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5 livres roumains traduits en français à lire de toute urgence

auteurs roumains traduction française TOP 5 à lireauteurs roumains traduction française TOP 5 à lire
Unsplash / eugenio-mazzone
Écrit par Grégory Rateau
Publié le 13 février 2019, mis à jour le 13 février 2019

Sur les conseils de Virgile Prod'homme, libraire chez Kyralina, notre rédaction vous propose une petite présentation par auteur, quelques lignes sur les livres personnalisées, des extraits et un résumé pour vous donner envie à votre tour. Tous les livres sont en vente à la librairie française de Bucarest. Bonne lecture...

 

 

 

La septième partie du monde de Catalin Pavel

 

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Catalin Pavel, jeune archéologue mais aussi écrivain et poète, nous livre ici une histoire à la limite entre l'absurde et le surréalisme sur le voyage et la perception des autres - un récit interculturel à lire absolument.

 

L'histoire : Il a tout vendu et sillonne l'Europe d'un bout à l'autre, mais pas comme n'importe quel voyageur, puisqu'il a l'air d'avoir élu domicile sur les rails : il dort dans le wagon-lit, il mange seul au wagon restaurant. Et même s'il a encore les habitudes d'un "terrien" (avec des précautions d'hygiène presque maniaques), il semble un voyageur de profession. On se rend vite compte que son existence n'est pas monotone. Libéré des contraintes de la vie réelle, Zoran - c'est le nom à consonance serbe du protagoniste - prend son temps pour réfléchir à son passé qu'il essaie d'ordonner, de comprendre. Son unique contact avec le monde extérieur est un jeune homme qui travaille en Afrique auprès d'une mission archéologique menée par des Britanniques au Mali, et qui répond aux messages électronique du voyageur le septième jour de la semaine. Petit à petit, à mesure que le train avance et que les e-mails s'échangent, le lecteur découvre pourquoi cet homme qui a renoncé à tous les plaisirs du monde, nourrit un tel intérêt pour une seule et unique personne qui, de surcroît, est si loin de lui...

 

Extrait : « Pour un type qui avait tout vendu pour passer le reste de sa vie dans les trains, Zoran n'avait pas beaucoup d'imagination. Il n'exploitait pas le monde, il n'exploitait pas plus les refus du monde. Il se complaisait, réellement, à voyager en train. Une entreprise qui aurait probablement été plus profitable s'il l'avait menée avec modération, car il ne s'agissait pas d'une expérimentation mais d'une manière de vivre. »

 

 

Dépressions d'Herta Muller

 

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Prix Nobel de littérature, Herta Muller, romancière allemande d'origine roumaine, nous décrit avec tendresse la communauté d'un village souabe de Roumanie des années 70.

 

L'histoire : En dix-neuf récits, Herta Müller évoque les plaines du Banat et ses habitants. Cette région autour de la ville de Timisoara, ses villages souabes et ses dépressions constituent le microcosme que la plume de Müller dissèque avec férocité. L'univers si fermé de la petite communauté germanophone de Roumanie après la Deuxième Guerre mondiale, ses us et coutumes, sont souvent vus à travers les yeux de l'enfant. Au-delà de l'univers familial qui se trouve au centre de plusieurs récits, c'est la vie villageoise qui intéresse la nouvelliste Herta Müller, les habitudes des "petites gens", et leurs lieux de vie, la cuisine, l'école, le marché, l'église ou encore le cimetière.

 

Extrait : "Et les vieux pêcheurs dans le bistrot témoignaient d'une belle déchéance. Leurs barbes étaient ébouriffés et collées et ils buvaient et chantaient de beaux chants rauques de brigands et je voulais qu'ils n'arrêtent pas de chanter de si beaux chants rauques. Et ils tambourinaient sur le tables pour rythmer leurs chants avec leurs belles mains sales jusqu'à ce que les tables se balancent sur l'eau, et c'était beau."

 

 

Zenobia de Gellu Naum

 

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Ouvrage surréaliste pour l'amour de Zanobia, Gellu Naum, poète, prosateur, traducteur et surtout principal représentant du surréalisme dans la littérature roumaine, offre un récit dans la droite lignée de Beckett. Le roman est devenu un vrai classique en Roumanie.

 

L'histoire : Gellu Naum, auteur et narrateur, tombe amoureux de Zenobia et ils vont vivre ensemble dans les marécages. Puis ils décident de s'installer en ville, aidés par une amie, Maria, qui finit par se marier, contrainte par la pression sociale, à s'unir avec Ioachim, un universitaire. Finalement, Gellu et Zenobia retournent dans leur grotte. L'histoire est ponctuée d'une multitude d'histoires annexes...

