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GOUVERNEMENT – Comment est-il formé au Liban ?

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Écrit par Rédaction LPJ Beyrouth
Publié le 16 janvier 2019


Au Liban, la composition du gouvernement a toujours été un processus laborieux et délicat en raison des fragiles équilibres communautaires et politiques du pays. Quelques clés pour comprendre.

Photo : Grand Sérail, siège du gouvernement libanais

Après son élection à la présidence de la République le 31 octobre, Michel Aoun a désigné Saad Hariri pour former le gouvernement. Jusqu'à l'entrée en fonction de ce dernier, le gouvernement sortant, présidé par Tammam Salam est chargé d'expédier les affaires courantes. Le Premier ministre désigné espère pouvoir former son cabinet avant le 22 novembre, date de la fête de l'Indépendance. 
Quels critères M. Hariri prend-il en considération pour composer son équipe ministérielle ?

Parité islamo-chrétienne
Par tradition héritée du Pacte national cité dans le préambule de la Constitution et de l'accord de Taëf, les gouvernements libanais comptent autant de ministres chrétiens que de ministères musulmans.
Ainsi, dans un gouvernement de 30 ministres, on retrouvera 15 ministres chrétiens (maronites, orthodoxes, catholiques et autres rites chrétiens) et 15 ministres musulmans (chiites, sunnites, druzes et alaouites).

« Mini-parlement »
Les gouvernements libanais reproduisent globalement les équilibres communautaires au sein du Parlement. Les 128 sièges sont répartis à parts égales entre chrétiens et musulmans.
Sur les 64 sièges chrétiens, on compte 34 maronites, 14 orthodoxes, 8 catholiques, 6 arméniens (5 orthodoxes et un catholique), un protestant et un latin. Sur les 64 sièges musulmans, on compte 27 chiites, 27 sunnites, 6 druzes et deux alaouites.

Le régime des partis
Certains partis politiques, dont la base électorale est clairement établie, exercent un véritable contrôle sur la distribution communautaire des portefeuilles.
Ainsi, le courant du Futur de M. Hariri gère la désignation des sunnites, le Hezbollah et Amal (dirigé par Nabih Berry, président de la Chambre des députés), désignent les représentants chiites et Walid Joumblatt distribue la part des druzes.
Sur la scène chrétienne, le Courant patriotique libre fondé par le chef de l'Etat Michel Aoun, les Forces libanaises de Samir Geagea, les Kataëb de Samy Gemayel, le courant Marada de Sleiman Frangié et certains barons locaux se partagent les portefeuilles relevant des chrétiens.

Union nationale
Les gouvernements libanais regroupent toutes les sensibilités politiques, même lorsqu'elles s'opposent, par souci de représentativité. Par exemple, le Futur et le Hezbollah, qui s'opposent sur le conflit en Syrie, cohabiteront. Autre cas de figure, les Kataëb, les Marada et Amal, qui n'ont pas voté pour M. Aoun, devraient faire partie du gouvernement. De même pour le Hezbollah qui n'a pas nommé M. Hariri au poste de Premier ministre.

La chasse aux gros ministères
Il y a quatre types de portefeuilles ministériels (par ordre d'importance décroissant) :
- les ministères régaliens : les Affaires étrangères, la Défense les Finances et l'Intérieur. La Justice a un statut un peu moins important.
- les ministères de « services » : les Affaires sociales, l'Education, l'Energie, la Santé, les Télécommunications, le Travail et les Travaux publics.
- les ministères « ordinaires » : les Affaires parlementaires, l'Agriculture, la Culture, les Déplacés, l'Economie, l'Environnement, l'Industrie, l'Information, la Jeunesse et les sports, les Réformes administratives et le Tourisme.
- les ministères d'Etat : équivalents aux secrétaires d'Etat en France.

 

La Rédaction (www.lepetitjournal.com/Beyrouth) dimanche 13 novembre 2016

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Publié le 13 décembre 2016, mis à jour le 16 janvier 2019

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