Malgré la température entre 4° et 6° et un temps couvert, l'édition 2009 du carnaval a démarré fort (photo. Nicolas Ropert)
Officiellement, les festivités devaient commencer à 11h11 hier matin. Mais dès 8 heures, les rues de Cologne se remplissaient des premiers "Jeck", le nom en dialecte des carnavaliers. Les premières bières étaient ouvertes, les premiers chants résonnaient dans la ville, la fête était déjà lancée.
Du Dom à Neumakt, on se saluait avec des "Kölle Alaaf", le cri de ralliement du carnaval. Car le carnaval s'installe dans presque toute la ville : dans les rues piétonnes du centre-ville, on pouvait croiser plusieurs fanfares, les bords du Rhin étaient remplis de fêtards qui prenaient d'assaut les bars et dans le quartier étudiant les rues étaient interdites à la circulation pour laisser la foule envahir le quartier. L'attente de ces derniers jours a enfin laissé place au premier jour de la fête : le "Weiberfastnacht", la journée des femmes car la tradition veut que ce jour leur soit réservé. Elles ont (presque) tous les droits, dont celui de couper les cravates de ces messieurs.
La musique, élément important du carnaval, n'a pas été oubliée. Partout on a pu croiser diverses fanfares (photo. Nicolas Ropert)
Une ambiance disjonctée
Konrad, étudiant Erasmus à Bonn, ne connaissait pas encore la coutume. Normal, il goûte à son premier carnaval. Il est venu spécialement pour l'événement et ne regrette pas le déplacement. "C'est vraiment très amusant ! Tout le monde a l'air motivé et se déguise. C'est vraiment impressionnant, en Pologne d'où je viens, il n'y a pas de fête comme ça...". Lui et son groupe d'amis, eux aussi étrangers, n'ont pas trop de programme, mais ils comptent bien profiter des six jours de fête. C'est ce que confirme Francis, un Québécois qui étudie en Allemagne. Il avait déjà fait l'ouverture du carnaval au mois de novembre, mais voulait absolument revenir : "L'ambiance est totalement disjonctée ! Les Allemands se laissent complètement aller alors que tout le reste de l'année, ils sont très disciplinés", estime le jeune homme déguisé en danseur disco.
Christina et Bea, deux Allemandes, font le carnaval depuis qu'elle sont toutes petites. Pour elles, rien ne change vraiment chaque année : "C'est toujours un peu pareil. Cette année, on a de la chance parce qu'il ne pleut pas et qu'il n'y a pas de neige non plus !". Toutes les deux ont prévu de rejoindre les quartiers du sud de la ville, un peu plus tranquilles. D'autres, et ils sont nombreux, préfèrent carrément quitter Cologne pour ne pas subir la folie carnaval.
Nicolas Ropert (www.lepetitjournal.com/rhenanie.html) vendredi 20 février 2009
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