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Craintes d’opacité autour du procès de l’opposant cambodgien Kem Sokha

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Kem Sokha en novembre 2019. Crédits : page Facebook de Kem Sokha
Écrit par Pierre Motin
Publié le 14 janvier 2020

De nombreux médias indépendants et ONG de défense des droits de l’homme ont fait part de leurs préoccupations quant à la transparence du procès de l’ancien président du CNRP, dont le procès pour trahison s’ouvre mercredi 15 janvier à Phnom Penh.

Le tribunal municipal de Phnom Penh va juger à partir de mercredi 15 janvier Kem Sokha, président du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), arrêté en septembre 2017 pour trahison.

De nombreux médias indépendants et ONG de défense des droits de l’homme ont fait part de leurs préoccupations quant à la transparence du procès, censé être accessible au public. En effet, le tribunal municipal de Phnom Penh a indiqué que la salle d’audience ne pouvait accueillir que 30 personnes. 23 places sont déjà réservées pour des diplomates étrangers qui observeront le procès.

« A notre connaissance, aucune ONG ni média indépendant n’a reçu d’autorisation pour assister au procès de Kem Sokha, malgré de nombreuses tentatives », a déclaré Naly Pilorge, directrice de la Ligue cambodgienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme (LICADHO).

Le tribunal a maintenu que la limitation du nombre d’observateurs n’était pas due à une volonté d’exclure les journalistes et ONG, mais qu’il s’agissait d’un simple problème d’espace et de moyens techniques. Pourtant, la mise en place d’un système de visioconférence, tel qu’utilisé au tribunal mixte chargé de juger les crimes des Khmers rouges, ne représente pas un défi technique important.

La décision de la justice cambodgienne, largement soumise au gouvernement, est attendue avec fébrilité. L'Union européenne doit annoncer mi-février si elle suspend, en raison des violations des droits de l'homme dans le pays, le système de préférences généralisées Tout sauf les armes (TSA), qui permet au Cambodge d’exporter vers le marché européen sans payer de droits de douane. L’Union européenne a fait de la libération de Kem Sokha et du rétablissement du CNRP deux points essentiels pour la conservation de l’accord TSA. Cependant, d’après le média Voice of America, le président du tribunal a affirmé que le procès durerait trois mois, à raison de deux séances par semaine.

« L’Union européenne sera dans son droit si elle prend des mesures drastiques le mois prochain pour faire respecter les droits de l’homme comme le prévoit l’accord Tout sauf les armes », a indiqué Phil Robertson, directeur adjoint du bureau Asie de Human Rights Watch.

 

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Publié le 14 janvier 2020, mis à jour le 14 janvier 2020

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