

Chhouk s'amuse dans la piscine avec son ami Lucky au Centre Tamao Wildlife (Crédit photo-The PPPost, Tracey Shelton)
Des étudiants prothésistes de 10 pays différents se sont déplacés spécialement vendredi dernier jusqu'au refuge zoologique du Phnom Tamao pour assister à la pose d'une prothèse sur Chhouk, un éléphanteau de 4 ans amputé d'une partie de sa jambe. La visite organisée par l'école cambodgienne des prothésistes et Orthopédistes (CSPO), a été l'occasion pour Cathy McConnell, en charge du projet, de rappeler qu'à sa connaissance, une seule opération de ce type a déjà eu lieu dans le monde, « Nous n'étions pas très surs du succès de l'opération avec le manque de moyens que nous subissons, mais nos équipes étaient motivées pour relever le challenge ». Dans un premier temps, une jambe ?provisoire', avec la même base en pneu de voiture qu'une prothèse humaine, a été posée en guise de test le 28 mars. La prothèse avait été conçue pour remplacer les 12 centimètres manquants de la jambe de l'éléphanteau, les résultats furent jugés excellents. Et si l'on pouvait penser qu'il aurait fallu endormir l'animal durant les séances de rayon X et de moulage de la jambe, un mélange de navets et de bananes aura suffit à le calmer.
Thou Sambath est un des éléments clés de l'équipe du CSPO en charge de la conception de la prothèse, selon lui la première monture a nécessité trois réparations dans les deux mois qui ont suivi sa mise en place, la nouvelle prothèse a donc été conçue pour être plus résistante et ainsi être à même d'endurer les dommages causés par un bébé éléphant. Mais vendredi dernier, lorsque l'équipe a procédé à la pose de la nouvelle prothèse, sa rigidité a rendu difficile sa mise en place. Et une fois installée, la prothèse trop serrée est vite devenue inconfortable pour l'éléphanteau qui a clairement manifesté sa colère jusqu'à ce qu'elle soit enlevée. Et Thou Sambath de préciser qu'il s'agissait d'une première pour lui, travailler avec un patient incapable de s'exprimer, « Ce qu'il voulait, il ne pouvait pas nous le communiquer ». Trouver la monture parfaite requiert des essais et des erreurs, des nouvelles mesures ont donc été prises, et la prothèse a fait l'objet d'ajustements pour pouvoir à la fois répondre à des critères de résistance et de confort. A la veille de compléter un cycle d'étude de prothésiste dans l'université de Latrobe en Australie, Rann Vannara retiendra surtout l'importance de l'adaptabilité de cette journée sur le terrain, « dans notre travail nous allons rencontrer différents types de blessures et des circonstances très variées. Il nous faudra ajuster nos méthodes en fonction », et de préciser, « C'est un très bon exemple, très motivant, quelque chose de totalement nouveau. Je suis très surpris et impressionné par l'équipe de prothésistes, et leur faculté d'adaptation ».
Pas de chance de survie
Chouk a été trouvé il y a deux ans, seul et errant dans les forêts de Mondolkiri. Nick Marx, de la Wildlife Alliance, a alors été appelé sur place pour examiner l'éléphanteau. D'après lui un piège est probablement à l'origine de la perte d'une partie de la jambe, le moignon s'étant ensuite sérieusement infecté. « Il était si maigre et malade, je ne pensais pas le voir survivre » se rappelle Nick Marx qui décrit aujourd'hui Chouk « comme un bébé grassouillet et heureux ». Mais bien que Chouk ai bien récupéré de sa blessure, l'éléphanteau avait du mal à garder son équilibre, et sa jambe droite de commencer à subir les effets des kilos supplémentaires qu'elle devait compenser. Une fois le contact établi avec le CSPO, l'équipe conduite par Cathy McConnell a donné de son temps, travaillant le midi et les weekends pour façonner la nouvelle jambe. Les fonds nécessaires à l'achet du matériel ayant été levés par la Wildlife Alliance.
A en croire Try Sitheng, gardien au Phnom Tamao depuis une dizaine d'années, Chouk et Lucky, un des éléphants plus âgés, se comportent désormais en frère et s?ur. d'un coté à l'autre. Chouk, équipé de sa nouvelle jambe, peut désormais courir la forêt aux cotés de Lucky à la recherche de fruits. « Sans sa prothèse il marche très lentement » rappelle Try Sithen, « avec il peut courir. Il joue à mettre du sable sur la tête de Lucky, il est vraiment heureux avec sa nouvelle jambe ».
« Rien n'a dérouté le petit éléphant » raconte Nick Marx, « Un esprit moins volontaire aurait eu du mal à survivre à de telles épreuves, mais Chouk avec sa détermination et sa personnalité a su traverser toutes ces difficultés sans problème ».
Tracey Shelton, Battambang de notre partenaire The Phnom Penh Post
Traduit par LePetitJournal.com-Cambodge mardi 9 juin 2009
Retrouvez cet article et le reste de l'actu en anglais sur http://www.phnompenhpost.com
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