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La sécurité routière peine à être efficace au Cambodge

Accident de car au Cambodge. ©LaQuotidienne.frAccident de car au Cambodge. ©LaQuotidienne.fr
Accident de car au Cambodge. ©LaQuotidienne.fr
Écrit par Thibault Bourru
Publié le 4 janvier 2018, mis à jour le 5 janvier 2018

1.780 personnes sont décédées sur la route en 2017 au Cambodge. Un chiffre en augmentation par rapport à 2016 (1.717), bien qu'il soit largement inférieur à celui de 2015 (2.200). Ici, la prévention routière manque dans un pays qui n'y est pas habitué.

Une personne sur 10.000 est décédée sur la route en 2017 au Royaume. À titre de comparaison, en 2016, une personne sur 20.000 mourut en France dans ces conditions. D'après l'association 40 millions d'automobilistes, la France se classe 14ème pays européen en termes de sécurité routière. Au Cambodge cela est différent, cette dernière n'est pas d'usage et les gens ne sont pas sensibilisés aux dangers de la route.

Les motocyclistes sont les plus touchés

Le port du casque est obligatoire depuis le 1er janvier 2016. L'amende, de 13.000 riels, est maigre, timide, comparée au prix des deux roues par exemple. Les motocyclistes restent aujourd'hui les plus touchés en termes d'accidents de la route au Cambodge. Selon le PhnomPenhPost, le mois dernier, 133 personnes mortes sur la route sur 163 étaient des motards, 110 conduisaient sans casque. Il y a deux ans, Kim Pagna, membre du Fond Asiatique pour la Prévention des Risques (AIP), déclarait : "l'expérience dans d'autres pays montre que la promotion du port du casque peut réduire le nombre de morts parmi les motards." Ils ont donc diffusé des messages télévisés montrant par exemple un père, une mère, et leur enfant sur une moto, croisant deux fantômes, père et fille, décédés sur la route. Mais ils sont trop seuls. C'est tout une mentalité à sensibiliser. Un travail monstre.

"Les lois concernant la sécurité routière sont inefficaces, les résultats en terme de mortalité le montrent."

Mathieu Holweg a participé, en 2013, a une campagne de prévention sur les dangers de la route au Cambodge, avec le site internet Destination Cambodge. Leur but était de sensibiliser des centaines de Khmers, adultes comme enfants, au port du gilet fluorescent pour être plus facilement détectables quelles que soient les conditions. Hors de Phnom Penh, nombreuses sont les routes peu voire pas éclairées la nuit. "Le port du gilet n'est pas du tout ancré dans leur tête. Pour eux, ce sont les personnes responsables de la propreté en ville qui les porte." La population n'a pas conscience des dangers de la route, les chiffres de l'année 2017 le prouvent. C'est d'autant plus le cas chez les instances dirigeantes qui sont responsables de cela. "C'est d'autant plus dramatique qu'il n'y a pas d'assurances pour les véhicules, et l'accès aux soins n'est réservé qu'à une petit partie de la population, ajoute Mathieu. Les lois concernant la sécurité routière ne sont pas assez efficaces, les résultats en termes de mortalité le montre. Il y avait très peu d'affichage publique préventif pendant notre campagne.

Le Cambodge se classe aujourd'hui derrière le Vietnam, longtemps considéré comme cancre en termes de sécurité routière dans la région, qui compte une personne tué sur 12.500 habitants en 2017. Tout cela hors mis la Thaïlande qui fait partie depuis des années des trois pays les plus meurtriers du monde sur la route. 

Thibault Bourru
Publié le 4 janvier 2018, mis à jour le 5 janvier 2018

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