La CGT avait donné rendez-vous mercredi 9 avril. De nombreux retraités sont venus manifester, une fois de plus, contre le gouvernement Milei qui les précarise largement.


Le bruit sourd des pétards résonne avenue de Mayo, aux portes de la place du Congrès où se tiennent habituellement les manifestations. Ce mercredi 9 avril, les syndicats de la Confédération générale des travailleurs (CGT) ont appelé à un nouveau rassemblement pour défendre la cause des retraités. Il est 15 heures et les colonnes syndicalistes commencent à investir massivement la place du Congrès. Batucada, chants militants et asados feignent une ambiance festive, qui cache une crise politique et sociale grave en Argentine. Le gouvernement libertarien du président Javier Mileil poursuit sans leste une politique “à la tronçonneuse”, marquée par des mesures économiques restrictives. De ces nombreuses coupes budgétaires, les 5,6 millions de retraité·e·s en sont sûrement les premières victimes.
En effet, les personnes âgées sont particulièrement touchées par la précarité, deux tiers d’entre eux touchant une pension minimale de près de 200 euros par mois. Avec une inflation de près de 70 % en février dernier, les retraités sont frappés par une pauvreté inédite. La récente décision du président argentin d’abandonner le moratoire permettant aux argentins de percevoir une retraite sans l’accumulation de 30 annuités vient mettre un véritable coup de massue aux portefeuilles des séniors, déjà bien vides.

Une réforme des retraites piégeuse
Le non-renouvellement de cette disposition, mise en place début 2023, impacte sérieusement la situation des retraités en Argentine, un pays dont l’économie est façonnée par le travail informel. Selon l’Institut national de statistiques et recensements (Indec) en novembre 2024, plus de 40 % des travailleur·e·s ne seraient pas déclaré.e.s. Le secteur domestique est le plus touché, comptabilisant près de 70 % de main d'œuvre sans contrat. Ainsi, les femmes, qui constituent très majoritairement ce milieu, sont les plus visées par cette réforme insidieuse.
Ce jeudi 10 avril, c’était au secteur ouvrier argentin de mener une journée de grève générale intersectorielle, troisième édition depuis l’arrivée de Javier Mileil au pouvoir. Dans la capitale et ses banlieues, le soutien aux retraité·e·s passe également une protestation des travailleur·e·s qui se soulèvent pour “changer la politique de revenus” selon Héctor Daer, dirigeant syndicaliste à la Fédération des associations de travailleurs de la santé d'Argentine (FATSA).
Un article signé Jade Lucas.
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