Un joaillier indien de 25 ans vient de créer la bague la plus sertie de diamants. Un record, et il est loin d’être le seul ! En effet l’Inde semble envahie par la fièvre du record.
Des milliers de tentatives et records chaque année en Inde
En décembre 2020, un joaillier indien a créé une bague en forme de fleur sur laquelle il a posé plus de 12’500 diamants. Ce qui en fait la bague sertie du plus de diamants au monde. Un record enregistré au Guinness mondial. Le créateur de 25 ans raconte : «Au fil des ans, j’ai détruit de nombreux dessins et concepts afin de me concentrer uniquement sur l'objectif de réaliser un bijou de plus de 10 000 diamants (...) Je n'ai pas l’intention de la vendre pour le moment. C’est une question de fierté pour moi. Elle est inestimable.»
Meerut’s Harshit Bansal bags Guinness Record for embedding 12368 diamonds in a ring. Named the ‘The Marigold: The Ring of Prosperity’, is 165.450 grams and has 38.08 carat natural diamonds. The previous record was of embedding 7801 diamonds#Meerut #Diamonds #GuinnessRecord @GWR pic.twitter.com/qwuXDn3z14
— Ishita Bhatia (@IshitaBhatiaTOI) December 4, 2020
En 2019, une petite fille de 8 ans réussi à briser des carreaux de céramique avec une seule main et réalisé plus de 200 origami en une heure. Sa performance vidéo est arrivée jusqu’à l’Europe.. En octobre 2019, neuf hommes sont entrés dans le livre Guinness des records en s'allongeant, les uns sur les autres, avec des lits de clous. En 2018, la ville d’Ayodhya bat un record en allumant plus de 300 000 lampes à huile pendant Diwali.
En 2018 aussi, près de 101 000 personnes avaient participé à la plus grande séance de yoga jamais organisée. Des records qui peuvent être collectifs… mais aussi individuels comme l’exemple d’Arpit Lall, 20 ans, qui, le 4 septembre 2018, a battu un record plutôt improbable : celui du nombre d’oeufs crus cassés puis mangés en 30 secondes (Il en a mangé 9) ; Ou encore le record connu d’une femme de 73 ans devenant maman pour la 1ère fois (revoir notre article sur ce sujet ici)
Et on peut encore raconter de très nombreuses histoires réussies ou non de records du Monde. Concrètement, en 2018, Le Guiness des records annonçait que plus de 5500 tentatives avaient été soumises par les habitants de l’Inde. Plus fort que les Indiens ? Les Américains et les Anglais qui soumettent encore plus de demandes chaque année…
Mais pourquoi un tel engouement pour le Record ?
Avec le développement d’internet et des nouvelles technologies, un nouveau monde s’ouvre aux Indiens, où ils peuvent s’exprimer, se faire connaître et se valoriser (voir notre article sur le changement profond de l’Inde avec l’arrivée des nouveaux médias). [Pour information, il est très simple de soumettre un record du Monde au Livre Guiness : il suffit de réaliser une vidéo en présence de 3 témoins et payer environ 4,50 euros]. Maintenant que les Indiens ont le moyen de montrer leur valeur et leurs talents, pourquoi s’en priver ?
Pour expliquer en partie ce phénomène, des professeurs et experts s’accordent à dire que proposer un record est une question de recherche de distinction. Selon Nikhil Shukla, le représentant du Livre Guinness des records en Inde : « L’Inde est probablement le pays où il y a le plus de compétition entre les gens » ; un record est donc l’occasion parfaite de se mettre au-dessus de la masse, et d’acquérir une notoriété nationale et…mondiale ! Du côté des leaders politiques et économiques, un record du Monde garantit toujours de belles retombées médiatiques. En 2016, la société Capgemini avait ainsi fait parler d’elle en réunissant près de 4 300 employés à Bangalore pour danser ensemble, et obtenait le record de la plus grande leçon de danse de Bollywood du monde.
Côté gouvernement, le 1er ministre, Modi Narendra, est toujours dans les starting blocs avec, pour meilleur exemple, la construction de la plus grande statue du monde (celle du leader nationaliste Sardar Vallabhbhai Patel).
Enfin, il n’est pas sans rappeler que l’Inde cumule aussi malgré elle de tristes records à dimension sociétale (l’abus du selfie) ou environnementale (la pollution des villes) pour ne citer qu’eux. Mais ça, c’est une autre histoire…