Hier matin, un glissement de terrain a enseveli et noyé au moins 160 mineurs, sans doute près de 200, qui travaillaient dans une des mines de Hpakant, dans l’état de Kachin, au nord de la Birmanie.
Vers 6h30 hier matin, une coulée de boue a happé et enseveli au moins 160 mineurs, probablement près de 200, qui travaillaient au bas de l’une des exploitations minières de Hpakant, dans l’état de Kachin, au nord de la Birmanie. « Les mineurs ont été emportés par un torrent de boue provoqué par d'importantes pluies de mousson. Jusqu'ici, nous avons trouvé un total de 113 corps », ont écrit les pompiers sur leur page Facebook officielle. Des photos y montrent une équipe de sauveteurs pataugeant dans une vallée submergée par la coulée de boue. Depuis le bilan s’est encore alourdi à plus de 160 corps collectés, sans compter les blessés graves envoyés vers des centres de secours qui sont pour le moins rudimentaires dans la région.
Les victimes sont probablement de ces mineurs indépendants qui pullulent aux alentours des grandes exploitations minières de Hpakant et survivent en ramassant les cailloux de jade que recèlent encore les déchets de pierre passées par les broyeuses industrielles utilisées par les exploitants officiels. Ces mineurs s’établissent la plupart du temps au pied des montagnes de pierres concassées précédemment, qu’ils peuvent ainsi plus facilement fouiller. Mais vivre dans des vallées, artificielles la plupart du temps, rend leurs campements de fortune particulièrement vulnérables aux inondations et aux coulées de boues durant la saison des pluies. Or celles-ci ont été très fortes dans le Kachin ces derniers jours. Ce type d’accident n’est malheureusement pas rare. En avril 2019, ce sont déjà une cinquantaine de personnes qui étaient mortes de la même manière dans la même région.
La Birmanie est le premier producteur de jade au monde, et cette industrie minière est notoirement connue pour sa prospérité qui n’a d’égale que son opacité. La majorité de la production est vendue clandestinement en Chine. Et lorsqu’elle circule officiellement, c’est souvent au prix de contorsions juridiques et de conflits d’intérêts entre entreprises exploitantes et dirigeants politiques ou militaires.