Raksha Bandhan est un festival hindou qui a lieu lors de la pleine lune du mois de “Shravana”. Ce n’est généralement pas un jour férié sauf dans certains états comme le Gujarat et le Rajasthan. Ce festival hindou célèbre le lien entre les frères et les sœurs et est aussi fêté par la plupart des autres communautés religieuses vivant en Inde.
En 2024, Raksha Bandhan est célébré le 19 août dans la plupart des régions indiennes.
Raksha signifie protection et Bandhan, nouer.
Le Rakhi, symbole du lien entre un frère et une sœur
La tradition veut que le matin de Raksha Bandhan, les familles se réunissent et la sœur noue un bracelet (le “rakhi”) autour du poignet droit de son frère. Le rakhi symbolise le lien entre les deux et le vœu du frère de protéger sa sœur, quel que soit l’âge de cette dernière.
Les rakhis sont habituellement constitués de fils de soie et peuvent être décorés avec des sequins ou des pierres semi-précieuses. Ils peuvent aussi être échangés entre amis ou voisins.
De nos jours, les femmes considèrent de plus en plus que cette tradition devrait être pratiquée en fonction de l’ordre de naissance, l’ainé protégeant le cadet plutôt que selon le genre.
Le Rakhi, un bracelet qui aurait aussi servi à sceller des alliances
Selon les légendes indiennes, ces bracelets auraient aussi été utilisés pour marquer des alliances entre royaumes. On raconte que lorsqu’Alexandre le Grand entreprit d’envahir le sous-continent indien, sa femme se rapprocha du roi Porus, qui régnait sur une partie de l’Inde. Pour assurer la sécurité de son mari, elle noua un rakhi autour du poignet de ce dernier.
Que pensent les jeunes Indiens de Raksha Bandhan ?
Pour en savoir plus sur ce festival, la rédaction a demandé à des Indiens s’ils fêtaient Raksha Bandhan :
Dhanu, une jeune femme travaillant pour un festival littéraire, aime Raksha Bandhan, car, comme de nombreux autres festivals hindous, il permet de renouer les liens familiaux. Mais, elle ajoute : "il serait peut-être temps d’inverser les rôles".
Si la sœur est l’ainée, ce sont ses cadets qui devraient nouer un rakhi autour de son poignet et c’est elle qui devrait être considérée comme leur protecteur.
Pour Gaurav, informaticien de Bombay, qui n’a pas de sœurs, ce sont ses cousines qui habitent Goa qui lui envoyaient un bracelet par la poste lorsqu’ils étaient enfants. Il regrette aujourd’hui de ne pas leur avoir adressé une carte postale en retour pour les remercier.
Farah, jeune femme travaillant dans le marketing, ne voit dans Raksha Bandhan qu’une extension de la société patriarcale indienne. Le fait que le frère promette de protéger sa sœur indique que les femmes sont incapables de se débrouiller seules et ont besoin des hommes pour assurer leur sécurité.
C’est ridicule de voir un petit garçon jurer de protéger sa grande sœur alors que c’est elle qui s’en est probablement occupée depuis qu’il est né.
Jeannette, Danoise mariée à un Indien et vivant à Bombay depuis 20 ans, considère que Raksha Bandhan marque l’amour entre frères et sœurs. C’est un de ses festivals préférés. Cependant, elle regrette le côté commercial que prend le festival et la surenchère de cadeaux qui peut exister aujourd’hui. Pour elle, une simple embrassade devrait suffire.