Dans la province de Preah Sihanouk, un jeune homme a transformé une armoire en bibliothèque publique, redonnant le goût de lire à toute une communauté.


Une armoire à livres, des rêves plein la tête
Au croisement d’une route en béton, en plein cœur du village de Keo Phos, une armoire métallique attire désormais l’attention. Elle ne vend rien. Elle n’affiche pas de publicité. Elle est remplie… de livres.
Depuis février, cette modeste bibliothèque de rue fait office de point de ralliement pour les curieux, les enfants, les retraités, les lecteurs du dimanche. Un coin lecture simple, quelques places pour s’asseoir, et surtout des ouvrages accessibles à tous : contes, développement personnel, littérature bouddhiste. De quoi éveiller les esprits.
L’idée d’un jeune homme de 27 ans
Derrière cette initiative, un visage : Youn Phearun. À 27 ans, il n’est ni bibliothécaire, ni enseignant. Mais il a une conviction forte : chacun peut — et doit — faire quelque chose pour sa communauté. « Si on est né humain, on doit faire au moins une bonne action pour la société », dit-il.
Partant de ce principe, il a réuni quelques amis, vidé ses économies et ouvert cette bibliothèque, sans subvention, sans ONG, sans grande annonce. Juste l’envie de faire mieux, là où il vit.
Une oasis de savoir dans un désert éducatif
« Dans mon village, à peine 30 % des habitants ont accès à l’école ou à la lecture », confie Phearun. Les autres ? Des jeunes déscolarisés, des adultes oubliés par le système. « Aujourd’hui, on compte plus de bars et d’endroits où fumer que de lieux où lire. »

La bibliothèque devient donc un refuge. Les enfants s’y installent après l’école. Les anciens viennent feuilleter un livre sur le bouddhisme. Certains empruntent un ouvrage pour le ramener chez eux. L’endroit reste ouvert toute l’année, même sous la pluie.
Une démarche 100 % locale
Pas question de dépendre de financements extérieurs. Phearun et son groupe fonctionnent sur la base du bénévolat. Pour enrichir les étagères, ils ont lancé un appel : pagodes, écoles, habitants… tout le monde peut donner un livre. Chaque don compte.
« Si quelqu’un a un livre qui ne lui sert plus, qu’il le donne. Cela fera un nouveau lecteur heureux », lance-t-il.
Et demain ? Un réseau national
Le jeune homme voit plus loin. Il imagine déjà des bibliothèques comme celle-ci dans d’autres villages. Un modèle simple, peu coûteux, mais à fort impact. « Avec 30 000 riels, un chef de village peut en monter une. Et les jeunes peuvent la gérer. »

Un projet à la portée de tous, pour faire renaître la lecture au cœur des campagnes cambodgiennes. Et prouver qu’avec peu de moyens mais beaucoup de volonté, on peut transformer une simple armoire en moteur de changement.
Source : cambodianess.com, Photos Fournies
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