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COUPLE FRANCO-ROUMAIN - Nico et Moni

Nous sommes allés à la rencontre de Nicolas Peyroux et de Moni Cismaru, un Français et une Roumaine pas comme les autres, qui, par amour, ont initié un projet commun, Alandala Circus Project. Il s'agit d'un cirque itinérant dans la plus pure tradition moderne, "sans animaux ni costumes de paillettes", mais dont la portée pédagogique les a immédiatement séduits et décidés à tout lâcher pour tenter cette aventure en Roumanie. Leur mission? Transmettre les différents aspects et techniques de cette discipline d'exception, en développant aussi bien l'esprit que le corps, le tout, en allant à la rencontre des gens à travers le pays.

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Nicolas Peyroux et Moni Cismaru, Alandala Circus Project
Écrit par Lea Broker
Publié le 16 octobre 2023, mis à jour le 9 juillet 2024

La Roumanie c'est ma maison et ce pays a besoin que l'on fasse des choses ici. Il faut y développer l'apprentissage de l'art, que les gens s'impliquent toujours plus, et renforcer la solidarité entre eux.

Nico et Moni

Grégory Rateau: Vous travaillez tous les deux pour un projet d’initiation aux arts du cirque itinérant en Roumanie. Comment vous est venu ce goût commun pour le cirque, pour la Roumanie et pour la vie itinérante?

Nico: Nous devons préciser avant de vous répondre que notre projet Alandala Circus Project a pour objectif de répandre le cirque moderne à travers le pays en familiarisant le public avec les différentes disciplines du cirque. Nous apportons la dimension pédagogique qui permet le développement de la personne au travers d'une activité ludique. Nous aimerions redonner ce qui nous a été transmit en nous déplaçant dans différentes structures sociales cet été. Pour ce faire, nous avons mis en place actuellement un financement participatif sur la plateforme Ulule.

Moni : Moi j'ai vu les gens de The Serious Road Trip jongler pour la première fois quand j'avais 16 ans et je suis tombée amoureuse de ce milieu. La Roumanie c'est ma maison et ce pays a besoin que l'on fasse des choses ici. Il faut y développer l'apprentissage de l'art, que les gens s'impliquent toujours plus, et renforcer la solidarité entre eux. Du coup, après avoir fait la formation pédagogique de l’Ecole de cirque de Bruxelles, ça m'a semblé tout naturel de revenir chez moi et d'essayer de transmettre à mon tour ce que j'ai eu la chance de recevoir. Le cirque est un milieu très familial et très accueillant.

Nico : Le cirque m'est tombé dessus par hasard, m'étant plutôt dirigé dans la filière sportive (tir à l'arc) dans ma jeunesse. Après un BTS audiovisuel, une amie m'a poussé à suivre mes rêves et la suite s'est passée à l’École de cirque de Bruxelles. Il n'a fallu que quelques secondes pour attraper le virus et maintenant je ne vois pas me vie en dehors du cirque. Ce sont plutôt les opportunités et aussi l'envie de découvrir qui, chaque année, nous à menés dans des lieux différents. Et nous avons décidé qu'il était temps de poser nos valises quelques part. Notre rencontre s'est faite lors d'un projet de cirque social à Dognecea.


Est-ce que ce projet a renforcé votre couple ou au contraire l'a-t-il mis à l'épreuve?

Moni : Pour être franche, un peu des deux. C'est n'est pas toujours facile de travailler ensemble, je ne vous le cache pas, mais on est tous les deux très passionnés par ce qu'on fait et ça nous aide énormément. On bois aussi beaucoup de thé, ça aide à rester zen (rire).

Nico : Les épreuves passées ne nous rendent-elles pas plus forts ? Non sérieusement, la vie en couple est déjà une aventure en soi alors venir et y rajouter le fait de travailler ensemble cela ne peut que rendre les choses qu'encore plus compliquées. Mélangez le tout avec le fait de changer régulièrement de lieu de vie et vous vous retrouvez avec un cocktail plutôt explosif (rire). Mais les bons moments et les réussites collectives prennent vite le pas sur les petits tracas du quotidien.


De manière un peu plus légère, y-a-t-il chez l'autre, un trait de caractère proprement français, et proprement roumain que vous aimez ou que vous détestez ?

Moni : L'utilisation de mots en plus (bon, bref, voila quoi, etc) c'est assez drôle. L'amour pour tout ce qui est fromage. Il parle toujours d`autre nourriture alors qu'il a un très bon repas servi devant lui. Après, il a plein de traits de caractère que j'adore mais qui sont plus liés à sa personnalité qu'à son éducation ou sa nationalité.

Nico : Ce qui m'a frappé le plus chez elle c'est le fait de toujours se faire le devoir d'accueillir le mieux possible quelqu’un chez soi, au point de s'en rendre malade de stress, et ça me fait toujours sourire (rire).


Comment s’est passée votre intégration ici, en Roumanie ?

Nico : Quand je comprendrais et parlerais vraiment la langue je pourrais peut-être faire le point sur mon intégration. En revanche, je peux déjà dire que mon cercle social ici est aussi développé qu'en France.


Comment s'est passé votre retour en Roumanie Moni ? En quoi ce pays a-t-il changé selon vous ?

Moni: D'un côté, il y a beaucoup de choses qui commencent à changer et parfois j'ai l'impression de vivre dans le passé. Les jeunes du pays commencent à prendre confiance en eux et à constater qu'il est possible de changer les choses en mieux. Ça nous donne de l’énergie et ça nous aide à surpasser des moments plus difficiles du quotidien.


Un cliché lié à vos deux cultures respectives que vous avez su dépasser chez l'autre? Nicolas avais-tu des a prioris sur la Roumanie avant de venir?

Moni : Je pensais que beaucoup de Français ne parlaient pas très bien l'anglais. Lui en faisait partie, mais il s'est très vite rattrapé depuis, bravo (rire).

Nico : Le respect et la curiosité sont deux éléments importants de mon éducation, en revanche, je dois bien l'avouer, la Roumanie me paraissait bien loin (voire inexistante) dans mes souvenirs de jeunesse. Mon premier (et vrai) contact avec ce pays s'est fait durant ma formation de cirque pendant laquelle j'ai vécu deux belles années avec Uca et Imi, tous deux originaires de Timisoara. Cette rencontre a définitivement fait tomber les barrières et les clichés que je pouvais avoir sur ce magnifique pays.


Une expression, un dicton que vous avez appris dans les deux cultures ?

Moni : "C'est n'importe quoi" (rire).

Nico : Juste appris récemment mais que j'adore "Incetul cu incetul se fabrica otetul".


Est-ce que la barrière de la langue a été un obstacle pour toi Nicolas, dans les premiers temps de ton séjour ici ?

Nico : Le cirque nous a appris à dépasser la barrière de la langue dans la plupart des cas car nous nous exprimons aussi et surtout avec le corps. De plus, je me suis très vite rapproché du Centre Culturel Français de Timisoara avec qui nous avons collaboré, ce qui a été pour moi une aide précieuse dans mon intégration.

 
 
Alandala Circus Project
 

 

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Publié le 16 octobre 2023, mis à jour le 9 juillet 2024

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