Le premier café à chats de Phnom Penh qui propose d'adopter des félins secourus dans les rues a ouvert mardi 14 mai dans le quartier de Tuol Tom Pong.
Joindre l’utile à l’agréable. C’est l’idée d’Adolfo Perez-Gascon et Georgia Murphy, qui ont ouvert, mardi 14 mai, le premier café à chats et centre d’adoption du Cambodge à Phnom Penh, dans le quartier de Tuol Tom Pong. « J’ai toujours aimé les chats. Il y a 10 ans, je voulais déjà créer un bar à chats alors que j’étais à Paris. J’avais entendu parler du premier café de ce genre en France, explique Adolfo Perez-Gascon. Mais je pensais que le concept d'un bar à chats où il serait possible d’adopter des chats secourus dans les rues ne serait pas rentable. Il y a deux ans, j’ai visité àBali un café sur ce modèle. »
Après une campagne de financement participatif qui leur a permis de recueillir 15 000 dollars, l’Espagnol et l’Australienne passent plusieurs mois à rechercher un local, définir leur menu et former une équipe. Si des cafés à chats existent déjà à Phnom Penh, ils sont peuplés de chats de race, qui ne sont pas proposés à l’adoption. « Nous avons tenu à ne pas faire payer l’entrée dans le café », indique Georgia Murphy, qui explique qu’une des missions principales du Ministry of Cat est de trouver des familles d’accueil pour ces chats des rues secourus par un refuge de Phnom Penh.
Animal Mama, le cabinet vétérinaire et refuge partenaire du Ministry of Cat, fournit les chats au café. « Actuellement nous accueillons 11 chats, qui ont tous été trouvés dans la rue et soignés par Animal Mama. Cela nous permet de nous assurer que tous nos chats sont vaccinés, stérilisés, vermifugés et en bonne santé », souligne Georgia Murphy. Un vétérinaire vient tous les mois vérifier l’état de santé des pensionnaires du café.
Pour adopter un chat, les clients du café doivent non seulement remplir un formulaire, s’engager à ramener leur chat dans leur pays d’origine s’ils sont expatriés, mais aussi rendre visite au moins deux fois au chat qu’ils envisagent d’adopter. « Une seconde visite obligatoire nous permet d’éviter les adoptions impulsives », confie Adolfo Perez-Gascon. Si l’adoption est gratuite, le café accepte volontiers les dons afin de couvrir les frais liés aux félins qu’il accueille. En partant du principe qu’il est plus facile d’aller dans un café que de visiter un centre d’adoption, les deux fondateurs espèrent faciliter les adoptions.
Côté menu, le Ministry of Cat propose des plats végétariens et vegans particulièrement adaptés aux brunchs et petits-déjeuners, tels que des mueslis, huevos rancheros, avocats écrasés et burritos, ainsi qu’une gamme de cafés, thés, smoothies et autres boissons. Une option « nourriture pour chats » figure aussi sur le menu, et permet de financer le repas quotidien d’un des chats pour 2000 riels ajoutés à l’addition.
Les deux fondateurs soulignent l’aspect extrêmement important de l’hygiène dans ce type d’établissement. « Nous devons offrir une hygiène irréprochable, aussi bien pour nos chats que pour nos clients », estime Adolfo Perez-Gascon. Le café est nettoyé tous les jours, et le seul passage entre les cuisines et le café est une petite trappe par laquelle sont passés les plats.
Comme dans la plupart des cafés à chats, les clients sont invités à retirer leur chaussures et se laver les mains afin de ne pas introduire de bactéries de l’extérieur et doivent obéir à des règles simples, comme l’interdiction de prendre un chat dans les bras ou de réveiller un félin en train de faire une sieste. Lorsque les clients sont présents, les chats vaquent à leurs occupations. L’un joue avec une souris en peluche, l’une se frotte aux chevilles d’une cliente, deux chats sont affairés à leur toilette tandis qu’un autre est nonchalamment perché dans une cabane installée en hauteur, comme pour indiquer aux clients l’ambiance de mise dans le café.
Le Ministry of Cat, situé rue 442 à Phnom Penh, est ouvert du mardi au dimanche de 7h30 à 20h00