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Interview d'Asma Rharmaoui-Claquin, candidate Nouvelle Union Écologique et Sociale

Asma Rharmaoui-Claquin legislativesAsma Rharmaoui-Claquin legislatives
Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 19 mai 2022, mis à jour le 23 mai 2022

Dans la perspective des prochaines élections législatives (à partir du 27 mai en ligne, 5 et 19 juin 2022 dans les urnes), lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans chaque circonscription des Français de l’étranger. Asma Rharmaoui-Claquin, candidate à la 7ème circonscription pour la Nouvelle Union Écologique et Sociale (NUPES) a répondu à nos questions.

 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Ma génération a marché pour le climat durant des années, sans effet. Il nous faut absolument agir face aux urgences de notre temps. La première urgence est écologique. Le dernier rapport du GIEC indique qu’il reste trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre. L’État, représenté par Emmanuel Macron au moment du jugement et par la majorité présidentielle que soutient Frédéric Petit, a été condamné à deux reprises par la justice française pour inaction climatique. Mais l’urgence est aussi sociale. D’après le dernier rapport d’Oxfam, aujourd’hui en France, les cinq premières fortunes de France possèdent autant que les 40% des plus pauvres en France. La maltraitance des politiques publiques actuelles se fait très directement sentir aussi par les Français-es de l’étranger, par exemple via les coupes budgétaires dans les secteurs consulaires et de santés publics. Ayant vécu sur trois continents et travaillé au sein de l’ambassade de France en Allemagne, j’ai pu observer la détérioration du service public français, pourtant tant envié depuis l´étranger.

Nos institutions, dont l’Assemblée nationale, sont clés pour revenir sur les choix désastreux qui ont été faits en termes de politiques et d'investissements publics, et pour mettre en place de véritables mesures au service de l’intérêt général. C’est pour ces raisons que je me présente comme candidate à ces élections cruciales, portée et inspirée par l’alliance historique du bloc social et écologique qu’est la NUPES. 

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Europhile depuis toujours, j’ai effectué l'intégralité de mes études dans notre 7ème circonscription des Français.es de l´étranger et parle couramment allemand, anglais, espagnol et russe. Cette ouverture au monde et cet enrichissement culturel a entre autres été rendu possible par l’Union européenne et ses programmes d’échanges, qui permettent la reconnaissance des diplômes, et la libre circulation des personnes. De plus, mon poste de référente politique et juridique à l'Institut Fédéral allemand de l'éolien en mer a forgé mon expertise territoriale concernant le nord de la circonscription, particulièrement concernant les sujets de coopération transfrontalière mais aussi de transition énergétique, des sujets dont l'Europe de demain a besoin.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l´étranger ?

Je suis la première de ma famille à avoir fait des études universitaires. Cela a été possible grâce à l´école républicaine laïque et gratuite. Je veux que d’autres puissent bénéficier de cette chance, y compris à l’étranger. Je me battrai pour aller vers la gratuité des établissements français. Pour y arriver, une mesure concrète est d’arrêter les subventions de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) aux établissements qui refusent le statut d’écoles conventionnées à but non lucratif. Profondément féministe et préoccupée par les atteintes aux droits humains fondamentaux, notamment en Pologne et en Hongrie, je m´engage à garantir l´accès à l´avortement aux Françaises résidant dans ces pays via les médecins-conseil dans les ambassades. Il n’est pas acceptable que la liberté pour toutes et tous de disposer de leur corps soit remise en cause.

En tant que Française de l’étranger et travaillant au sein de l’ambassade française à Berlin, j'ai assisté à la désertification des postes consulaires année après année. Le plan Action Publique 2022 du gouvernement d´Emmanuel Macron, et son objectif affiché de 120 000 suppressions de postes dans la fonction publique a créé un climat délétère. Les suppressions de postes n’ont heureusement pas été à la hauteur des ambitions du gouvernement, mais ceci a été en grande partie lié à la contractualisation des ressources locales, et le cap reste le même.

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

La députée des Français.es de l´étranger détient une fonction de représentation diplomatique sur sa circonscription, mais elle représente aussi et premièrement la Nation dans son ensemble. Élue sur la base d'un programme commun à gauche, je voterai en faveur de politiques servant l’intérêt général et une construction européenne solidaire, avec le mieux-disant écologique et social comme Leitmotiv. Femme de terrain, je continuerai à être impliquée localement afin de comprendre au mieux les enjeux auxquels sont confronté.e.s mes concitoyens.nes au quotidien. Le tissu associatif local inspire les politiques, et doit être renforcé par celles-ci. Par ces voies, je porterai les problématiques des Français.es à l´Assemblée nationale avec intégrité.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

