Selon les données fournies par NielsenIQ, le marché des fruits et légumes demeure l’une des catégories FMCG les plus solides en Roumanie, représentant 8,1 % du budget des consommateurs en 2024. Cette croissance est soutenue par l’intérêt croissant des consommateurs pour les aliments frais, locaux et biologiques.


Les partenariats locaux accélèrent la maturité du marché
Ces dernières années, les partenariats entre la grande distribution moderne et les producteurs locaux sont devenus un pilier essentiel du développement du secteur des fruits et légumes. Grâce à des programmes tels que les « Quality Channels », les marques de distributeur ou encore les coopératives agricoles, les détaillants ont mis en place un cadre permettant aux agriculteurs de bénéficier d’une prévisibilité des ventes, d’un accès à l’investissement et d’un soutien à la modernisation des processus de production.
Cette collaboration continue a favorisé la professionnalisation de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, depuis la sélection des variétés adaptées aux rayons des magasins et la planification des cultures jusqu’à l’emballage, la logistique et le respect des normes de qualité. Les résultats sont visibles : de plus en plus de producteurs étendent leurs surfaces cultivées, diversifient leurs portefeuilles et optimisent leurs processus, renforçant ainsi l’offre roumaine et réduisant la dépendance aux importations.
« Le marché roumain des fruits et légumes gagne en maturité, mais il dépend encore fortement de l’infrastructure logistique et de la stabilité de la production. Ce que nous voyons aujourd’hui est le fruit de plus de trente années de progrès, durant lesquelles la grande distribution a formé et soutenu plusieurs générations d’agriculteurs. L’évolution est remarquable, mais le défi reste la planification stratégique de la production en accord avec la demande réelle du marché. Seule une approche fondée sur les données, la collaboration et un investissement durable permettra de construire un secteur compétitif et stable sur le long terme », explique Maria Hurduc, spécialiste du FMCG.
Le segment bio : une niche à fort potentiel de croissance
L’agriculture biologique en Roumanie continue de se développer, portée par une nouvelle génération d’agriculteurs qui abordent ce segment comme une activité solide et durable, avec une vision à long terme. Les distributeurs soutiennent cette évolution en élargissant leurs gammes de produits bio et en lançant des lignes dédiées, utilisées comme outils de différenciation et de fidélisation. Actuellement, plus de 850 produits biologiques roumains sont référencés dans les grandes chaînes de distribution, la plupart provenant de petites et moyennes exploitations ciblant les consommateurs urbains.
La demande pour les produits bio est en hausse, et l’intérêt croissant pour une alimentation saine et les produits locaux confirme le fort potentiel de ce segment. À moyen terme, sa croissance dépendra des investissements dans la certification, l’infrastructure et l’éducation des consommateurs, ce qui pourrait faire de l’agriculture biologique un moteur majeur du marché roumain des fruits et légumes.
Risques : déséquilibres de production et infrastructures insuffisantes
Malgré les progrès visibles, le marché des fruits et légumes reste vulnérable aux facteurs climatiques et au manque d’infrastructures modernes de stockage et d’irrigation. Les conditions météorologiques instables de 2025 ont fortement affecté les rendements fruitiers, notamment pour les cerises — l’une des plus mauvaises saisons des vingt dernières années —, mais aussi pour les pêches, nectarines et pommes. À l’inverse, certaines cultures comme les pommes de terre et les melons ont connu une surproduction, entraînant une chute des prix sous les seuils de rentabilité.
Ces fluctuations mettent en évidence la fragilité d’un secteur dépendant du climat, de la saisonnalité et du manque de capacités de stockage adaptées, ce qui exerce une pression à la fois sur les producteurs et sur les chaînes de distribution. Par exemple, en l’absence d’entrepôts conformes aux normes européennes, les produits doivent être vendus rapidement à bas prix, provoquant des surstocks et des pertes dans toute la chaîne. L’absence de systèmes d’irrigation modernes limite également la productivité, même dans les zones traditionnellement fertiles, soulignant la nécessité d’une planification intégrée et d’investissements coordonnés à long terme.
Dans ce contexte, le RO Fruits & Vegetables Show 2025 se veut une plateforme dédiée à la coopération entre producteurs, distributeurs et prestataires du secteur.
Organisé par Modern Buyer, l’événement se tiendra à Bucarest le 20 novembre 2025 et réunira plus de 200 professionnels du domaine. Le programme comprendra des conférences thématiques, un espace d’exposition, des sessions de réseautage et des rencontres d’affaires destinées à favoriser le partage de connaissances, le développement de partenariats et la recherche de solutions concrètes pour renforcer la compétitivité du marché roumain des fruits et légumes.
Ce que les Roumains achètent le plus souvent
Selon le même rapport, l’an dernier, la tomate a dominé les ventes de légumes auprès des consommateurs roumains, représentant 17 % du total de la catégorie, suivie par la pomme de terre (15,7 %), le poivron (10,8 %), le champignon (5,8 %), le concombre (5,6 %) et l’oignon (5,5 %).
Dans la catégorie des fruits, les bananes (24 %), les pommes (8,5 %) et les oranges (6,7 %) arrivent en tête, suivies par les citrons (6,6 %), les raisins (6,4 %) et les melons (5,8 %). Ces douze produits génèrent la plus grande part des ventes totales de la catégorie.
Cette dynamique est alimentée par la stratégie des distributeurs visant à privilégier les produits roumains, notamment durant la saison locale, période pendant laquelle de nombreux réseaux de distribution réduisent leurs importations à zéro pour les fruits et légumes disponibles sur le marché national.
Source : Romania Journal.ro







