Musicien, chanteur, compositeur, étudiant en droit à Assas, fan de foot, de boxe et même ex-stagiaire au Petit Journal Cambodge. Bref, Romain Van Bloeme alias shagadelic a plus d'une corde à son arc. Attention, après cet article, il pourrait bien vous envoyer une flèche en plein coeur.
Arrivé à Phnom Penh à la rentrée 2016 afin de réaliser son master de droit à la Royal University of Law and Economics de Phnom Penh, Romain se rend rapidement compte qu'il a plus de temps libre qu'en France, ce qui lui permet de se consacrer plus amplement à la musique. Ainsi, il a pu écrire et composer son premier titre chanté en solo endorphine, puis ensuite réaliser le clip à Phnom Penh. « On est tellement tranquille ici, qu'on a beaucoup plus d'inspiration. Maintenant, en plus de composer les morceaux, j'écris mes propres paroles » nous confie-t-il. « Sortir de la routine parisienne m'a permis de plus réfléchir sur ma vie, me poser et même de lire du Camus » poursuit-il.
Cependant, l'étudiant en droit mélomane n'a pas attendu d'arriver dans la capitale cambodgienne pour toucher à la musique. « Dès la troisième, j'avais un groupe de musique où je chantais. On s'appelait Waterfall, et on a même fait des concerts au Bataclan » nous raconte Romain. Avant cette période, il avait déjà touché au piano, à la guitare et « à un peu tous les autres instruments ». A la question de comment définir son style, le musicien hésite le qualifiant de "pop-rap'' puis de "hip-hop revisité''.
Avec pour grande inspiration, Kurt Cobain, le chanteur de Nirvana, qui lui a fait « surkiffer » la musique, Romain a sa vision personnelle de la musique. « Je préfère transmettre de l'esthétique et des sentiments à travers mes "sons'', plutôt que des histoires » souligne Romain. Quand il écrit, Romain ne cherche d'ailleurs pas l'inspiration : c'est l'inspiration qui vient à lui. « C'est comme si j'avais des phrases en moi qui ont besoin de sortir, qui ont du sens pour moi et que j'ai envie de partager. Parfois même, je suis sur ma moto au milieu de la route, et là une phrase arrive, alors je suis obligé de m'arrêter et de la noter » nous raconte Romain. En plus de provoquer des embouteillages sur Monivong, Romain se balade aussi tout le temps avec son petit clavier dans son sac à dos, qui lui permet dès qu'il a un moment de libre de composer. Le jeune compositeur l'assume : il ne cherche pas à faire passer un message particulier. Il souhaite partager son univers, son monde, une autre partie de lui.
Avec son nouveau clip endorphine, qui évoque la relation avec sa copine, réalisé par le Philippin Oyen Rodriguez habitant à Phnom Penh, c'est chose faite. « Avec Oyen, tout s'est passé "comme sur des roulettes''. Ça a été une vraie rencontre artistique » nous raconte le chanteur. Avec ce clip, shagadelic avait d'abord un but esthétique. Cependant, la vidéo a tout même un lien avec les paroles. « Tout d'abord, je voulais la présence du boxer Manu The BeastMaster pour évoquer la violence ?au sens figuré, bien sûr- et la détermination de notre relation. De plus,l'immense bateau est là pour contrebalancer mes propos. Il relativise tout ce que je dis en me rappelant que je ne suis qu'un petit être humain qui s'exprime sur un point du globe » nous détaille notre ancien voisin de bureau, heureux du succès de sa création.
Concernant son futur, l'étudiant compte sortir deux nouveaux morceaux cet été. Plus tard, il souhaiterait créer son propre label de musique. « Je découvre tellement de jeunes artistes sur Internet qui deviennent célèbres quelques années plus tard que j'aimerais en profiter pour en faire mon métier » nous explique-t-il. Son coup de coeur du moment est d'ailleurs Roméo Elvis. Si pour le moment, Romain continuera, à la rentrée prochaine son Master en Droit à Phnom Penh, il deviendra peut-être le gérant d'un futur empire de la musique, le fameux empire romain.
Retrouvez la soundcloud de shagadelic ici.
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