

Solvay, Kinépolis, Le Pain Quotidien, Casa, Brussels Airlines, Arcelor Mittal, Villeroy & Boch... Qu'ont en commun ces enseignes que nous connaissons tous et que l'on retrouve en Espagne ? Réponse : de capital belge ou luxembourgeois, elles gravitent en outre toutes autour de la chambre de commerce du même nom, implantée à Madrid. Avec un peu plus de 400 entités recensées, c'est le centre névralgique d'une communauté d'entrepreneurs bien souvent francophones. Rencontre avec Rafael Muñoz de Espada et Nieves Villar Dille, respectivement président et directrice de la Chambre de Commerce de Belgique et du Luxembourg en Espagne
Nieves Villar Dille et Rafael Muñoz de Espada (Photo Lepetitjournal.com)
Fondée en 1971, la Chambre de Commerce de Belgique et du Luxembourg en Espagne (CCBLE) compte tout juste 40 ans de présence sur le territoire. Avec un peu plus de 100 membres associés, l'organisme anime un calendrier d'évènements dont le point culminant aura lieu le 22 novembre prochain, avec la remise du Prix Marqués de Villalobar, qui pour sa dix-huitième édition sera cette année décerné au Collège d'Europe de Bruges. "Le deuxième marquis de Villalobar était ambassadeur d'Espagne en Belgique lors de la première guerre mondiale. Ce fut un des seuls diplomates à rester sur place en dépit du conflit et il occupe une place spéciale dans le c?ur des Belges", explique Rafael Muñoz de Espada. "Le troisième marquis fut pour sa part président de cette même chambre. C'est donc pour nous un prix très important et très prestigieux".
La collaboration entre chambres de commerce européennes est primordiale
Rafael Muñoz de Espada, avocat au célèbre buffet Alemany & Muñoz de la Espada, a pour sa part pris la présidence de la CCBLE en juin dernier, à la suite de Domingo San Felipe, vice-Président de Total España et ... président de la chambre franco-espagnole de commerce et d'industrie. "Avant de fusionner avec Total, Petrofina était une compagnie belge", rappelle le juriste. Et d'ajouter : "La réalité économique aujourd'hui a énormément à voir avec l'Europe. Nous sommes conscients de cela et pour nous, la collaboration entre chambres de commerce européennes est primordiale. Pour nos membres, transcender le cadre régional de la chambre pour entrer en contact avec d'autres entrepreneurs européens de haut niveau, correspond à une forte attente lors de l'entrée dans notre club".
Un accord de gentlemen entre chambres de commerce
Dans ce contexte, les chambres européennes risquent-elles de se marcher sur les pieds ? "Il existe entre chambres un accord de gentlemen", explique le président, "nous ne cherchons pas à 'débaucher' le public naturel des chambres voisines, et vice versa. Au contraire, nous sommes conscients qu'ensemble, on est plus forts, comme le démontrent les European Business Drinks organisés tous les deux mois, qui connaissent un véritable succès".
Par ailleurs, à l'image de la chambre de commerce franco-espagnole basée à Madrid, la CCBLE n'a pas été la première à s'implanter dans la Péninsule. Dès 1922 s'implantait en Catalogne la "Chambre de Commerce de Belgique en Espagne", aujourd'hui devenue "Cámara de Comercio Belgo-Luxemburguesa en Cataluña", CCBLC. "Nous sommes toujours favorables et disposés à collaborer avec la CCBLC", commente Rafael Muñoz de Espada, "et nous ferons toujours en sorte de développer le rapprochement entre nos deux entités".
Privilégier les services qui sont d'une véritable utilité en temps de crise
Le nouveau président s'est fixé trois objectifs. Tout d'abord maintenir le niveau d'excellence proposé aux membres, dans la continuité de ses prédécesseurs. Ensuite, réussir à dégager des ressources économiques permettant de financer les activités de la CCBLE. Si la chambre de commerce est aujourd'hui en bonne situation financière, dégageant un léger bénéfice, il n'empêche que la conjoncture oblige à plus d'ingéniosité pour trouver les fonds de financement. Enfin, il s'agit justement d'offrir le maximum de prestations, en contre-partie d'un minimum d'effort financier pour les membres. "Nous avons redéfini les services rendus par la chambre à ses membres, en souhaitant privilégier ceux qui sont d'une véritable utilité en temps de crise", rajoute Rafael Muñoz de Espada. La cotisation de base coûte près de 250? à l'année.
Echanger des cartes de visite
Les finalités de la CCBLE, promotion des pays représentés (Belgique et Luxembourg) et appui aux entreprises associées, passent sans aucun doute par le networking. "En fin de comptes, nombre d'activités sont des prétextes pour rencontrer des professionnels de haut niveau et échanger des cartes", estime Nieves Villar Dille, directrice de la CCBLE. "A cet égard, l'appui que nous recevons de la part de nos membres et du conseil d'administration, mais aussi des ambassades, est particulièrement précieux". Et de conclure : "C'est passionnant. On donne, mais on reçoit aussi beaucoup".
Propos recueillis par Vincent GARNIER (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 8 novembre 2011
Calendrier des prochaines activités proposées par la CCBLE :
Mardi 15 novembre : European Business Drink, avec les chambres de commerce européennes
Vendredi 18 novembre : déjeuner informatif ? "10 pasos hacia un patrimonio sin preocupaciones", en collaboration avec l'entreprise Optima.
Mardi 22 novembre : Remise du Prix Marqués de Villalobar
Plus d'informations : www.ccble.com




































