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Ionuţ Șorea, la culture linguistique au service du sport

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Ionuţ Șorea à son poste de travail au Main Press Centre
Écrit par Thibault Bourru
Publié le 11 février 2018, mis à jour le 12 février 2018

Ionuţ Șorea fait partie des 16.000 volontaires présents aux Jeux olympiques de Pyeongchang. Cet étudiant en géographie vit un rêve éveillé en Corée du Sud. Entre passion sportive et francophonie, Ionuţ raconte.

Un rêve de gosse. Ionuţ, 21 ans, est passionné de sport depuis longtemps. Ses souvenirs remontent à 2004 aux JO d'Athènes. "J'adore l'athlétisme, la natation. Je me souviens de Justin Gatlin qui décroche l'or olympique sur 100 mètres. Depuis le sport me suit partout. Je pense même avoir un bon esprit critique en français." Le natif de Iaşi en Roumanie voue une passion sans égal pour les langues étrangères. Il découvre le français à l'âge de 10 ans "à l'eurovision. Je regardais cela à la maison. J'ai beaucoup appris au début grâce à la musique. Aujourd'hui encore, j'écoute Tal, Amir, Black M, Maître Gims", confie-t-il.

Il commence vraiment à progresser durant ses années collège, lycée. Les bases. En cours, il associe culture et grammaire. "Nous étudions l'Histoire et la géographie des pays membres de la Francophonie." À la maison il s'exerce beaucoup, travaille concrètement, "j'étais proche de ma professeure. Elle me donnait des devoirs officieux, je m'intéressais à des sujets politiques, sociétaux, sportifs. Tout en français. Je regardais beaucoup TV5 Monde.

Il devient complètement bilingue l'année dernière, lors d'un voyage Erasmus qu'il effectue à Paris, à la Sorbonne. "J'ai vraiment pu développer mon vocabulaire et mon accent. Je discutais essentiellement en français avec mes camarades et mes professeurs." Il a pris confiance en lui lors de cette expérience. Le garçon apparaît aujourd'hui placide, sûr de lui.

Le sport. L'olympisme.

Aujourd'hui, Ionuţ est rentré en Roumanie et étudie la géographie à l’université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi. "J'associe souvent cette matière au sport. Quand j'étais petit je m'intéressais aux villes et pays hôtes des compétitions sportives internationales. Comme à Athènes en 2004", se remémore-t-il. L'esprit olympique est en lui depuis cette époque-là. "J'ai toujours voulu participer aux Jeux Olympiques d'une façon ou d'une autre, assure-t-il. À l'été 2016, j'ai postulé pour devenir volontaire aux JO d'hiver de Pyeongchang. J'ai vu là une véritable opportunité. Je me devais d'essayer, c'est important pour moi de ne pas regretter mes choix dans la vie.

S'en sont suivis six longs mois d'attente. Et puis des nouvelles. Le jeune homme doit alors passer un entretien en anglais, sur skype. Il est également largement bilingue dans la langue de Shakespeare. Pas de soucis pour lui. "Mon niveau en français s'est avéré très utile à ce moment-là. Les examinateurs ont apprécié mon séjour à Paris." Finalement bingo. Ionuţ reçoit la confirmation de sa participation aux JO en tant que volontaire à l'université. "C'était un moment de grand bonheur. J'ai annoncé à mes camarades que je partais en Corée du Sud, nous sommes allés fêter cela à la cafétéria." Il exulte, s'extasie. Son rêve d'enfant devient réalité.

Un enthousiasme débordant

Sa mission, Ionuţ l'effectue au MPC (Main Press Centre), le quartier général de la presse écrite. À Pyeongchang, ce dernier se trouve dans la station d'Alpensia, fief du ski alpin. "Je voulais travailler avec la presse. Ma passion pour le sport m'y lie inévitablement, explique-t-il. J'aide les journalistes et m'occupe de la logistique au sein de la salle média." Deux jours par semaine lui sont alloués pour vaquer à ses occupations. Il compte bien en profiter. "Je veux aller voir bon nombre d'épreuves. J'ai également pour projet d'aller visiter des temples coréens et Séoul, la capitale", avance-t-il rêvasseur, sortant quelque peu de son calme habituel. Il a en tout cas deux semaines pour s'épanouir pleinement dans cette belle aventure, les Jeux ne font que commencer.

Thibault Bourru
Publié le 11 février 2018, mis à jour le 12 février 2018

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