Pour cette fin d'année, le Guide Vert Michelin vous propose de découvrir la belle région de Moldavie, avec ses traditions, ses coutumes, ses paysages de rêve et ses vieux monastères.
Riche du point de vue de l'histoire et de la spiritualité, la Moldavie est peut-être la région idéale pour célébrer les fêtes d’hiver. En plus des jolis chants de Noël (colinde), des beaux costumes traditionnels et des délicieux plats typiques, vous serez enchantés par le mélange de coutumes ancestrales (comme la danse rituelle de l’Ours) et de traditions chrétiennes. Pour profiter au maximum de l'esprit de Noël typiquement roumain, nous vous recommandons une visite de ces trois importants monastères orthodoxes.
Le monastère de Neamț
Se trouvant dans le département (județ) de Neamt, le monastère de Neamț est un des plus vieux et des plus importants monastères de Moldavie. Même si sa première attestation documentaire date de 1407, les sources historiques locales indiquent que l’ensemble monastique existait depuis le 14e siècle. L’histoire du monastère est fortement liée aux nombreux voïvodes de Moldavie qui l'ont enrichi et ont contribué à sa construction, à sa rénovation et son agrandissement à travers au fil du temps : Pierre II de Moldavie (Petru Mușat), Alexandre Ier de Moldavie (Alexandru cel Bun) et Etienne III le Grand (Ștefan cel Mare și Sfânt).
L’église principale du monastère qu’on peut admirer de nos jours a été construite par l’ordre du voïvode Etienne III le Grand, au 15e siècle, et représente un de plus beaux exemples du style architectural moldave. Elle surprend le visiteur par la beauté et la richesse de sa décoration extérieure, par les proportions et l’harmonie des éléments architecturaux, ainsi que par l’alternance de pierres et de briques. Les motifs végétaux et géométriques abondent dans la décoration. La plupart des bâtiments qui entourent l’église et qu’on retrouve aujourd’hui, datent néanmoins des 18e et 19e siècles.
L’ensemble monastique comprend aussi une deuxième église, une tour-clocher avec 11 cloches, un important musée avec des objets d’art ecclésiastiques et de vieux documents (le monastère datant du 14e siècle, il était un pôle culturel de la région, avec une école de calligraphie et d'enluminure), ainsi qu’une des plus vieilles et des plus riches bibliothèques de monastère.
Le monastère d’Agafton
Situé dans le village du même nom, le monastère d'Agafton se trouve à 8 km au sud-ouest de Botoșani. On raconte que, dans la première moitié du 18e siècle, cette zone était recouverte de forêts séculaires. En 1747, l’hiéromoine Agaton (ou Agafton) a construit une petite église en bois dédiée aux « Saints-Archanges Michel et Gabriel ». L'ermitage fondé ici était une communauté de moines jusqu'au début du 19e siècle, quand il fut converti en couvent par l’ordre du métropolite de la Moldavie, Veniamin Costachi. Vers le milieu du 19e siècle, le monastère a été agrandi pour devenir l'un des plus grands couvents de Moldavie. Pendant ce temps, de nombreuses filles et veuves de boyards vivaient ici en tant que religieuses.
La belle église dédiée à la « Descente du Saint-Esprit » qu’on peut encore admirer de nos jours, a été construite entre 1838 et 1843, au moment où la vieille église en bois était devenue trop petite pour la communauté monastique qui continuait à augmenter. Elle est toujours aussi impressionnante avec ses tours en forme d’oignon, et la simplicité, la tranquillité et la beauté des paysages environnants.
Avant la Seconde Guerre Mondiale, le monastère était réputé pour ses ateliers de fabrication de tissus, notamment de tissus pour l’usage monastique : tapis, broderies, coutures, tricots, etc. En 1959, le monastère d'Agafton a été abusivement fermé par le régime communiste et transformé en maison pour les personnes handicapées vieillissantes ; à cette époque, plus de 300 religieuses vivaient ici. Le monastère a été réouvert en 1996.
L’ensemble monastique comprend aussi 54 cellules ou maisons de monastère, datant des 18e et 19e siècles, dont une partie est aujourd'hui malheureusement abandonnée.
Le monastère de Putna
Situé dans la région historique de Bucovine, dans le département de Suceava, le monastère de Putna est considéré comme étant parmi les plus importants complexes monastiques de Roumanie ; il a même été surnommé « le Jérusalem du peuple roumain » par le poète Mihai Eminescu.
L’ensemble fut érigé en 1466 par le voïvode Étienne III le Grand de Moldavie (Ștefan cel Mare și Sfânt). De nos jours, le seul bâtiment restant de l'époque du voïvode est la Tour du Trésor dont la construction a été achevée en 1481.
L'église du monastère a été reconstruite entre 1653 et 1662 ; et, même si les lignes architecturales d'origine, spécifiques au style moldave, ont été conservées, on y trouve aussi des éléments architecturaux spécifiques au 17e siècle. On peut y admirer de beaux éléments de style gothique (les fenêtres, les contreforts), le porche fermé (qui fut le premier de ce genre en Moldavie), la richesse décorative de ses tours, le cordon torsadé en pierre symbolisant la Sainte-Trinité et aussi des éléments d’architecture byzantine.
Dans l’église du monastère se trouvent les sépultures d’Étienne III le Grand et de quelques membres de sa famille dont les pierres tombales représentent de beaux exemples d’art moldave du 15e siècle. En 1992, le voïvode a été canonisé par l'Église Orthodoxe Roumaine.
Le monastère comprendre aussi un riche musée où vous pouvez admirer des broderies, des manuscrits, des objets ecclésiastiques, des icônes, ainsi que le drapeau de bataille d’Étienne le Grand.
Pour découvrir plus de destinations remarquables, consultez le Guide Vert Michelin Roumanie et les sites Internet : https://voyages.michelin.fr/ et https://www.viamichelin.fr/.
Equipe édition et photos :
Andra-Florentina Ostafi;
Ecaterina-Paula Perju;
Theodor Cepraga.