Comme une super copine drôle, intelligente et sensible, Clarika revient avec un nouvel album net et élégant : Moi en mieux. Et dire qu'on la trouvait déjà bien avant...
Souvenez-vous, c'était il y a quinze ans, bien avant les Grande Sophie, Jeanne Cherhal, Anaïs, Olivia Ruiz et autre Camille ... A la radio, ça faisait : "t'es beau comme garçon mais y'a tant d'air dans ta tête qu'on peut y faire de l'avion".
Un peu plus tard, la jeune femme audacieuse fantasmait sur Les garçons dans les vestiaires et son écriture taquine réveillait les rimes féminines.
Clarika est de retour avec un cinquième album, peut-être un peu plus grave mais aussi beau que les précédents. Son timbre chaleureux et un brin canaille, le léger voile qui embrume sa voix font d'elle une des interprètes les plus attachantes qui soient. Son phrasé clair porte des textes pleins de jolies notations quotidiennes sur nos petites tempêtes intérieures.
Si rien n'est lourd, tout n'est pas rose dans l'univers de Clarika. La chanson d'ouverture s'appelle Bien mérité et parle des sans-papiers avec suffisamment de frontalité et de conviction pour éviter le pensum de la chanteuse concernée. Sous la plume de Clarika "c'est tant pis pour ta gueule si t'es né sous les bombes, c'est la loi de la nature, c'est l'évidence, t'avais qu'à naître en France".
Trio gagnant
Plus loin Moi en mieux moque nos aspirations à la perfection tandis que Je ne serais pas joue avec les destins et les possibles. Une cabine d'essayage, un salon de coiffure servent de décor et se transforment, le temps de deux titres, en petits théâtres ordinaires (Dans les cabines d'essayage, Des bulles). Un paysage urbain déroule son spleen hivernal dans les allées tristes d'un square;dans les chariots des dames en manteaux il y a des pommes sous cellophane (C'est l'hiver) et l'ennui prend parfois des allures de western épique.
Tout l'art de Clarika, son ironie, sa tendresse, sa simplicité est peut-être résumé dans un titre magnifique, Lâche-moi qui devrait toucher n'importe quel parent pensant à l'envol de sa progéniture?
Aux manettes musicales, Florent Marchet - dont on a déjà dit ici tout le bien qu'on en pense ? a rejoint Jean Jacques Nyssen, le complice historique. Ils apportent un concours inspiré à ce que la pop française fait de plus classe sans jamais paraître prétentieux.
Jean Marc Jacob (www.lepetitjournal.com ) lundi 27 avril 2009
Le clip de Bien mérité
http://www.youtube.com/watch?v=0SF9pMjfrpI&hl=fr
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