 

Extrait : "Quand on ouvre une porte, une autre apparaît, puis une autre, et une autre encore, jusqu'à la dernière, qui n'existe même pas, et ainsi de suite, à la fin on retrouve la première, qui n'existe même pas, alors on refait un tour sur les lieux d'autrefois, car on s'est cru tiré d'affaire, mais la chose même qui nous a tirés d'affaire est devenue un piège, et nous voilà au même point pour comprendre une fois pour toutes que notre dernière vérité est tout aussi illusoire que la première, et pour ne pas oublier que l'on se trouve toujours sur le fil du rasoir."

 

 

Des mille et une façons de quitter la Moldavie de Vladimir Lortchenkov

 

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Romancier, nouvelliste et journaliste moldave de langue russe, Vladimir Lortchenkov livre ici un roman à l'humour grinçant qui nous raconte l'histoire folle de ses migrants prêts à tout pour aller en Italie. Un récit fort et attachant.

 

L'histoire : Vous apprendrez dans ces pages pourquoi tout un peuple veut tant quitter son pays, la Moldavie. Nous suivons un certain nombre de personnages, hommes et femmes, tous habitants d'un même petit village, tous habités par ce besoin vital de partir et celui de rejoindre l'Eldorado : l'Italie.
Et surtout vous découvrirez quels stratagèmes, subterfuges, magouilles, combines et autres roublardises les habitants vont utiliser pour pouvoir quitter ce pays où ne règnent que la misère, la corruption et la bêtise. Les situations décrites sont aussi tordues que drôles, aussi ingénieuses que désespérées.

 

Extrait : "Comprenez, malheureux, que nous cherchons ailleurs quelque chose que nous pourrions avoir ici. Ici même, en Moldavie ! Nous pouvons nettoyer nous-mêmes nos maisons, refaire nous-mêmes nos routes. Nous pouvons tailler nos arbustes et cultiver nos champs. Nous pouvons cesser de médire, de nous saouler, de fainéanter. [...] Arrêter de truander ! Commencer à vivre honnêtement ! L'Italie, la véritable Italie se trouve en nous-mêmes !"

 

La croisade des enfants de Florina Ilis

 

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La Croisade des enfants invite à une réflexion sur les rapports entre les générations et sur la société actuelle. Composé dans un style libre, très rafraichissant, ce livre aborde un sujet pourtant grave, une plongée dans la Roumanie de l'après Ceausescu, ses nouveaux riches, ses nouveaux pauvres, sa pègre et ses enfants des rues en attente d'exil.

 

 

L'histoire : La Croisade des enfants est une fresque de la Roumanie contemporaine qui a comme point de départ le voyage en train d’un groupe d’enfants vers une colonie de vacances, au bord de la mer Noire. Le train est détourné par les écoliers issus de milieux très différents, enfants gâtés, orphelins, tsiganes et n’arrivera nulle part. Stoppés en pleine campagne, les enfants vont organiser leur résistance devant les troupes spéciales venues de Bucarest et qui ne comprennent pas ce qui se passe. Ils pensent avoir affaire à un groupe de terroristes qui exerce un chantage sur le gouvernement ; on pense par la suite à des malfrats roumains. Les enfants demandent la liquidation des orphelinats et autres maisons d’accueil. Une bagarre entre les deux groupes d’enfants permet aux autorités de reprendre le contrôle de la situation – ce qui se soldera par quelques victimes.
 

Extrait : "Il était parti alors, pour ne jamais revenir sur les lieux de son enfance et de son adolescence, en refermant la porte, Pavel avait éprouvé le sentiment qu'un pan de sa vie, qu'il avait assumée jusque-là en paix avec lui-même croyant qu'elle lui appartenait, s'était effondré, il s'en était séparé avec douleur, comprenant, à mesure qu'il s'éloignait de la colonie lentement, comme un navire s'éloigne du quai d'un port, que ce qu'on appelle une famille, au cours d'une vie humaine, n'est qu'une construction sanguine fragile, due au hasard, et que, sans les manifestations infatigables et inconditionnelles de l'amour, le frisson biologique du sang ne ferait pas le poids face aux mésententes dues aux contacts et à l'impact de vies qui ne sont pas faites pour être vécues ensemble..."

 


Vous trouverez ces livres à la librairie ici

 

grégory rateau
Publié le 13 février 2019, mis à jour le 13 février 2019

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