Favoriser un meilleur traitement des enfants par de nouvelles approches : tel est l'objectif du cycle de conférences et d'ateliers mené depuis décembre 2007 par l'Ambassade de France en Roumanie et la fédération des ONG pour la protection de l'enfance{mxc}
(Photo : procatura.ro)
Dans la salle Elvire Popesco de l'Institut français, une soixante de professionnels de l'enfance - psychologues, assistantes sociales, médecins, éducateurs?- sont réunis. Au menu du jour : le rôle des parents et les moyens de les soutenir pour qu'ils remplissent ce rôle le mieux possible.
Alors que la situation des enfants en Roumanie est toujours marquée par des abandons fréquents, des problèmes de maltraitance, et le phénomène "singur acasa", ces enfants livrés à eux-mêmes suite au départ de leurs parents partis travailler à l'étranger, le projet mené par la FONPC et l'Ambassade de France propose d'aborder les rapports parents/enfants sous un angle nouveau. "L'idée de ce projet, c'est de promouvoir la "bientraitance"des enfants mais aussi des parents. Il s'agit de renverser la vapeur, explique Marie-Colette Lalire, assistante technique auprès de l'Autorité nationale pour la protection des droits de l'enfant, d'envisager les choses à partir des possibilités qu'ont les parents dans la relation avec leurs enfants, qu'ont les familles au niveau élargi, je pense notamment au rôle fort des grands-parents dans le schéma familial roumain."
Une dynamique participative
Il s'agit aussi de former les professionnels - qui seront ensuite chargés de transcrire ces principes en pratiques - pour que se développent une relation précoce parent/enfant, des pratiques de "bientraitance"dans le cadre familial et que soit apporté un soutien aux parents dans le processus d'éducation.
"En allant dans le pays, on s'est rendu compte qu'il fallait professionnaliser le secteur de la protection de l'enfance, ajoute Daniela Gheorghe, chargée du projet à la FONPC, faire intervenir des experts roumains et français, afin de débattre de cas concrets et de constituer des réseaux de travail, régionaux notamment." D'où la volonté d'accompagner ces conférences tenues par des experts d'ateliers plus pratiques, de travailler en partenariat avec les universités de Cluj, Timisoara, Iasi et Bucarest et de délocaliser dans ces villes une partie des débats et ateliers. "Nous avons voulu créer une dynamique participative", poursuit Daniela.
Visiblement cette nouvelle approche plus positive, plus globale et plus en amont des problématiques liées à la protection de l'enfance rencontre un écho très favorable. "Sur les trois sessions organisées, 500 personnes ont participé, venues de tout le pays. Déjà, nous avons des retours positifs puisque des professionnels ont commencé à réfléchir sur leurs pratiques professionnelles et à diffuser à leur tour le message", se réjouit Marie-Colette Lalire. Le début, peut-être, d'un cercle vertueux ?
Marion GUYONVARCH. (www.lepetitjournal.com ? Bucarest) mercredi 18 juin 2008{mxc}
Pour plus d'infos : www.fonpc.ro