Ce week-end, le Théâtre Chaktomuk a présenté un spectacle mêlant théâtre, ballet et comédie, revisitant l'histoire de Zhou Daguan, diplomate chinois, et son immersion au Cambodge.
Le week-end dernier, le Théâtre National Chaktomuk a accueilli une représentation artistique autour de Zhou Daguan. Créé par le Prince Sisowath Tesso, ce spectacle mêlait théâtre, ballet et comédie pour raconter une version romancée (ou en tout cas non racontée dans le rapport officiel) de la rencontre entre le neveu de Zhou Daguan, diplomate chinois du XIIIe siècle, et Soma, une jeune Cambodgienne.
"Le défi était de raconter cette histoire avec respect et clarté pour le public actuel", a déclaré le Prince Tesso lors d'une interview.
Le spectacle s'inscrit dans le cadre des efforts de coopération culturelle entre le Cambodge et la Chine. Il a été réalisé avec le soutien de l'Ambassade de Chine, et vise à souligner les liens historiques entre les deux nations. "Cette pièce reflète l'importance de la diplomatie culturelle pour renforcer les relations bilatérales", a expliqué le Prince Tesso.
Les costumes et les décors, réalisés en images de synthèse ou en dessin, ont d'emblée ancré les spectateurs dans une atmosphère authentique. Les scènes de ballet se sont harmonieusement intégrées à la narration. "Nous avons travaillé avec des talents locaux pour mêler authenticité et créativité", a expliqué le Prince Tesso.
Nous avons particulièrement été touchés par la participation spontanée des spectateurs cambodgiens, qui ont réagi avec chaleur aux passages humoristiques et touchants notamment celle du mariage final (mince ! Je divulgâche…).
Ce spectacle a également mis en lumière le travail de l'École de danse classique khmère de la Princesse Buppha Devi. Cette institution, emblématique du patrimoine culturel cambodgien, continue de former de nouvelles générations d'artistes en préservant les traditions.
Prouvant, s'il en était besoin, que la danse classique khmère sait se renouveler sans se dénaturer, Ie Prince Tesso a introduit une nouveauté remarquable dans cette production : un ballet exclusivement masculin en hommage au dieu Vishnou, en référence à l'importance de l'hindouisme au Cambodge au XIIIe siècle.
L'intrigue romancée entre le neveu de Zhou Daguan et Soma, entrecoupée de moments épiques et d'autres comiques, a retenu l'attention du public pendant près de deux heures. "Notre objectif n'était pas seulement de raconter une histoire, mais d'explorer ce que cette rencontre culturelle signifiait à l'époque", a ajouté le Prince Tesso. Ce récit, ancré dans les traditions cambodgiennes, a su captiver sans artifice excessif.
La création de ce spectacle a nécessité plus d'un an et demi, depuis l'écriture du scénario par le Prince Sisowath Tesso jusqu'aux répétitions et à la mise en scène finale. Cette durée reflète l'ampleur du projet.
Plus d'une centaine d'artistes y ont y contribué, des acteurs, des danseurs bien sûr, mais aussi les musiciens, les chorégraphes, les costumières, des dessinateurs, j'en oublie, c’est certain.
Lors de notre échange, le Prince Tesso a souligné l'effort collectif derrière cette production. "Chaque aspect, des costumes aux transitions scéniques, a été pensé pour servir le récit sans le surcharger", a-t-il expliqué.
Bref, bravo et encore, s’il vous plaît.