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Dorina Moisa nous donne des nouvelles de la bibliothèque française Eugène Ionesco

Dorina Moisã nous donne des nouvelles de la bibliothèque française Eugène IonescoDorina Moisã nous donne des nouvelles de la bibliothèque française Eugène Ionesco
Dorina Moisã par Irina Coman (étudiante en 3ème à Langues modernes appliquées à Cluj et stagiaire de la bibliothèque)
Écrit par Grégory Rateau
Publié le 30 janvier 2023, mis à jour le 30 janvier 2023

Nous retrouvons Dorina Moisa, la directrice de la bibliothèque française Eugène Ionesco de Galati. Cette bibliothèque privée, la plus grande de Roumanie, représente le foyer francophone le plus important de la région. La bibliothèque a dû survivre à une terrible inondation et au manque de financements. Dorina, toujours aussi combative, milite avec le nouveau président de la fondation Eugène Ionesco, Ciprian Moisa, pour donner des cours de français et continuer à promouvoir notre langue et son rayonnement.

 

 

C’est encore plus difficile pour moi, maintenant avec les cours, mais la satisfaction est immense quand je réussis à convaincre les ados que la langue française est belle. C’était mon rôle, aussi, peut-être, c’est un autre moyen de militer pour la francophonie. 

 

Grégory Rateau: Comment se porte aujourd'hui la Bibliothèque française Eugène Ionesco de Galati? Vos recherches de financement ont-elles abouti ?

La BFEI de Galați est encore ouverte, après des inondations qui ont affecté les deux bâtiments, et après une pandémie et le début d’une guerre qui a lieu juste à côté. Je mentionne ces événements car je considère que c’est une performance de garder en vie une institution privée de culture, quand toute l’attention et toutes les ressources financières sont dirigées vers les dégâts provoqués par la nature et par les gens pendant ces dernières années. La bibliothèque a survécu grâce à des cours de langue française et de langue anglaise organisés à la bibliothèque, grâce au 3,5 % de l’impôt dirigé par des amis vers Fundația Eugène Ionesco, grâce aux quelques sponsors, des personnes ou des entreprises, que nous avons difficilement trouvés, et grâce à l’association française Les Amis de la Bibliothèque Française Eugène Ionesco de Galați, qui soutient la bibliothèque depuis 22 ans, dont les membres payent encore des cotisations et font des efforts pour trouver d’autres sources de financement. Mais la plus grande perte, pour les amis roumains et français qui participent depuis longtemps à cette aventure, a été la perte de Jacques Hesse, le président de l’association française Les Amis de la Bibliothèque Française Eugène Ionesco de Galați, le ‘cerveau’ de cette aventure humaine qui a été la création de cette bibliothèque. Il est parti trop tôt rejoindre Anca Mihăilescu, la professeur de français qui a demandé la création de cette bibliothèque, elle aussi partie trop tôt. Ils ont lutté jusqu’à leur départ pour créer et pour garder en vie cette bibliothèque, et leur rêve était d’assurer la pérennité de cette institution, ce qu’on n’a pas encore accompli, donc l’aventure continue. Dans le cadre de l’association française Les Amis De La Bibliothèque Française Eugène Ionesco, Philippe Paillard est maintenant président, à la place de Jacques Hesse.

 

Il y a eu une terrible inondation par le passé. Parlez-nous de l'aide collective que vous avez reçue ?

Une période très difficile pour la bibliothèque a été le mois de juin 2021, quand, à cause de la pluie abondante (80l/m2), les sous-sols des deux bâtiments qui appartiennent à la fondation ont été inondés. On a travaillé pendant une semaine avec une dizaine de bénévoles pour sortir l’eau. Ensuite on a reçu des dons à la suite d’un appel qu’on a fait aux lecteurs et aux amis de la bibliothèque dans le but d'acheter des déshumidificateurs professionnels pour les deux bâtiments. C’est ainsi qu’on a pu sauver la bibliothèque.

 

Mehdi Chebana, consilier de presă și comunicare al Ambasadei Franței în România
Avec Mme l’ambassadrice Laurence Auer et avec Ciprian Moisa, le président actuel la fondation
Crédit : Mehdi Chebana, consilier de presă și comunicare al Ambasadei Franței în România

 

La langue française est-elle toujours autant valorisée à Galati? Des cours ont été mis en place.

Je reviens aux cours, qui sont prévus dans le statut de notre fondation. Il y a de plus en plus d’élèves de lycée qui veulent aller étudier en France donc ils ont besoin d’un certificat B2, C1 ou C2. Ils aiment venir à la bibliothèque car ils ont l’occasion de rencontrer des francophones pour pratiquer la langue française et on a aussi les plus récents matériaux d’étude. La salle est aussi très bien équipée et c’est un espace très agréable pour les élèves qui ont entre 3 ans et 50 ans! Mais on aurait besoin d’un autre projecteur, d’ordinateurs et de matériaux FLE, qui sont assez chers.

C’est encore plus difficile pour moi, maintenant avec les cours, mais la satisfaction est immense quand je réussis à convaincre les ados que la langue française est belle. C’était mon rôle, aussi, peut-être, c’est un autre moyen de militer pour la francophonie. 

 

Quel est votre public ? A-t-il évolué depuis la dernière fois ?

C’est toujours grâce aux cours que notre public a évolué, car on a des personnes qui ont commencé à apprendre la langue française à la bibliothèque, et il y a des personnes qui ne seraient pas venues autrement. 

 

Comment avez-vous géré cette longue période de pandémie ? Vous êtes-vous adaptée ?

C’était plus difficile pour moi, et c’est encore difficile, de m’occuper de la bibliothèque et des lecteurs et de donner aussi des cours, mais la satisfaction est immense, car je rencontre toujours de nouvelles personnes et je me réjouis avec eux du résultat de notre travail ensemble.

 

Des projets pour redynamiser votre activité ? Des rencontres à venir ?

On voudrait aménager une chambre d’accueil dans une des deux mansardes pour pouvoir accueillir des collaborateurs de l’étranger ou d’autres régions de Roumanie pendant quelques jours, quand on organise des activités ensemble, on voudrait mieux équiper la salle d’activités, en renouvelant ou en ajoutant de l’équipement informatique et didactique, on voudrait trouver la meilleure solution pour illuminer et réchauffer les deux bâtiments, on voudrait faire l’isolement thermique de la deuxième maison, et on voudrait diversifier les cours, on pense à des cours de dessin, de peinture, de danse pour les enfants, mais aussi pour les adultes. En général on s’adapte aux demandes et au nécessités de notre public, ou potentiel public, des fois on a des idées qui restent seulement des idées, des fois elles sont complètement transformées, selon les circonstances. 

 

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Une demande en particulier à adresser à ceux qui vous liront peut-être ?

Je voudrais leur demander de suivre notre activité sur Facebook et de venir visiter notre bibliothèque, et de s’inscrire, s’ils peuvent venir constamment. De nous aider, si possible, avec le 3,5 de l’impôt, ou de nous sponsoriser, s’ils en ont la possibilité. Et enfin, de fréquenter les endroits culturels car la culture est comme une bouffée d’air frais au milieu de ce chaos. 

 

grégory rateau
Publié le 30 janvier 2023, mis à jour le 30 janvier 2023

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