GAEA, entreprise gérant les ordures à Siem Reap, s'est installée dans de nouveaux locaux à Svay Thom, sur la route 67. L'ancien site ne répondait plus aux besoins de l'entreprise, le nouveau doit améliorer la collecte, et le traitement des déchets. Notre correspondant à Siem Reap, Raphael Ferry a visité les locaux flambant neufs.
C'est une jeune française de 29 ans, Claire Promé, qui est à la tête de GAEA depuis maintenant 18 mois. L'installation des activités de GAEA sur ce nouveau site est pour elle l'occasion de mettre en place de nouveaux procédés afin d'améliorer la collecte et le traitement des déchets ménagers et d'offrir à ses équipes de meilleures conditions de travail. Afin d'améliorer sa relation-client, elle a mis en place une hotline (1 800 20 86 87) afin que tous les clients de GAEA puissent contacter l'entreprise. Les demandes et réclamations sont transmises en temps réel au responsable du département concerné pour être traitées dans les meilleurs délais.
Claire voit dans l'accroissement de la ville une opportunité de développer et offrir un meilleur service aux résidents de Siem Reap. En effet, si les infrastructures routières s'améliorent et si la densité urbaine s'accroit notamment en périphérie, les opérations de collecte seront facilitées.
Le nouveau site accueille le centre de transfert, le centre de tri des matériaux recyclables, les bureaux, l'atelier de réparation, la station de nettoyage, la cantine, l'infirmerie et les vestiaires. Ces nouvelles installations qui s'étendent sur 1,6 hectare ont été construites en poursuivant un double objectif : le respect de standards environnementaux et le suivi des normes QSE relatives aux conditions de travail.
Le centre de transfert dans lequel transitent les ordures ménagères de la ville de Siem Reap avant d'être acheminées vers la décharge d'Along Pi située à 25 km est relié à un système de drainage qui collecte les eaux et boues avant de les traiter dans une station d'épuration sur le site. C'est donc de l'eau propre qui est rejetée, quand celle-ci n'est pas ré-utilisée pour laver les camions.
Des arbres ont été plantés afin de créer une ceinture verte autour du site dont la fonction n'est pas uniquement esthétique mais aussi de préserver l'environnement des potentielles nuisances liées à l'activité: bruit, odeurs, envolée de sacs plastiques.
Un soin tout particulier a été apporté aux locaux destinés au personnel. Chacun peut bénéficier maintenant d'un vestiaire, d'une douche, d'une cantine, d'une infirmerie et d'un service de blanchisserie. Ainsi, les ouvriers, qui possèdent deux uniformes chacun, partent chaque jour travailler avec un uniforme propre.
Sur le site, l'atelier de réparation occupe un espace important. La flotte comprend 25 camions de 3 à 16 tonnes. Ces camions sont des véhicules de seconde main d'origine coréenne ou japonaise. Ils sont parfois à bout de souffle et l'état de certaines routes en saison des pluies use davantage ces véhicules déjà fatigués. Et ici, comme ailleurs au Cambodge, se pose de façon cruelle la question des pièces détachées. Il s'agit alors d'un défi quotidien d'assurer la bonne marche de la flotte destinée à collecter les ordures de la ville.
Grâce aux nouveaux ateliers et au stock de pièces détachées, les mécaniciens peuvent désormais travailler avec des outils et équipements adaptés, et ce en toute sécurité, tous les nouveaux bâtiments respectant les normes incendie et autres règles de sécurité.
La collecte et le traitement des ordures au Cambodge est un sujet complexe. S'il est vrai qu'il ne manque pas de problèmes à résoudre sur ce sujet, nous ne pouvons que constater que la situation s'améliore. Gageons que grâce à ce nouveau site et du travail d'optimisation des ressources mené par Claire et ses équipes, les progrès continuent.
Raphael Ferry (www.lepetitjournal.com/cambodge) mardi 8 août 2017