

Les Français s'apprêtent à voter le 4 juin pour le premier tour des élections législatives de 2017, ceux ou celles qui les représenteront à l'Assemblée Nationale. La Roumanie fait partie de la 7ème circonscription des Français de l'étranger. Cette semaine nous avons posé nos questions à Maeva Durand, candidate investie par le Parti Communiste Français membre du Front de Gauche.
Pouvez-vous nous résumer votre parcours et nous préciser quelles ont été vos motivations pour entrer en politique ?
En tant qu'étudiante boursière jusqu'à l'année dernière, je me suis syndiquée pendant mes études à l'UNEF. Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui annonçait vouloir augmenter l'âge de départ à la retraite et le temps de travail, j'ai rejoint le PCF et la Jeunesse Communiste. L'accès aux services publics, les réformes universitaires, l'égalité femmes-hommes, la lutte contre l'expulsion d'étudiants étrangers et la solidarité internationale sont autant de combats qui ont marqué mon engagement.
Être députée de la 7ème circonscription, qu'est-ce que ça représente pour vous? Quels sont vos liens avec cette circonscription/ce pays?
J'ai vécu en Allemagne dans différentes villes. En tant que chercheuse en formation à l'INRA en Sociologie, travailler à l'étranger fait partie de mes perspectives professionnelles. Éric Bourguignon, mon suppléant, habite à Munich. Je me suis rendue à Hongrie, en Slovaquie et en Autriche l'année dernière et je continue à développer des liens amicaux et militants avec plusieurs de ces pays. Il s'agit de prendre appui sur les concitoyen-nés pour améliorer concrètement nos conditions de vie. La politique ne doit pas être réservée à une élite déconnectée de la population et des préoccupations spécifiques que peuvent avoir ceux et celles qui résident à l'étranger.
Quelles sont vos 3 priorités/propositions parmi les problématiques concernant les Français vivant à l'étranger (emploi, fiscalité, éducation, culture, représentation, administration...)?
Mener une réelle politique de paix est une priorité. Élue, je m´investirai pleinement dans la commission des Affaires Étrangères pour renforcer nos efforts diplomatiques. Ceci implique un deuxième chantier d'importance, la lutte contre l´exil fiscal (80 milliards d'euros) afin de retrouver des marges de man?uvre budgétaires dont profiteront nos concitoyen-nés pour augmenter le budget du Ministère des affaires Étrangères et du Développement international (MAEDI), pour renforcer les postes diplomatiques et consulaires en luttant contre la précarité des personnels. Troisièmement, avec mon équipe et nos appuis locaux, nous soutiendrons les projets de coopérations linguistiques, scientifiques et professionnelles.
Quel bilan portez-vous sur l'action du député sortant Pierre-Yves Leborgn'? Sur quel (s) plan (s) auriez-vous agi différemment?
Sur le mariage pour tous, le respect des binationaux nous aurions eu des points d´accord. En revanche nous nous opposons à la politique libérale de Hollande-Macron qu'il aura soutenu dès 2012. Alors qu'il a voté les budgets du gouvernement, qui consacraient les réductions budgétaires au MAEDI, il s'insurgeait contre les dysfonctionnements constatés lors du premier tour électoral le 23 avril dernier. Ce manque de cohérence est pour nous un réel point de rupture. Pointons également les désaccords concernant les cadeaux au patronat du programme CICE payés par nos concitoyen-nés, sans qu'aucun emploi ne soit créé. De même nous avons lutté contre la Loi Travail qui fait baisser les droits des jeunes travailleur-ses en France. Pour nous, l'enjeu est de mieux répartir la richesse créée, afin de répondre aux besoins sociaux et écologiques de chacun. Cela va de la lutte contre l'exil fiscal à la gestion des réserves parlementaires. Nous souhaitons par exemple mettre en place un comité de gestion comme François Ruffin l´a proposé, y compris avec les Conseillers Consulaires élus de différents bords politiques dans la circonscription. Cela nécessite une orientation politique différente que nous avons commencée lorsque nous avons soutenu Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.
Quelle est votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron ? Si vous êtes élue, allez-vous soutenir son travail ou être dans l'opposition ?
Concernant les résultats du second tour, bien que le score de l'extrême-droite sera toujours trop fort, nous pouvons nous féliciter que Marine Le Pen n'ait pas franchi les portes du pouvoir. Nous ne pouvions pas laisser le Front National devenir l'opposition à E. Macron. La seule opposition au libéralisme, ce sont les forces de gauche qui refusent cette orientation politique. Nous commençons dès lors à préparer la bataille: E. Macron qui dès le 1er tour représentait ¼ du pays, n'est pas plus légitime aujourd'hui avec ses orientations politiques anti-sociales et peu écologiques. Avec un record massif de l'abstention, malgré sa campagne préparée depuis un an par les grands médias, son élection est le résultat d'une démocratie à bout de souffle. Candidate du Parti Communiste membre du Front de Gauche, j'appelle à l'unité des forces anti-austérité et écologiques sur la 7ème circonscription des Français-es de l'étranger qui souhaitent lui faire barrage à l'Assemblée Nationale. Nous devons travailler avec les forces gauches à co-constuire une politique de justice sociale et de transition écologique que E. Macron n'engagera pas.
Abonnez-vous à notre newsletter gratuite
Suivez-nous sur Facebook
Propos recueillis par Grégory Rateau (www.lepetitjournal.com/Bucarest) - Lundi 15 mai 2017







