Notre rédaction vous présente un nouveau couple franco-roumain installé en Roumanie depuis 7 ans, Gaël et Laura.
Pouvez-vous nous présenter brièvement votre parcours?
Gaël : Marié et deux enfants. J'ai eu plusieurs métiers puis j'ai été chargé d’affaires à EDF pendant 25 ans, divorcé en 2000 et jeune retraité en 2016 quand j'ai déménagé en Roumanie.
Laura : Née à Alexandria, une petite ville au sud de Roumanie; je suis venue à Bucarest à 18 ans pour faire mes études supérieurs en administration publique. J’ai travaillé pour le gouvernement de 2005 à 2010 et enfin dans les ressources humaines du domaine bancaire.
Parlez-nous de votre première rencontre ?
Gaël : Laura connaissait bien mon père, qui est un ami de la famille du mari français de sa sœur et c'est pour cette raison que Laura m'a hébergé pendant lors de première visite en Roumanie, à Bucarest. C'était en novembre 2013, et Laura m’avait fait visiter la ville avec une escapade dans les Carpates. Laura a pris au sérieux son rôle de guide et pendant 2 semaines nous avons fait beaucoup de choses: des concerts de jazz, des matchs de foot, des restaurants, des boîtes de nuit, des visites de différents villages très sympas, etc… Nous avons, de fil en aiguille, commencé à se découvrir et à s’apprécier. On a même décidé de planifier des vacances l'année suivante et on a réservé ensemble les billets d'avion. De retour en France, nous avons continué à nous écrire de temps en temps. En Afrique, en avril 2014, j’ai continué à lui faire la cour et j’ai finalement déclaré ma flamme.
Qu’est-ce qui vous a plu chez l’autre ?
Laura: Malgré la différence d’âge et la différence de culture, nous avons beaucoup de points communs, essentiellement en ce qui concerne notre vision de la vie commune et nous avons tous les deux une assez grande expérience de la vie en couple. Nous n’avons pas besoin de beaucoup parler pour se comprendre et nos décisions communes sont toujours évidentes.
Gaël:: On a tous les deux un côté calme et pacifiste qui donne une certaine chaleur à la relation et à notre famille. J'aime bien sa joie de vivre et son ouverture d’esprit.
Gaël, aviez-vous des a priori sur la Roumanie avant d'y venir pour la première fois?
Oui et non. Pendant 10 ans j’ai entretenu une relation avec une Lettone et 4 fois par an j’ai pris le temps de découvrir les pays baltes et ses particularités. Par conséquent, je m’attendais à un pays beaucoup plus influencé par l’emprise communiste ou par les Russes, je ne l'imaginais pas si francophile. Bref, je retrouve beaucoup de « France » ici en Roumanie.
Vous avez déménagé à Snagov. Comment vous êtes-vous adaptés?
Gaël : Nous avons presque tout à disposition, la nature, le calme, l’espace, une belle maison et des amis que nous voyons tous les week-ends. Nos voisins sont très gentils. Nous sommes à seulement 30 minutes de Bucarest et à 20 minutes de l’aéroport, nous ne nous sentons pas isolés.
Laura : Pour moi ça représente enfin la tranquillité que j'ai tellement désirée depuis mes 16 ans, ayant au préalable passé toutes ces années à vivre dans la tumultueuse capitale de Bucarest. Notre maison et le déménagement sont pour moi le symbole d'une nouvelle vie qu'on commence ensemble.
Vous avez eu deux enfants, comment vos familles respectives ont-elles réagi à votre union ?
Gaël: De mon coté, mes deux garçons approchent de la trentaine et font leur vie depuis un bail déjà. Leur maman est d’origine irlando-belge alors ils sont contents d’avoir un autre coin d’Europe où venir se ressourcer.
Laura: Ma sœur est mariée avec un Français et l’angoisse de mes parents c'était plutôt que leur deuxième fille parte à l’étranger et se retrouvent ensuite seuls en Roumanie, alors ils sont rassurés et très heureux. Pour ma part, j'étais contente de connaître une autre facette de Gaël papa et de découvrir ses enfants, de savoir que nous avons une famille agrandie.
De manière un peu plus légère, y-a-t-il chez l'autre un trait de caractère proprement français, et proprement roumain que vous aimez ou que vous détestez ?
Gaël: Je dois faire attention à certains sujets tabous ici comme la mort, la politique, la famille et surtout éviter de râler pour un oui ou pou un non. Critiquer la Roumanie positivement et laisser la critique négative aux Roumains sans jamais prendre parti.
Laura: Je pense que ce qui est proprement français chez Gaël c'est l'attention avec laquelle il prépare les repas, surtout si on a des invités, cela peut prendre un temps considérable. Il y a une grande différence entre faire un gratar (la façon roumaine de se réunir entre copains) et préparer le menu 3 jours en avance, sortir toute la belle vaisselle et rester 3 heures à table (la façon française) (rires).
Un cliché lié à vos deux cultures respectives que vous avez su dépasser chez l'autre?
Gaël: Accepter le fromage en début de repas, tuer le cochon en décembre, faire des cadeaux pour un oui et pour un non, conduire le plus zen possible.
Laura: Du point de vue gastronomique, accepter le fromage à la fin du repas et le sucre dans le yaourt nature. Et du point de vue social, se faire la bise avec tout le monde. Je reconnais que j'avais du mal au début, surtout si on est 10 à table.
Une expression, un dicton que vous avez appris dans les deux cultures ?
Gaël: "Inca una si ma duc" : encore une et je m’en vais.
Laura: J'ai mieux compris les expressions "la belle vie" ou "la vie en rose"… en gros, j'ai appris à avoir plus d’ouverture d’esprit, à plus apprécier les petites choses de la vie et à prendre avec légèreté les petits soucis.