Les bombardements thaïlandais se poursuivent malgré l’appel à un cessez-le-feu soutenu par Donald Trump. Phnom Penh évoque plus de 250 000 déplacés.


Alors qu’un cessez-le-feu semblait s’amorcer sous l’égide de Washington, les hostilités entre la Thaïlande et le Cambodge se sont poursuivies dans la nuit du 26 au 27 juillet. De nouvelles attaques ont été menées dans plusieurs provinces cambodgiennes, malgré une déclaration de trêve acceptée en principe par les deux parties.
Attaques nocturnes dans la province de Preah Vihear
Selon la porte-parole du ministère de la Défense, Maly Socheata, les forces thaïlandaises ont tiré des obus d’artillerie sur la vallée de Veal Entry, dans la province de Preah Vihear, dès 2 h du matin. D’autres attaques ont suivi à Ta Thav et sur le mont Phnom Khmaoch à 2 h 30, avant que l’artillerie lourde ne cible les temples de Ta Moan Thom et Ta Krabei à 4 h 50. À 6 h, une nouvelle offensive terrestre était en cours sur le même mont, selon la même source.
Ces bombardements sont survenus quelques heures à peine après une tentative de médiation du président américain Donald Trump.
Trump tente une médiation diplomatique
Le 26 juillet, le président des États-Unis a échangé par téléphone avec le Premier ministre cambodgien Hun Manet et le Premier ministre par intérim thaïlandais Phumtham Wechayachai. Il leur a demandé de cesser immédiatement les hostilités, menaçant de bloquer toute négociation commerciale avec l’un ou l’autre pays si le conflit perdurait.
À l’issue de cette discussion, Hun Manet a accepté l’idée d’un cessez-le-feu tout en s’interrogeant sur les intentions thaïlandaises. De son côté, Bangkok a affirmé « accepter en principe » la trêve, tout en appelant Phnom Penh à faire preuve de « sincérité ».
Le gouvernement cambodgien a chargé le ministre des Affaires étrangères, Prak Sokhonn, de collaborer avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio afin de faciliter les négociations avec la Thaïlande.
Poursuite des violences et bilan humain
Malgré ces démarches diplomatiques, les combats ont continué. Le 26 juillet, les forces thaïlandaises ont ouvert le feu dès 5 h à Pursat, largué deux bombes sur la route du temple de Preah Vihear, déployé des bombes à sous-munitions sur le mont Phnom Khmaoch, et utilisé des chars dans la vallée de Veal Entry.
Le ministère cambodgien de la Défense recense à ce jour cinq soldats tués, 21 blessés, huit civils morts et 50 blessés. Le nombre de déplacés a explosé, passant de 35 000 à plus de 250 000 en seulement 24 heures.

Phnom Penh saisit les Nations Unies
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU le 25 juillet, le Cambodge a appelé la communauté internationale à intervenir. Le royaume demande l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu, l’envoi d’une mission d’enquête et la saisine de la Cour internationale de justice pour régler le différend frontalier.
Parallèlement, les tensions diplomatiques s’exacerbent. Le gouvernement thaïlandais prévoit de saisir le Comité international de la Croix-Rouge pour accuser le Cambodge de violations du droit humanitaire international.
Une accusation fermement rejetée par Phnom Penh. « Je rejette avec force cette allégation infondée », a déclaré Chum Sounry, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Le Cambodge a toujours évité toute attaque contre des civils, conformément à la Convention de Genève et au droit international humanitaire. »









