Au-delà des orientations générales, il y a des défis très concrets auxquels les Français.es de notre circonscription sont confrontés.es. Il n´est pas acceptable que l’égalité face au service public pour les Français.es de l´étranger, bien que principe constitutionnel, ne soit pas respectée. Pour donner un exemple concret, lors des élections présidentielles dernières, les Français.es residents.es dans l’Est de Allemagne ont dû se déplacer à Berlin pour aller voter. Voilà comment se traduit la réforme lancée par le gouvernement, soutenue par le député sortant Frédéric Petit, sur le terrain. Avec la NUPES, nous rétablirons les effectifs consulaires à leur niveau de 2017 et titulariserons les contrats locaux qui font actuellement le même travail que les fonctionnaires pour un salaire bien moindre.

Avec la crise de la Covid-19 de nombreux.ses entrepreneurs.ses francais.es de notre circonscription ont été confrontés.es à des difficultés financières sans réel accompagnement de la part des autorités consulaires. Afin d´apporter une véritable aide à ce tissu entrepreneurial lors de crises majeures, la NUPES propose de créer un registre des entrepreneurs.ses francais.es à l´etranger.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?

Les mots d'ordre de ma campagne sont justice sociale, climat et Europe solidaire.  La justice sociale s'articule autour de trois axes qui structureront mon travail parlementaire. Premièrement, justice sociale signifie école républicaine et gratuite, y compris pour les Français.es de l’étranger. Je porterai cette notion d´égalité des chances à l´Assemblée nationale en mettant fin au désengagement de l'État et à la politique de privatisation du système d'enseignement français à l´etranger. Ensuite, je désire en finir avec toutes les formes de discrimination et créer un fonds de solidarité pour les victimes de violences conjugales et parentales à l´étranger. Je veillerai à ce que les consulats aient accès à un.e psychiatre et un.e avocat.e referent.es francais.es ou francophone. J'imposerai la parité effective des postes à responsabilité dans les ambassades, consulats et institutions homologuées. Enfin, il n'y pas de justice sociale sans écologie. Élue à l´Assemblée nationale, j’agirai à la hauteur de l'urgence climatique, pour mettre en place la planification écologique et un véritable plan national d’isolation des logements. Je voterai pour une cantine bio et gratuite en métropole comme dans les établissements français à l´étranger.

 

Quel bilan dressez-vous du député sortant ?

Nos différences programmatiques sont significatives, et elles se sont traduites dans les votes de Monsieur Petit. Durant cette législature, notre député a voté des lois telles que  la  réforme du code du travail ou celle de la SNCF, avec l’ouverture à la concurrence notamment... Son groupe a également voté la suppression de l’ISF. Le quinquennat de Macron a été un quinquennat de violence sociale, dans la parfaite continuité de son passage au Ministère de l’Economie. Tout cela avec le soutien du MoDem et donc de Monsieur Petit. 

 

Dans la même lignée, le besoin d’une meilleure représentativité pour revitaliser notre démocratie n’a pas été suivi d’effet par la majorité présidentielle. L’instauration de la proportionnelle pour les élections législatives est encore une promesse non tenue. Monsieur le député nous parlera d’un problème de calendrier mais je crois qu’il s’agit avant tout d’une question de volonté politique. Le MoDem n’a pas réussi à imposer son calendrier et ne le fera pas dans un second quinquennat. 

 

Sur la question écologique, cette législature n’a servi à rien: les actions portées par la convention citoyenne n’ont pas été reprises par la majorité, la transition énergétique est en retard, des polluants comme le glyphosate sont à nouveau autorisés. 

 

Monsieur le Député Petit a été très actif sur les relations bilatérales entre la France et les pays d’Europe centrale et orientale, et notamment dans la crise des réfugiés qui fait suite à la guerre en Ukraine. Nous ne pouvons que saluer ces dernières initiatives. Mais ensuite ? Qu’a-t-il fait pour les Français de l’Etranger ? Il a soutenu un gouvernement qui n’a cessé de diminuer les fonds alloués aux écoles françaises, pourtant les garants de notre influence à l’étranger. 

 

Nous lui avons donné un mandat qu’il n’a utilisé que pour soutenir une politique de casse systématique de tout ce qui a patiemment été construit, du code du travail au corps diplomatique en passant, bientôt, par notre système de retraite par répartition. Alors, pour une France permettant de restaurer la dignité sociale, la richesse culturelle, l’éducation de qualité pour tous, et enfin à la hauteur des enjeux écologiques, il faut voter pour des députés de combat, les députés de la NUPES.

 

 

Site internet : https://rharmaouiclaquin2022.fr/

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lepetitjournal.com Berlin
Publié le 19 mai 2022, mis à jour le 23 mai 2022

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