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La loi contre le crime de lèse-majesté appliquée pour la première fois

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Le roi du Cambodge Norodom Sihamoni. Crédits : Prachatai / Flickr Creative Commons
Écrit par Victor Bernard
Publié le 11 octobre 2018

Faisant suite à la loi votée en février 2018, le premier procès pour crime de lèse-majesté s’est tenu dans la province de Siem Reap vendredi 5 octobre contre l’un des anciens membres du CNRP, parti d’opposition dissous en novembre dernier.
 
Ban Samphy a été arrêté après avoir partagé un post Facebook critiquant la famille royale et en particulier le roi Norodom Sihamoni. Or, d’après le projet de loi voté par les députés en février dernier, l’outrage à la famille royale est passible d’un à cinq ans de prison accompagnés d’une amende allant de 500 à 2500 dollars. L’ancien membre de l’opposition s’est vu condamné à une peine d’un an d’emprisonnement, dont 7 mois ferme.

Ce procès et la condamnation qui l’a suivi inquiètent de nombreux membres de la société civile. Am Sam Ath, enquêteur auprès de la Ligue cambodgienne de promotion et de défense des droits de l’Homme (LICADHO) voit cette décision de justice comme un avertissement majeur envers les différents opposants du pouvoir. Amnesty International s’est indigné à l’annonce du verdict, considérant la punition comme injustifiée, Ban Samphy n’ayant rien fait d’autre que s’exprimer selon Minar Pimple, directeur général des opérations mondiales de l’ONG.

Si elle est la première de ce type, la condamnation de Ban Samphy fait écho à celle de Chhun Sothy, condamné en novembre dernier après avoir publié une vidéo critiquant ouvertement le comportement du premier ministre Hun Sen après la dissolution du CNRP, lorsqu’il appelait les autorités de l’ex-parti à rejoindre les lignes de CPP.

 

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Publié le 11 octobre 2018, mis à jour le 11 octobre 2018

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