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BUCAREST CENTENAIRE - La Palais des postes, messager du roi Charles I

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Wikipedia / MyName
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 12 novembre 2018, mis à jour le 12 novembre 2018

La moitié d’un siècle s'était déjà écoulée depuis la fin de la Grande Guerre; mais les nostalgiques et les anciens se remémoraient encore cette parade triomphale, tout au long de l’Avenue Victoria, quand le roi Ferdinand I et la reine Marie étaient devenus les souverains de la Roumanie réunie. Oscillant timidement entre le passé et le présent, on découvre qu’en 1972, le premier Palais des Postes et des Télégraphes de la capitale et même du pays, ouvrait généreusement ses portes, cédant son siège au Musée National d'Histoire de Roumanie. Cette décision n’était pas du tout surprenante, mais plutôt sensée, car on se retrouvait devant la révélation d’un topos bucarestois mythique, dont l’histoire suintait par tous les pores.

 


Pendant les années 1890, Bucarest n’était plus la capitale des Principautés Unies. Plus d’une dizaine d’années s’était déjà écoulée depuis que Mikhaïl Kogalniceanu soutenait son discours dans la Chambre des députés, proclamant l’indépendance de la Roumanie. De plus, le Vieux Royaume était dirigé par un roi révisionniste; considérant que l’État roumain pouvait atteindre et même surpasser les standards européens de l'époque. C'est dans ce contexte que les autorités décident le détachement des services postaux et télégraphiques qui, à ce moment-là, se trouvaient sous l’égide du Ministère de l’Intérieur. Bref, on voulait les installer dans un nouveau siège, plus grand et disposant d’un équipement moderne, approprié au début du XXe siècle.

 


La pose de la pierre angulaire eut lieu durant l’automne de l’année 1894, le 20 octobre, dans la présence du roi Charles I. Le Palais des Postes et des Télégraphes fut construit sur le terrain situé entre l’Avenue Victoria, la rue Stavropoleos et l’Église du Saint Démétrios, élevée pendant la deuxième moitié du XVIIe siècle, par les boyards Balaceanu. Auparavant, cet endroit était occupé par l’auberge Hanul Constantin Voda, élevée par le voïévode Constantin Brancoveanu, selon le modèle de l’auberge Hanul Stefan Voda ; celui-ci appartenait à son oncle, Serban Cantacuzino, ancien seigneur de la Valachie. Dans le cas des deux édifices, l'histoire s'est répétée avec une surprenante précision : sur leurs ruines, les sièges de deux grandes institutions publiques ont fleuri - le Palais des Postes et le Palais de la Banque Nationale de la Roumanie. 

 

 
L’architecte roumain Alexandru Savulescu reçoit la responsabilité d’élaborer les plans de la bâtisse. Diplômé de l’École Nationale Supérieure de Beaux-Arts de Paris, il devient un des fondateurs de la première École Supérieure d’Architecture de la capitale (1892). Trois années plus tard, il est nommé président de la Société des Architectes Roumains. Le Palais des Postes trahit son goût particulier pour un modernisme sobre et austère. L’architecte oscille entre deux styles architecturaux d’origine française: le néo-classicisme et l’académisme, l’immeuble étant un véritable promoteur de l’harmonie et de l’équilibre. La massivité des volumétries rectangulaires est préférée à l’ordre colossal; au niveau de la structure, mais aussi du décor, toutes les façades semblent étaler une sorte de perfectionnisme de la symétrie. Les coupoles en tôle attirent l’attention sur les parties latérales, riches en ornements sculpturaux. Étant mises en relief, elles encadrent l’entrée principale, marquée par un portique monumental, composé de dix colonnes ; les socles massifs et les chapiteaux simples trahissant leur origine dorique. On raconte qu'au-dessus de l’entrée, se trouvait une dizaine de sculptures allégoriques, dont les décombres ont été définitivement enlevées par les autorités, après le tremblement de terre de 1940. On retrouve, malgré tout, deux travaux du sculpteur Stefan Ionescu Valbudea : Mercure, le messager des dieux dans la mythologie romaine et la Mécanique - une allégorie de l’industrialisation.

 


Durant le printemps de l’année 1900, le Palais des Postes et des Télégraphes commence à recevoir ses fonctionnaires et ses premiers clients. Il disposait de plusieurs offices postaux et d’un télégraphe moderne. Bénéficiant également de la plus moderne installation téléphonique d’Europe, l’institution évoluait rapidement. En 1893, sa première centrale téléphonique avait une capacité de 300 lignes; 7 ans après, au chiffre initial on avait ajouté un zéro. Ainsi, le désir du roi Charles I avait été accompli : l’État roumain commençait à affirmer son prestige dans le monde.

 

    

Sources : Mnir.ro Monumentul.ro

 

Ana Maria Rosca 

 

 
 

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Publié le 12 novembre 2018, mis à jour le 12 novembre 2018

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