

Les initiatives diplomatiques se multiplient face à la poursuite des affrontements le long de la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, alors que le nombre de civils déplacés et de victimes continue d’augmenter des deux côtés.
Mercredi 18 décembre, le secrétaire d’État américain Marco Rubio s’est entretenu par téléphone avec le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Sihasak Phuangketkeow. Selon un porte-parole du département d’État, Washington a fait part de sa préoccupation face à la poursuite des violences et a insisté sur la nécessité urgente de réduire les tensions. Marco Rubio a appelé Bangkok à prendre des mesures concrètes de désescalade et à revenir à la mise en œuvre des accords de paix de Kuala Lumpur.
Le même jour, le ministre cambodgien des Affaires étrangères, Prak Sokhonn, a indiqué s’être entretenu par téléphone avec son homologue chinois Wang Yi. Les deux responsables ont réaffirmé leur attachement à ce que Phnom Penh qualifie de « relation d’amitié à toute épreuve » entre le Cambodge et la Chine, ainsi qu’à un renforcement du partenariat stratégique global entre les deux pays. Les échanges ont également porté sur des questions régionales et internationales, dont la situation à la frontière cambodgo-thaïlandaise.
« La Chine a toujours plaidé pour le dialogue pacifique et maintenu une position juste et impartiale, tout en soutenant les efforts de médiation de l’ASEAN », a déclaré Wang Yi, ajoutant que Pékin continuerait à jouer un rôle de facilitateur pour le rétablissement de la paix entre les deux pays.
Selon le ministère cambodgien de l’Intérieur, le nombre total de personnes déplacées au Cambodge a atteint 498 328 vendredi matin, réparties dans quatorze provinces.
Ni le Cambodge ni la Thaïlande n’avaient publié de compte rendu officiel de ces échanges diplomatiques vendredi matin. En Thaïlande, le Premier ministre par intérim, Anutin Charnvirakul, a déclaré à la presse locale ne pas avoir été informé des démarches diplomatiques chinoises, malgré les contacts entre ministères.
Ces initiatives interviennent alors que les tentatives de médiation internationale précédentes n’ont pas permis de stabiliser durablement la situation. Le président américain Donald Trump avait affirmé la semaine dernière avoir contribué à un retour au cessez-le-feu négocié plus tôt cette année, bien que les combats se soient poursuivis sur le terrain.
Sur le plan humanitaire, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé jeudi sa vive inquiétude face à l’intensification du conflit et à ses conséquences sur les populations civiles. Il a appelé à un arrêt immédiat des hostilités, soulignant que l’élargissement des combats et l’usage de frappes aériennes et d’armes lourdes à proximité de zones habitées posent de graves problèmes en matière de protection des civils.
« En vertu du droit international humanitaire, la protection des civils et des infrastructures civiles est primordiale », a-t-il rappelé.
Selon les autorités cambodgiennes, au moins 18 civils ont été tués, 79 blessés et près d’un demi-million de personnes déplacées depuis la reprise des affrontements début décembre. La Thaïlande fait état de 21 civils et 21 soldats tués à la date de mercredi, ainsi que de plus de 260 000 personnes déplacées, actuellement hébergées dans des centres d’accueil. Phnom Penh n’a pas communiqué de bilan concernant les pertes militaires cambodgiennes depuis la reprise des hostilités.
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