L’association Bleu Blanc Rose, c’est un peu la version queer du fameux couple franco-allemand. Depuis 2004, cette association réunit Français⸱es, francophones et francophiles de la communauté LGBTQIA+ de Berlin autour de nombreux évènements, et aura pour la première fois cette année un char à la CSD berlinoise (Christopher Street Day, nom de la marche des fiertés berlinoise), le 26 juillet.


Une association queer pour les francophones et francophiles de Berlin
A l’origine de Bleu Blanc Rose, il y a quelques Français queers vivants à Berlin, qui, il y a un peu plus de vingt ans, ont pris l’habitude de se réunir, d’organiser des activités et des évènements… jusqu’à réaliser qu’ils avaient tout du fonctionnement d’une association, sans en avoir les statuts. C’est de ce constat que Bleu Blanc Rose est officiellement née, nous explique son vice-président, Erik Haase.
Aujourd’hui, l’association rassemble environ 80 membres cotisants, parmi lesquels deux tiers de personnes dont le français est la langue maternelle, et un tiers de francophones. “Nous sommes ouverts à tous les francophones et les francophiles”, souligne Erik Haase avant de poursuivre : “Nous avons des membres belges, canadiens, des pays d’Afrique, des sud-américains, des Italiens, des Espagnols…En fait, c'est l'amour pour la francophonie et la culture francophone qui réunit les membres de Bleu Blanc Rose.”
Évidemment, la culture allemande n’est pas en reste et infuse dans les événements organisés par l’association. Lorsqu’on demande au président, Gaël Boudjema, et au vice-président, Erik Haase, de nous parler des activités de Bleu Blanc Rose, le premier élément cité est unanime : le Stammtisch ! Une fois par mois donc, les membres de l’association se réunissent autour d’une grande tablée d’habitués, traditionnelle des pays de culture germanique, pour partager un repas tous⸱tes ensemble.
“On fait aussi des excursions, des lectures avec des auteurs queers - français souvent, mais parfois allemands -, des débats sociétaux ou politiques, des partys, des brunchs, des rencontres sportives (...)”, énumère Gaël Boudjema. Ordinairement, le plus gros événement de l’année pour Bleu Blanc Rose, c’est la participation au Lesbisch-Schwules Stadtfest (festival urbain lesbien et gay) organisé une fois par an autour de Nollendorfplatz, quartier historique de la communauté queer berlinoise. Mais pour les vingt ans de l’association, les membres ambitionnaient quelque chose d’autrement plus grand : avoir leur propre char à la CSD de Berlin.
“Liberté, égalité, fierté” pour le char Bleu Blanc Rose
“Un de nos rêves a toujours été de participer à la marche des fiertés. C’est un très grand projet, et pour les vingt ans, c’était notre but de réaliser ce rêve”, relate Erik Haase. L’anniversaire, qui aurait dû avoir lieu en 2024, est reporté d’un an en raison de la maladie du président, Gaël Boudjema, et c’est donc la CSD 2025 qui accueillera pour la première fois le char Bleu Blanc Rose, au numéro 27, avec un slogan tout trouvé : “Liberté, Egalité, Fierté”.
Un projet exigeant pour une association de la taille de Bleu Blanc Rose, qui demande de l’énergie, des fonds et beaucoup de temps. “C’est génial, mais je pense qu’après samedi, on va bien dormir”, s’exclame Erik Haase dans un éclat de rire. L’ambassade de France a apporté un soutien certain au projet, en ouvrant quelques portes qui ont permis de faciliter les démarches.
La première étape, c’est l’inscription auprès de la mairie de Berlin, qui doit être réalisée six mois à l’avance. Ensuite, il s’agit de trouver le véhicule. Coup de chance, un logisticien catalan sympathisant de l’association leur a fait don du camion et du conducteur. Enfin, il faut standardiser le camion, qui doit répondre à de nombreuses normes de sécurité, et installer la sono, qui sera “une vraie sono”, nous garantit Erik Haase. Aux platines, le président de l’association, alias DJ Sanssouci, s’appuiera sur une playlist composée de nombreux tubes francophones.
Au delà d’une simple célébration d’anniversaire, Gaël Boudjema tient également à souligner que par leur présence, c’est l’importance de la visibilité queer dans l’espace public qui est défendue, “même à Berlin”, qui apparaît comme une ville sanctuaire de la communauté LGBTQIA+. “Même si aujourd’hui, nous avons beaucoup de droits, comparé à il y a quarante ou cinquante ans, on doit toujours montrer qu’on existe et qu’on est là”. Et de citer les droits des personnes trans ou encore la reconnaissance de la non-binarité, comme quelques-uns des sujets sur lesquels la société doit encore considérablement avancer.
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