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MICHAEL VICKERY - Une grande perte pour le Cambodge

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 3 juillet 2017, mis à jour le 4 juillet 2017

 

Michael Vickery n'est plus. Il est décédé hier à Battambang à l'âge de 86 ans. Son nom ne dira sans doute pas grand chose à ceux qui sont étrangers à l'histoire du Cambodge. Mais pour tous ceux qui ont un attachement pour le pays des Khmers, c'est un savant hors norme qui vient de disparaître.

Docteur en histoire de l'Université de Yale avec une thèse sur le Cambodge après Angkor du 14e au 16e siècle, cet homme qui avait sur les Etats-Unis le regard critique d'un Noam Chomsky, laisse une oeuvre considérable qui s'est appuyée sur une maîtrise peu commune de plusieurs langues anciennes et modernes et un regard sans complaisance sur les travaux historiques existants.

Il a consacré sa vie à l'enseignement et à la recherche historique dans différentes universités de l'Asie du Sud-Est : Cambodge, Laos, Malaisie, Thaïlande. Chercheur indépendant, il fut un temps associé à l'Asia Research Institute de l'Université nationale de Singapour.

Il ne s'est pas seulement intéressé à l'histoire ancienne et il a fourni de nombreux travaux sur le Cambodge contemporain. Parmi les ouvrages les plus connus : Cambodia 1975-1982 (1984), Kampuchea, Politics, Economics and Society (1986), Society, Economics and Politics in Pre-Angkor Cambodia: The 7th-8th Centuries (1998), Cambodia: A Political Survey (2007).

Nous nous rencontrions régulièrement pendant les années 90-2000. Il appréciait mes écrits. Je savourais son français plein de gouaille qui s'apparentait à celui qu'on devait entendre dans les faubourgs populaires de Paris à la fin des années trente. Sa moustache rappelait nos papys d'autrefois. Il souriait peu, sauf lorsqu'il évoquait la gent féminine qui ne l'a jamais laissé insensible, jusqu'il y a quelques mois encore. Mais son érudition et sa capacité d'analyse stupéfiaient.

Il laisse des travaux inachevés sur la période pré-angkorienne. Un savant s'en va. Cet amoureux du pays des Khmers va nous manquer énormément.

Raoul Marc Jennar (www.lepetitjournal.com/cambodge) mardi 4 juillet 2017

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Publié le 3 juillet 2017, mis à jour le 4 juillet 2017

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