Notre couple franco-roumain du mois est Geta Maria et Michel. Ces deux-là se sont trouvés et vivent aujourd'hui en Roumanie, plus précisément à Bistrita-Năsăud où Michel avait autrefois un café et où ils restaurent à présent une vieille maison traditionnelle.
Grégory Rateau: Pouvez-vous nous présenter brièvement votre parcours ?
Michel : En France j’ai été restaurateur de meubles anciens, d’objets d’art. En Roumanie, j’ai ouvert un café, « Café français chez Michel » (fermé à présent). Je suis à la retraite. J’ai toujours fait de la peinture et j’ai exposé en France à Besançon, Belfort, Montbéliard, Pontarlier et en Roumanie à Bistrita, Bucarest, Cluj. Je fais aussi partie de l’Association pour des Ressources Francophones Actives (ARFA)
Geta Maria : Je suis professeure de français à la retraite. Tout comme Michel, je fais partie de l’ARFA.
Parlez-nous de votre première rencontre.
Michel : Nous avions un ami commun qui nous a fait connaissance. On s’est connus dans un café de Besançon, Carpe Diem, le Carpé, comme il était connu. C’était au mois d’avril 2000. Maria se trouvait à Besançon avec un échange entre l’IUFM et le Rectorat de Bistrita. Moi, j’étais « en quête » d’une provocation et la Roumanie en était une.
Qu’est-ce qui vous a plu chez l’autre ?
Michel : J’aime chez Geta Maria son sourire, sa douceur, son calme et son optimisme.
Geta Maria : J’aime chez Michel son esprit curieux et toute son impatience créative. On est "presque toujours" sur la même longueur d’onde.
Geta maria, comment s'est passée votre intégration en France ?
J’aime beaucoup la France, mais je ne vis plus là-bas, on n’y passe que des vacances d’été. Mais j’apprécie le mode de vie des Français et je n’ai jamais eu de problèmes d’intégration.
Michel, aviez-vous des a priori sur la Roumanie avant d'y venir pour la première fois ?
J’ignorais tout de la Roumanie, je croyais que Budapest en était la capitale et, qu’à part la capitale, la Roumanie était une grande campagne sans villes.
Vous avez à présent acheté une maison saxonne à la campagne à Bistrita-Năsăud pour vous y installer. Pouvez-vous nous dire ce qui a motivé votre choix ?
Michel : La beauté de la maison. En France je faisais partie de « Maisons Paysannes de France » et je suis très attaché au patrimoine. Ça a été un véritable coup de cœur dès que j'ai poussé la porte. Cette maison avait grand besoin de restauration : un mur était déjà écroulé, d’autres étaient en mauvais état, tout était à refaire. Et je n’ai pas encore fini. Pour les habitants, nous sommes parfaitement intégrés, on a été très bien accueillis ici.
De manière un peu plus légère, y-a-t-il chez l'autre un trait de caractère proprement français, et proprement roumain que vous aimez ou que vous détestez ?
Michel : Parfois, Maria est inconséquente dans ses actes, trop insouciante.
Geta Maria : Michel est trop "rigoureux" pour la Roumanie, où « tout est pris à la légère. » Par exemple, il ne se garerait pour rien au monde, même pour 5 minutes, là où il est interdit de se garer. Mais, il a un peu changé, ce qui lui fait moins de stress.
Un cliché lié à vos deux cultures respectives que vous avez su dépasser chez l'autre ?
Michel : Les Roumains sont des Latins orientaux.
Geta Maria : On ne rend pas visite sans prévenir et à n’importe quelle heure.
Une expression, un dicton que vous avez appris dans les deux cultures ?
Michel : Incercarea moarte n-are.
Geta Maria : Ça passe ou ça casse.