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PORTRAIT- Antoine Fontaine se fait l’avocat du droit cambodgien

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 14 février 2008, mis à jour le 13 novembre 2012
Arrivé au Cambodge en 1999 comme enseignant coopérant à la Faculté de Droit de l'Université Royale Phnom Penh, Antoine Fontaine travaille désormais pour le cabinet Bun&Associates dont il est un des fondateurs.

Avocat au barreau de Paris, Antoine Fontaine met ses compétences au service du Cambodge (Crédit: A.C.)

Antoine Fontaine fait partie du dernier contingent du Service National quand il vient enseigner à la Fac de Droit de Phnom Penh de 1999 à 2001. "Cette mission était très motivante, compte tenu de la qualité des étudiants à qui j'enseignais. Ici, j'ai eu le sentiment d'être utile "confie-t-il.

Enseignant avant tout
Après ces deux années passées au Cambodge, Antoine Fontaine retourne en France terminer sa thèse, avec une seule idée en tête : repartir. Dans le même temps, il prend des cours de khmer à l'Institut national des langues orientales: "c'était important pour moi de connaître la langue, c'est indispensable pour comprendre la culture et le fonctionnement d'un pays ". En 2002, Antoine Fontaine revient à Phnom Penh avec la coopération française en tant que chef de projet à la Faculté de Droit, où il dirige la filière d'excellence. "Mon projet était de créer, à côté des diplômes français, des diplômes cambodgiens reconnus afin d'assurer un transfert efficace aux autorités locales. Mais cette idée n'a pas reçue le soutien escompté de ma hiérarchie. Toute coopération devrait avoir pour but de transférer les projets qui marchent et non de les garder comme vitrine "raconte Antoine Fontaine.

C'est à cette époque qu'il prend conscience de la situation catastrophique de l'enseignement du droit cambodgien. "Il y avait de très bons profs cambodgiens mais il n'existait aucun livre, aucune jurisprudence sur lesquels se fonder. Du coup, c'est le droit français qu'ils enseignaient ". En 2004, Antoine Fontaine entreprend alors une étude anthropologique et sociologique du droit, lors d'un véritable tour du monde. "A l'époque des colonies, les colonisateurs n'avaient d'autres choix que de faire de longues enquêtes sociales avant de légiférer. Les lois étaient adaptées. Aujourd'hui, chaque bailleur rédige des projets de lois : les Japonais se sont occupés du droit civil, les Français du droit pénal, et la Banque Mondiale, sous influence de common law, du droit commercial et des investissements. On se retrouve avec des concepts complètement opposés les uns aux autres ".

Confronter la théorie à la pratique
Après un an passé au sein du Cabinet Gide à Paris, Antoine Fontaine fonde l'année dernière à Phnom Penh, avec deux Cambodgiens, le cabinet Bun&Associates. "De façon inattendue, le cabinet a marché très fort dès sa création. Il y a tellement de projets au Cambodge que je suis sûr que la concurrence n'en a pas pris ombrage ! ". Pour autant, il n'a pas abandonné l'enseignement. "Les Cambodgiens formés ici sont souvent bien plus compétents que leurs homologues occidentaux et les débouchés sont gigantesques. Malheureusement, on commence à voir les effets dévastateurs de la demande des Chambres extraordinaires qui attirent, avec des salaires de 2000 ou 3000 dollars, les meilleurs d'entre eux ". 
(www.lepetitjournal.com - Cambodge) Jeudi 14 février 2008{mxc}

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Publié le 14 février 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

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