L'ambassade de Russie en Roumanie a présenté sur sa page Facebook les déclarations de la porte-parole du MAE russe, Maria Zakharova, dans lesquelles elle accuse les autorités de Bucarest de déformer l'histoire, qualifiant de calomnieuses les déclarations du président Klaus Iohannis dans le message envoyé le 23 août, à l'occasion de la Journée de commémoration des victimes du fascisme et du communisme, dans lequel il a déclaré que « les politiques nazie et soviétique ont conduit à l'Holocauste et au génocide ». Le MAE russe a également accusé le président Klaus Iohannis de « réhabiliter les criminels nazis ».
En réponse, le ministère roumain des Affaires étrangères (MAE) a publié jeudi sur le réseau X un message selon lequel « certains apprennent de l’histoire et font la paix, d’autres essaient constamment de contraindre, d’agresser ou d’envahir leurs voisins souverains » et mentent et manipulent également en permanence.
« Certains apprennent de l’histoire et font la paix, d’autres essaient constamment de contraindre, d’agresser ou d’envahir leurs voisins souverains. Ils mentent, déforment et manipulent constamment », a déclaré jeudi le ministère roumain des Affaires étrangères sur « X », l’ancien réseau Twitter.
La réaction du MAE intervient après que l’ambassade de Russie à Bucarest a publié mercredi soir des déclarations de Maria Zakharova. « À propos des déclarations calomnieuses du président de la Roumanie. « Le 23 août, à l’occasion de la date révisée proclamée dans l’Union européenne, la « Journée européenne de commémoration des victimes du nazisme et du communisme », le président roumain Klaus Iohannis a calomnié notre pays, attribuant à l’Union soviétique, avec l’Allemagne hitlérienne, la responsabilité du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et – vous n’allez pas le croire – de l’Holocauste », a déclaré Zaharova.
« Nous parlons d’insinuations blasphématoires et délibérément fausses. Klaus Iohannis et ceux qui lui ont écrit cela devraient se rappeler, avant tout, les « Accords de Munich » de 1938, qui ont en fait donné à Adolf Hitler le signal de s’emparer de l’Europe, ainsi que la participation active de l’armée roumaine dans les années 1941-1944 à la guerre contre l’Union soviétique aux côtés de l’Allemagne, le génocide des Roms et des Juifs perpétré par l’État roumain », a déclaré Zakharova.
« En seulement trois jours, du 22 au 24 octobre 1941, à Odessa occupée, sur ordre d’Ion Antonescu, 22 000 civils, la plupart de nationalité juive, ont été fusillés, pendus et brûlés vifs », citant des actions de l’époque du « régime profasciste de Bucarest et de l’armée roumaine ». « Peut-être que Klaus Iohannis voudrait dire quelque chose à ce sujet ? Ou bien tout est-il conçu pour la génération « TikTok », pour qui seul le nombre de clics sous les vidéos est important ? Ils ne connaissent pas l’histoire. Il faut alors s’attendre à des problèmes à l’échelle planétaire. Ces plans n’ont été contrecarrés que par l’Union soviétique au prix d’efforts héroïques incroyables et de millions de victimes », a-t-elle affirmé. « Malheureusement, les dirigeants actuels de la Roumanie non seulement n’essaient pas de tirer les leçons du passé, mais s’engagent également sur le chemin glissant de la déformation de l’histoire et de la réhabilitation des criminels nazis. Cela ne mènera à rien de bon », a conclu Zakharova.
Message du président Iohannis à l’occasion du 23 août
Le 23 août, à l’occasion de la Journée de commémoration des victimes du fascisme et du communisme, le président roumain Klaus Iohannis a envoyé un message affirmant que cette journée « représente une occasion de se souvenir et d’honorer la mémoire des victimes des régimes totalitaires établis sur le continent européen et les sacrifices de tous ceux qui n’ont pas renoncé à lutter contre eux, pour la démocratie et la liberté ».
« Il y a 85 ans, le 23 août 1939, était signé le pacte Ribbentrop-Molotov, un accord terrible à la suite duquel le destin de millions de personnes a été sacrifié aux intérêts de certains régimes criminels », a rappelé Klaus Iohannis.
« Les politiques nazie et soviétique ont conduit à l’Holocauste et au génocide, aux déportations, à la séparation des familles, à la famine et à de nombreux abus. Ces horreurs ont laissé des cicatrices et des traumatismes qui ont affecté des générations entières, contraintes de faire face à la pauvreté et à la persécution des régimes totalitaires », a écrit le président roumain.
Le 23 août, jour du pacte Ribbentrop-Molotov, a été institué par le Parlement européen, par une déclaration de 2008, Journée européenne de commémoration des victimes du nazisme et du communisme. Parallèlement, en 2011, le Parlement roumain, par la loi n° 198, a déclaré le 23 août Journée de commémoration des victimes du fascisme et du communisme.
source : Romania Journal.ro
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