

"Si l'on veut développer un pays, il est primordial de travailler avec les enseignants". A l'occasion de la journée mondiale des enseignants créé par l'UNESCO en 1994, Auray Aun, directeur régional adjoint de Aide et Action, répond à nos questions
Auray Aun, Aide et Action Cambodge (crédit: LPJ Cambodge)
LPJ - Qu'est-ce que la journée mondiale des enseignants ?
Auray Aun - La journée internationale des enseignants est destinée à sensibiliser le grand public et les gouvernements au rôle primordial des enseignants dans leur pays et à leurs conditions de travail. Cette journée est également destinée à célébrer leur métier et à les remercier du travail qu'ils mènent.
Pourquoi le 5 octobre ?
Cette date a été choisie parce que le 5 octobre 1966 a été adoptée une recommandation conjointe entre l'Organisation Internationale du Travail et l'Unesco sur les conditions de travail du personnel enseignant. Cette recommandation a été signée par de nombreux membres des Nations-Unies et est aujourd'hui célébrée dans plus de cent pays.
Pourquoi Aide et Action a-t-elle initié cet événement au Cambodge ?
Parce qu'Aide et Action travaille dans l'éducation depuis plus de 25 ans, dans 22 pays, et que si l'on veut développer un pays, il est primordial de travailler avec ses enseignants. Au Cambodge, nous travaillons à leur formation avec l'Institut national de l'éducation (INE). Organiser cette journée en partenariat avec l'INE était essentiel pour nous. Cette journée sera aussi l'occasion de rappeler les promesses de promouvoir une Education Pour Tous (EPT) de qualité.
Lorsque vous évoquez les conditions de travail des professeurs, on pense aussitôt aux salaires que tout le monde s'accorde à trouver trop bas. Est-ce une revendication centrale ?
Le salaire est important, mais ce n'est pas le plus important. Au Cambodge, les besoins ce sont aussi des infrastructures, des équipements et de la formation continue. Si l'on veut un enseignant de qualité, cela passe par la formation. S'il n'y a pas d'investissement dans la formation, il ne sera pas possible de répondre aux objectifs.
Les professeurs sont-ils en demande de formation ?
Oui ! Nous avons organisé une formation autour de la méthode appelée "main à la patte", qui permet de réaliser des expériences scientifiques avec très peu de moyens. Ils sont demandeurs d'outils pédagogiques, ils sont curieux d'autres façons d'enseigner. Et l'impact sur les élèves est extraordinaire. Le succès de cette expérience a d'ailleurs conduit les autorités à intégrer les fiches pédagogiques de "main à la patte"au programme de formation de tous les enseignants cambodgiens. Nous avançons au quotidien en convainquant d'abord sur le terrain.
Propos recueillis par Claire Memier (www.lepetitjournal.com - Cambodge) mercredi 3 octobre 2007
