Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

MELINEE – La chanteuse à l'accent toulousain et amoureuse de Berlin revient sur son parcours couronné par la sortie d'un album

Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 24 avril 2015

En 2010, Mélinée décide de laisser sa ville natale, Toulouse, derrière elle pour s'installer à Berlin, une ville qu'elle connaissait et aimait déjà. Sans pour autant perdre son charmant accent, la jeune chanteuse a très rapidement adoptée sa nouvelle cité qui devient un thème central de ses chansons, qu'elle décrit comme « Mélancomiques ». Après une première rencontre en 2013, Mélinée revient sur le chemin parcouru depuis ces deux années tourbillonnantes et durant lesquelles un album a vu le jour. En concert ce vendredi au Corbo, le Petit Journal de Berlin vous offre la possibilité de découvrir ou redécouvrir la chanteuse française en mettant en jeu 1X2 places.

LPJ/Berlin ? Comment votre carrière musicale a-t-elle évolué depuis ces deux dernières années? 
Mélinée - En deux ans, il s'est passé énormément de choses formidables! Lorsque nous nous étions rencontrées, je venais de commencer ma collaboration avec Jonathan Bratoëff avec qui je travaille depuis en duo. Ce très bon Jazzman a apporté beaucoup à ma carrière en réalisant les arrangements des chansons de mon premier album et en leurs donnant des couleurs différentes. De même que pour l'enregistrement de mon album qui sortira en septembre, sans lui, cela n'aurait peut être pas été possible. La sortie de cet album, c'est d'ailleurs la grande nouvelle de ces deux dernières années !

Vos nouveaux textes concernent-ils toujours autant Berlin et l'amour?
Oui, Berlin mais aussi les personnes qui peuplent cette ville. Il y a eu aussi celle sur les comédiens, "Sur les planches" et récemment, j'ai réalisé quatre nouvelles chansons dont une qui ne concerne pas Berlin directement mais dont l'inspiration vient d'une histoire qui s'est déroulée à Berlin. Lors d'un concert, j'ai joué avec un musicien fantastique qui avait malheureusement trop bu et cela m'a profondément touchée de voir à quel point l'on pouvait perdre ses moyens et talents à cause de l'alcoolisme. Du coup, je l'ai appelée « Quand tu bois ». Les trois autres ont été inspirées par mon nouvel amour, un Berlinois de l'est. Donc oui, l'amour reste aussi une de mes thématiques.

Lors de notre entretien en 2013, vous disiez avoir l'envie de réussir à écrire et chanter aussi en allemand, ce désir semble être aujourd'hui réalisé ?
Oui c'est vrai, une de mes dernières chansons est entièrement en allemand et est dédiée à ce nouvel amour. Elle s'appelle « Liebestechnicker » (technicien de l'amour) . Avant, je faisais traduire toutes mes chansons mais désormais, j'essaye d'avoir toujours des passages en allemand à l'instar d'une de mes dernières chansons « Laisse-moi ». J'ai eu l'idée d'alterner les deux langues lors de ma chanson, "Berline" écrite il y a 6 ans comme l'avait déjà fait Renaud, mon père spirituel, avec l'anglais et sa chanson "It is not because you are".

Vous êtes plusieurs chanteurs français à tourner régulièrement sur Berlin. Les thématiques autour du changement de la ville ou de sa gentrification reviennent souvent dans vos chansons, n'est-ce pas un thème un peu accommodant ?
C'est vrai que nous sommes plusieurs à écrire sur Berlin et ses transformations mais étant donné que nous sommes expatriés ou exilés volontaires, cela me semble logique que nous soyons inspirés par ce thème. Je le vois plutôt comme un sujet difficile à éviter, c'est dans nos tripes je pense quand on voit la tournure que prend la ville. Je dirais même presque que, par amour pour cette ville, c'est un devoir d'en parler. Et en réalité, je ne cherche jamais les sujets sur lesquels j'écris, cela me tombe dessus et de ce fait, il n'y a pas de but recherché en soi.

Comment avez-vous réalisé la sélection pour l'enregistrement de l'album ?
J'en ai choisies dix-sept. Ce sont toutes les chansons que je chante en live dont beaucoup d'anciennes réarrangées et des plus récentes qui correspondent plus à mon état d'esprit actuel, moins sombre qu'il y a quelques années. D'autres que je ne chante plus figurent dans tous les cas déjà sur les deux cds auto-enregistrés au Tacheles et chez un ami.

