Le propriétaire du Cloud bar, Pierre-Yves Devroute, ne reste pas seulement derrière son comptoir. Véritable homme-orchestre, il est à la fois barman et organisateur d’événements en tout genre. Depuis trois ans, il a su concrétiser de multiples projets à vocation culturelle : concerts, spectacles d’improvisation, ateliers de dessin, cours de danse… Son objectif est de réunir expatriés et Cambodgiens afin qu'ils puissent librement exprimer et découvrir de multiples formes d'expression artistiques.
Lepetitjournal.com Cambodge : Comment le projet est-il né ?
Pierre-Yves Devroute : Le Cloud a ouvert il y a trois ans, début janvier 2016. J’ai décidé de lui donner ce nom car c’est facile à prononcer dans toute les langues, ça évoque la légèreté, les rêves... Mais aussi les réseaux, l'idée de connexion. On était trois à la base sur le projet, maintenant je suis tout seul. Je ne voulais pas faire un énième bar classique à Phnom Penh. En fait je suis parti de la question : “Qu'est ce que moi j'aimerais trouver à Phnom Penh ? On a commencé assez rapidement avec des activités comme Drink and Draw et les cours de swing. En fonction des connaissances, on a essayé de développer un programme musical qui soit éclectique.
Essayez-vous de rendre les activités régulières ?
Il y a des activités régulières, Drink and draw par exemple, ou les soirées reggae une fois par mois. Mais nous laissons aussi la porte ouverte pour des activités inattendues. C'est en fonction des gens qui viennent nous voir ou quand je discute avec eux, il n'y a pas vraiment de règles. Je n'impose rien, je leur donne aussi une liberté artistique totale, du moins dans la limite du raisonnable. En règle générale, nous organisons trois, quatre événements par semaine.
Quel est l'événement le plus original que vous avez organisé ?
Difficile de choisir. Je dirais Halloween en 2017, nous avions installé un labyrinthe dans le bar et un cimetière dans le jardin. Le lieu était méconnaissable ! C'était un challenge incroyable de complètement transformer les locaux. J’essaie de faire du Cloud un espace modulable, qui donne beaucoup de liberté.
Quel type de public fréquente généralement votre bar, des expatriés mais aussi des cambodgiens ?
Nous attirions beaucoup de Français au début, ce qui est moins le cas aujourd’hui. Nous commençons désormais à avoir davantage de Cambodgiens, c'était l’un de nos objectifs au départ, avoir un lieu de mixité où Cambodgiens et expatriés se retrouvent. Il y a aussi plus d'anglophones. C’est une bonne chose parce que l'idée du Cloud, c'est d'être un lieu d'ouverture.
Et au niveau des performances, parmi les groupes de musiques par exemple ?
Dans l'ensemble il y a quand même plus de groupes composés d'expatriés, mais ça reste très varié, très international. Demain soir par exemple, montent sur scène pour une reprise de rock un Philippin, un Singapourien et un Malaisien !
Est-ce que vous auriez pu vous lancer de ce projet dans un autre pays ?
Difficile à dire. Ce que je fais ici, je n’aurais pas pu le réaliser en France. En terme de fonds, d'administration... ça a déjà été compliqué de le mettre en place ici. Quand je suis arrivé, l'offre culturelle frémissait. Maintenant ça bouillonne. Quand j'ai eu l'idée de développer le Cloud, il n'y avait pas autant d'offre culturelle, de divertissements... Moi, ce que je voulais, c'était tout regrouper au même endroit. C'est aussi quelque chose que je fais par passion. Si je n'aimais pas ce que je faisais, j'aurais arrêté depuis longtemps.
Avez-vous d'autres idées de projets à réaliser en 2019 ?
Un Cloud 2.0, être un genre d'espace de coworking, avec une bonne connexion internet. On est ouvert à partir de 18 heures mais l'idée c'est de rouvrir pour l'après-midi, pour que les gens puissent travailler ici. On souhaite être un lieu où les gens peuvent venir se poser, créer. Nous allons aussi avoir un peu de nourriture, des snacks… On fait ce qu'on peut pour le faire et tout doucement, on y arrive.