Depuis le 1er juillet 2022, les tests sanguins prénataux de dépistage des trisomies sont remboursés par les caisses d’assurance maladie allemandes.
Après de longues discussions et un avis positif donné par le ministère de la santé en 2019, ces tests prénataux sont gratuits depuis le 1er juillet en Allemagne. Déjà disponible depuis 2012, le “prénatest”, un dépistage prénatal non invasif (DPNI) commercialisé par le laboratoire allemand Life-Codexx, coûte au minimum 130 euros. Ces tests permettent d’isoler quelques éléments du patrimoine génétique de l’enfant grace à une simple prise de sang de la mère. Jusqu’à présent, seules les femmes de plus de 38 ans ou ayant des antécédents de trisomies lors de grossesses précédentes, pouvaient bénéficier gratuitement de ce dépistage. Le prix de ce test n’étant pas fixe, de nombreuses familles aux revenus modestes n’y avaient pas accès.
La gratuité de ces tests est loin de faire consensus
"La décision de 2019 qui entre ainsi en vigueur est une décision pour le respect du droit à l'autodétermination des femmes" salue la députée Hilde Mattheis (SPD). Cette dernière souligne que le problème est social et non pas éthique puisque ces tests existent depuis 2012, pour les femmes qui étaient en capacité de les payer, sans soulever de débat public.
Pendant que certains félicitent leur fiabilité et leur qualité, d’autres, tels que les associations de personnes handicapées ou l’Eglise catholique, se montrent réticents et n'hésitent pas à critiquer cette décision. Les dérives que les opposants pointent du doigt relèvent de l’éthique : selon eux, ces tests encouragent à la “sélection régulière” puisque dans la plupart des cas, la détection d’un défaut génétique est suivie d’une interruption de grossesse.
Un suivi psychologique de la femme enceinte sur la totalité du processus de dépistage est défendu par les deux parties. De plus, chaque test sanguin présente sa marge d’erreur, les médecins invitent alors les concernées à ne pas ignorer le taux important de résultats faussement positifs.
Qu’en est-il de la situation en France ?
Le dépistage prénatal non invasif (DPNI), dont le prix s’élève à 390 euros, est, depuis le 18 janvier 2019, entièrement pris en charge par l’Assurance maladie quel que soit le lieu où il est pratiqué (clinique ou hôpital public). La Haute autorité de santé (HAS) recommande déjà cette pratique aux femmes enceintes depuis mai 2017.
Depuis l’arrêté du 18 janvier 2019, le DPNI - efficace à plus de 99% - est ajouté entre les deux étapes habituelles des dépistages en France. Selon les risques estimés par les médecins lors de la première étape du dépistage, ceux-ci conseilleront aux futurs parents de se tourner vers le DPNI ou bien vers l’amniocentèse. Introduire l’étape du DPNI avant l’amniocentèse a permis d’en diminuer le nombre. Depuis la gratuité du DPNI, les médecins félicitent la diminution de la pratique de cet examen dit “invasif”, qui représente bien trop de risques pour le fœtus et la mère.
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