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Une tortue rare et protégée rejetée sur le littoral arakanais

Une tortue marine Pyinthar morte, en BirmanieUne tortue marine Pyinthar morte, en Birmanie
La tortue Pyinthar retrouvée morte à Sittwe, en Birmanie

C’est une triste rencontre que les habitants de Sittwe, la capitale de l’Arakan, ont pu faire mercredi 6 octobre en se promenant du côté de Point Beach, la promenade des habitants le long du bord de mer de l’agglomération : le cadavre d’une tortue marine rejeté sur le rivage. L’animal appartenait à l‘espèce rare des tortues Pyinthar, qui est en théorie l’une des 577 espèces sauvages « entièrement protégées » en Birmanie, en vertu de la loi sur l'environnement.

Cette tortue morte était un adulte et mesurait environ 70 centimètres de diamètre au niveau de sa carapace. Son corps comportait des coupures profondes et elle était encore empêtrée dans des résidus de filets de pêche, a constaté un témoin.

Le quotidien arakanais DMG a interrogé Daw Kalyar, représentante nationale de la Turtle Survival Alliance, pour lui demander ce qui avait pu provoquer le décès de la tortue. Pour la militante en faveur de l’environnement, ce ne sont pas les causes possibles qui manquent, malheureusement : « Tout d’abord, la tortue de Pyinthar est une espèce très rare. C’est donc là une perte pour le pays ». Ensuite, « les tortues de mer vivent dans l'eau mais elles doivent régulièrement remonter à la surface pour respirer. Celle-ci a donc pu mourir noyée parce qu’elle avait été piégée dans un filet de pêche. Mais elle a également pu mourir de poumons exposés par le choc d’une onde de pression consécutive à la pêche à la dynamique. Quant aux coupures, elles peuvent provenir de l'hélice d'un bateau à moteur, un accident assez courant », explique-t-elle. Il aurait fallu l’autopsier pour savoir exactement mais pour Daw Kalyar la seule certitude est que le reptile marin « n’est pas mort de maladie... »

Les tortues marines de Birmanie sont en voie d'extinction en raison des mauvaises pratiques de pêche et de l’absence de sensibilisation des pêcheurs et des résidents du littoral. Il est courant que les gens mangent les œufs de tortue s’ils en trouvent. En théorie, l'abattage et la vente d'animaux sauvages protégés sont passibles d'une peine de prison allant de trois à dix ans en vertu de la section 19(a) de la loi de 2018 sur la conservation de la biodiversité et des zones protégées. Mais il est courant de trouver de tels espèces sur les marchés de l’Arakan. Par exemple, des requins marteaux séchés sont régulièrement commercialisé à Thandwe sans que les autorités y trouvent à redire. Et cela depuis des années.

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