriptions aux cours, les recettes du service de traduction, de la bibliothèque, la billetterie des spectacles, des séances de cinéma…
L’établissement salarie une quinzaine de personnes, aux services administratifs, communication, logistique, maintenance et accueil.
Aujourd’hui, trente-cinq professeurs assurent les cours dont quelques-uns restent en ligne pour répondre à la demande de personnes éloignées du centre-ville et qui ont expérimenté les cours à distance pendant l’épidémie.
Les étudiants peuvent se préparer aux épreuves des DELF (Diplôme d'études en langue française) et DALF (Diplôme approfondi de langue française) qui valident un niveau de maitrise du français sur quatre compétences : écouter, parler, lire et écrire.
Jusqu’en 2020, l’Alliance de Chennai communiquait sur son programme grâce à une lettre mensuelle, « Prélude ». Le modèle de diffusion est aujourd’hui à l’étude, réseaux sociaux et version papier reste une hypothèse probable.
Sur le même sujet
L'agenda 