Édition internationale

SALON DU MARIAGE - L'amour haut de gamme

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

Les 4 et 5 juin a eu lieu le premier salon du mariage de luxe au Sofitel de Phnom Penh. Se dire "oui" à l'européenne : une alternative aux traditions qui a un prix

En termes d'uniformisation des cultures, la mondialisation vous propose déjà les fast-food, les baskets et les gros 4x4. Désormais, c'est l'industrie du mariage qui se lance à la conquête d'un marché cambodgien en pleine expansion.
Le premier salon international du mariage de luxe s'est tenu les 4 et 5 juin au Sofitel de Phnom Penh. De la robe au dressage des tables, de la sculpture sur glace au maquillage, il y avait de quoi se rêver en Kate Middleton.

Découvrir ce qui se fait ailleurs
De manière générale, les mariages khmers se modernisent. La célébration d'une union, qui pouvait traditionnellement s'étendre sur toute une semaine, est désormais souvent réduite à deux ou trois jours, voire une seule journée pour les plus pressés. Mais les étapes clés de la cérémonie continuent à être respectées, du lavage des pieds du mari à la coupe symbolique des cheveux, en passant par le "ligotage" des époux à l'aide d'un fil de coton rouge.

"Les mariages khmers traditionnels se déroulent toujours de la même façon", résume Bruce Koening, directeur Marketing du Sofitel. " L'objectif du salon est de faire découvrir ce qui se passe ailleurs, de changer les mentalités. " L'hôtel, ouvert depuis six mois seulement, a déjà accueilli un mariage rassemblant plus de 1.000 personnes. Facile quand on dispose de la plus grande salle de bal du pays et de 2 millions de dollars de matériel audio et vidéo. "Si le marié veut offrir une voiture à sa femme, on peut faire monter le véhicule directement dans la ballroom ", assure Bruce Koening. Autant dire que le budget n'a de limites que les exigences des futurs époux. Un business lucratif. Ciblant les locaux à fort pouvoir d'achat, l'hôtel et ses partenaires proposent à l'occasion du salon des packages à thème allant de 4.900 à 39.900 $.

Une clientèle encore majoritairement étrangère
Pour une version plus personnalisée, on peut aussi s'offrir les services de Eileen Lui, wedding planneuse depuis neuf ans. "Nous organisons tout en fonction de la demande du couple, en collaboration avec nos partenaires. Il est plus facile pour les clients d'avoir un interlocuteur unique qui s'occupe de tout". Pas évident en effet de jongler entre les différents prestataires, surtout quand on veut du sur-mesure. Car c'est bien là l'idée maîtresse du salon : sortir des sentiers battus pour être au plus près des désirs du client.

Les créations de Christine Gauthier (crédit photo: Camille Lorente)

Il est vrai que la codification traditionnelle de la cérémonie laisse peu de place à l'expression personnelle. L'idée de sur-mesure semble parfois avoir un peu de mal à passer auprès des amoureux khmers. "Je crée des pièces uniques, cela prend du temps et les Cambodgiens ont tendance à vouloir tout, tout de suite !", s'amuse Christine Gauthier. Cette Française expatriée fabrique des bijoux depuis 2002 dans sa boutique Waterlily. Perles, boutons, cuivre recyclé? Ses créations attirent majoritairement les étrangers parce que "les Khmers, sorti de l'or ou de l'argent?", déplore-t-elle.

Eileen Lui observe, elle, une ouverture d'esprit croissante dans la société. Mais les couples mixtes restent sa clientèle majoritaire. Un fait qui s'explique davantage par le coût d'un tel mariage plutôt que par un blocage culturel. Ce luxueux salon se place finalement dans la tendance législative du Cambodge. Depuis mars 2011, si l'élu(e) de votre c?ur a la nationalité cambodgienne, il vous faudra justifier d'un salaire mensuel supérieur à 2.500 $ pour l'épouser. La mondialisation, oui, mais pas à n'importe quel prix.

Camille Lorente (www.lepetitjournal.com) Vendredi 10 juin 2011

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Publié le 10 juin 2011, mis à jour le 8 février 2018
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