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La peste porcine africaine poursuit son expansion au Cambodge

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Après un premier cas signalé en mars dans le Ratanakiri, la peste porcine est aujourd'hui présente dans cinq provinces cambodgiennes. Photo: Flickr Creative Commons
Écrit par François Camps
Publié le 6 août 2019, mis à jour le 6 août 2019

Depuis la fin du mois de mars, la peste porcine africaine se répand dans les cheptels cambodgiens. Cinq provinces sont aujourd’hui concernées.

La semaine dernière, « aucun nouveau foyer de peste porcine africaine n’a été déclaré ». C’est ce qu’annonçait l’organisation mondiale pour la santé animale le 1er août. Mais depuis une première alerte au mois de mars dans le Ratanakiri, la peste porcine africaine n’a fait que gagner du terrain au Cambodge.

La maladie, qui se manifeste chez les porcs sauvages et d’élevage, est particulièrement contagieuse chez l’animal. Elle se caractérise par une perte de poids des cochons, des ulcères sur la peau et des hémorragies multiples sur les oreilles, l’abdomen et les cuisses. A l’heure actuelle, il n’existe encore aucun traitement pour guérir un animal malade. Heureusement, la peste porcine africaine ne présente aucun danger pour la santé humaine, même après avoir consommé de la viande issue d’un animal malade. 

Dans le royaume, l’épidémie a connu sa plus grande expansion à partir de la fin du mois de juin. Arrivée par le Vietnam, et en provenance de Chine, deux pays qui subissent une épidémie quasi généralisée sur leur territoire, la peste porcine africaine s’est d’abord répandue au Cambodge par les provinces frontalières du sud et de l’est. Des cas ont été déclarés dans la province de Tbong Khmum le 23 juin, puis trois jours plus tard, dans la province de Svay Rieng. Le 3 juillet, 69 porcs malades ont été recensés dans la province de Takeo. Depuis mi-juillet, la province du Kandal est également concernée, avec des cas révélés dans les districts de Khsach Kandal et Sa’ang. 

Plus de 3600 cochons morts ou abattus en cinq mois

Sans possibilité de traitement, le gouvernement mise sur la prévention : depuis plusieurs semaines, les autorités livrent gratuitement un produit désinfectant aux éleveurs qui, une fois aspergé sur les cochons, permet de prévenir l’infection. Des mesures de quarantaine sont également prises. « Les achats, ventes et transports de cochons vivants, de viande de porc ou des produits élaborés à base de porc doivent être suspendus dans un rayon de trois kilomètres autour d’un foyer malade » a déclaré le ministre de l’agriculture Veng Sakhon. Parallèlement, les importations en provenance du Vietnam ou de la Thaïlande ont été suspendues.

Malgré ces différentes mesures, plus de 3600 cochons sont morts de la maladie ou été abattus de manière préventive au Cambodge depuis le mois de mars, selon les chiffres de l’organisation mondiale pour la santé animale.

Pour les éleveurs, la situation économique est alarmante. Ils voient leur chiffre d’affaires fondre à mesure que leurs cheptels disparaissent. « Jusqu’à présent, le virus s’est surtout manifesté dans les élevages fermiers dans les villages. Très peu dans les élevages industriels », annonçait mi juillet le porte-parole du gouvernement Phay Siphan. La faute au manque de moyens des petits éleveurs pour lutter contre la prolifération rapide de la maladie.

Au mois de juillet, les prix auraient chuté de 25% selon la Cambodian Livestock Raisers Association, le syndicat professionnel porcin, passant de 2.75 dollars à 2 dollars le kilo. L’organisation estime que la maladie a généré plus de 600 000 dollars de pertes chez les petits exploitants.

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Publié le 6 août 2019, mis à jour le 6 août 2019

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