Arrêtons-nous un instant sur ta chanson Fernsehturm, pourquoi avoir choisi ce monument en particulier ?
Je suis amoureuse de cette tour. Je ne peux vraiment l'expliquer mais je la trouve esthétiquement très belle, j'ai envie de croquer dans sa boule. Je suis admirative de ce paysage industriel avec la Fernsehturm qui semble à l'aise au milieu de tout cela. Je me compare à elle dans la chanson mais en même temps, elle m'énerve quand je la vois ainsi stoïque alors qu'il y a le Tacheles et d'autres lieux mythiques de Berlin qui ferment. Elle ressemble du coup à une reine qui règne sur la ville et respire un côté observateur qui regarde tous ces changements de haut.

Lorsque l'on visite votre site , on peut voir en description « chansons mélancomiques », qu'est-que cela signifie exactement ?
Je voulais juste dire par ce mot inventé que mes chansons ne sont pas que mélancoliques mais peuvent être aussi drôles. C'est une amie qui m'avait appelée ainsi au lycée et j'ai beaucoup aimé cette expression, beaucoup moins convenue que chansons françaises.

Vous travaillez désormais en collaboration avec Madame Zik, une agence artistique pour les chanteurs francophones en Allemagne, qu'est ce que cela a changé dans votre parcours ?
Nous nous sommes connus à plusieurs avec Aurélie Païta et avons cru à cette belle aventure d'agence. Le travail avec Madame Zik m'a apporté une forme de professionnalisation de mon activité et m'a poussé à travailler plus sur la communication, la création de vidéo....Aurélie s'occupe également de la recherche de dates de concerts et se déplace beaucoup pour rencontrer des professionnels... Elle est déterminée et passionnée, et porte un regard à la fois exigeant et stimulant sur mon travail, c'est porteur pour nous, les artistes!

Ensemble, vous êtes arrivées à aller jusqu'à l'enregistrement d'un album, comment cette aventure s'est-elle déroulée ?
Cela a été une grosse artillerie car je me souhaitais vraiment un travail de qualité. Une fois que l'album a été enregistré, j'ai cherché un label en France en vain et c'est finalement avec Timezone, un petit-moyen label allemand que j'ai signé. Nous sommes tombés sur un très bon accord et ce seront eux qui feront la promotion de l'album. En parallèle, nous avons lancé un crowdfunding pour pouvoir financer en partie l'enregistrement au sein des studios Cue à Prenzlauer Berg, l'autre partie étant un apport personnel. En tout six musiciens ont participé à la réalisation du cd qui a duré un bon mois, ce qui revient finalement très cher.

Comment imaginez-vous la suite ?
Déjà, il y aura le concert pour la sortie de l'album le 18 septembre au Hangar 49 qui est une très belle salle et que je recommande. Ensuite, je me sens très bien à Berlin et me vois pas trop être sur les routes tout le temps pour donner des concerts mais s'il faut en passer par là de temps en temps, je le ferai bien sûr avec plaisir ! Dans tous les cas, je ne peux pas m'imaginer vivre ailleurs mais j'avoue que les changements actuels de la ville m'inquiètent beaucoup, surtout concernant le domaine artistique. C'est aussi pour cela que c'était important pour moi de montrer dans mes clips des lieux qui n'existent déjà plus comme l'Eisfabrik, le Tacheles et bien d'autres...

Recommanderiez-vous un lieu ou plusieurs lieux à Berlin pour écouter de la musique en live ?
Le Corbo bien sûr. Le Zimmer 16, un endroit très sympa avec une super accoustique, la villa Neukölln, le café Tasso ou encore le Hangar 49 qu'il ne faut surtout pas oublier !

Propos recueillis par Anaïs Gontier (www.lepetitjournal.com/Berlin) jeudi 23 avril 2015

Savoir plus :

Mélinée sera en concert ce vendredi 24 avril au Corbo dès 20h et sera accompagnée de Jonathan Bratoëff à la guitare et de Carmelo Leotta à la contrebasse.

Gagnez 1X2 places en envoyant un mail à berlin@lepetitjournal.com

https://www.facebook.com/events/1531273380485198/1582729558672913/

http://www.melinee.fr/

http://www.madame-zik.com/

http://www.corbo-berlin.de/

A relire :

http://www.lepetitjournal.com/berlin/communaute/153951-chanson-francaise-melinee-la-toulousaine-amoureuse-de-l-ombre-et-de-berlin

icone carré
Publié le 22 avril 2015, mis à jour le 24 avril 2015

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions