Face à une fronde d’élèves et d’anciens lauréats, le ministère de l’Éducation cambodgien a fait marche arrière et rétablit le concours national des élèves brillants, un examen clé pour l’excellence académique
Une semaine. C’est le temps qu’il aura fallu au ministère de l’Éducation pour revenir sur sa décision de suspendre le concours national des élèves brillants. Face à une avalanche de critiques de la part d’élèves, d’anciens lauréats et d’internautes indignés, le ministère a dû revoir sa copie.
Un concours joué essentiel pour l’avenir des talents cambodgiens
Chaque année, ce concours national récompense les meilleurs élèves en littérature khmère, mathématiques et sciences. Médailles, certificats, bourses… Les prix sont destinés à encourager l’excellence et à motiver les élèves à viser plus haut.
Le message des étudiants et des anciens lauréats est clair : cet examen n’est pas une simple formalité, mais un tremplin vers l’avenir.
Ce concours, instauré dans les années 1980, a vu défiler de brillants esprits, dont l’actuel Premier ministre Hun Manet, médaillé d’or en mathématiques en 1993.
Dans une lettre officielle signée le 3 février, le ministre Hang Chuon Naron a ordonné la reprise des préparatifs pour cet examen prestigieux. Des précisions sur son organisation suivront, mais une chose est sûre : le concours aura bien lieu cette année.
L’annonce initiale de la suspension, en faveur de simples compétitions locales pour les classes de 3ᵉ et de terminale, avait provoqué un véritable tollé. Beaucoup y voyaient un coup porté à l’excellence académique et un manque total de justification de la part du ministère.
Les élèves font entendre leur voix
Chamroeun HongLeng, élève de terminale au lycée Hun Sen Prey Totueng, à Kampong Cham, n’a pas caché sa joie. Ancien champion provincial de mathématiques en classe de 3ᵉ, il comptait sur cette compétition pour se mesurer aux meilleurs du pays.
« Je pense que le ministère a entendu nos préoccupations et compris l’importance de cet examen pour nous », s’est-il réjoui.
Une mobilisation massive sur les réseaux sociaux
L’indignation s’est largement exprimée en ligne, et de nombreux anciens lauréats ont pris la parole pour défendre l’examen. Parmi eux, Rainy Sokhonn a salué sur Facebook la décision du ministère, attribuant ce revirement à une « critique éthique » et à un dialogue constructif entre citoyens et autorités.
« Merci au ministère d’avoir écouté les commentaires du public et d’avoir décidé de rétablir l’examen », a-t-il écrit. « Continuons à soutenir cette initiative pour renforcer l’enseignement des sciences et de la technologie et préparer nos jeunes à la compétition régionale. »
Si certains internautes ont applaudi la décision, d’autres n’ont pas manqué de pointer du doigt l’improvisation du ministère. Plusieurs voix appellent à une meilleure planification des politiques éducatives, et certains demandent même une revalorisation des récompenses pour les lauréats.
En revenant sur sa décision, le ministère semble avoir pris conscience de l’importance de ce concours dans la formation des futures élites du pays.
Source : Cambodianess
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