Un civil cambodgien a été tué et plusieurs blessés après des tirs venus de Thaïlande à Prey Chan. Les 250 familles du village ont été évacuées alors que les tensions frontalières se ravivent.


Un nouvel incident armé a éclaté le 12 novembre dans le village de Prey Chan, situé dans le district d’Ou Chrov (province de Banteay Meanchey). Les autorités cambodgiennes accusent l’armée thaïlandaise d’avoir ouvert le feu sur des civils, provoquant un mort et au moins trois blessés. Selon Cambodianess, les tirs ont débuté vers 15 h 50, visant trois civils qui circulaient sur une digue utilisée quotidiennement.
Une attaque en deux temps
Lors d’une conférence de presse, la porte-parole du ministère de la Défense, Maly Socheata, a détaillé les faits. « Le premier assaut a cessé vers 16 h 20. Mais à 17 h 54, les forces thaïlandaises ont repris leurs tirs, utilisant plusieurs fusils en direction du côté cambodgien ».
Elle a précisé que les forces cambodgiennes, non armées, n’ont pas riposté afin de respecter le cessez-le-feu et les accords bilatéraux.
Selon l’AKP, le bilan s’élève à un mort et trois blessés parmi les civils.
Évacuation totale du village
Face au danger immédiat, les autorités provinciales ont ordonné l’évacuation des quelque 250 familles de Prey Chan. Le porte-parole provincial Ly Sovannarith a confirmé que **« toutes les familles ont été déplacées dans des zones sécurisées ».
Phnom Penh dénonce une violation des accords de paix
Le Premier ministre Hun Manet a condamné l’usage de la force par la Thaïlande. Dans un communiqué relayé par Kiripost, il a dénoncé une action « contraire à l’esprit humanitaire » et aux engagements pris dans le cadre du processus de paix supervisé par les États-Unis, la Malaisie et la Chine.
Il a demandé une enquête indépendante avec des experts internationaux et appelé Bangkok à « cesser immédiatement l’usage de la force contre les civils ».
Bangkok rejette les accusations
Le porte-parole de l’armée thaïlandaise, Winthai Suvaree, a affirmé que les premiers tirs provenaient du côté cambodgien, selon l'AFP. Il a indiqué que les soldats thaïlandais se seraient contentés de « tirs de sommation » et n’a fait état d’aucune victime côté thaïlandais.
Un contexte déjà explosif
Ces tirs surviennent alors que la Thaïlande a suspendu, le 10 novembre, la mise en œuvre d’un accord de paix élargi, invoquant une explosion de mine qu’elle nouvellement posée, selon Bangkok. Phnom Penh assure qu’il s’agissait d’un vestige de la guerre civile.
Sur le même sujet















































