Ce lundi 17 octobre, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant la porte de Brandebourg. Hommes et femmes ont entonné la chanson devenue hymne de protestation non officiel des femmes en Iran : « Another Love » de Tom Odell.
«On another Love. All my tears have been used up» (français : Pour un autre amour, toutes mes larmes ont été épuisées). La chanson de Tom Odell résonnait puissamment devant la Porte de Brandebourg lundi 17 octobre. Les visages graves mais éloquents du chœur rassemblé sont rapidement rejoints par des hommes et des femmes, des passants, emmenés par un élan de solidarité. De trente personnes, le groupe se massifie et atteint la soixantaine. Au centre, à la première rangée, une jeune femme déploie un drapeau iranien : le groupe est venu chanter en soutien au combat des femmes en Iran.
Ce rassemblement est né de l’initiative de Carolin Kebekus, une personnalité de la télévision allemande qui programme chaque jeudi soir « The Carolin Kebekus Show ». La comédienne et humoriste souhaite témoigner, à travers son émission télévisée, d’un soutien incompressible quant aux mouvements de protestation qui ont actuellement lieu dans le pays du Moyen-Orient. De Cologne à Berlin, son équipe enregistre des chœurs devant plusieurs lieux emblématiques tels que la Porte de Brandebourg ou la Cathédrale de Cologne.
Une chanson symbolique
« Another Love de Tom Odell chantée ce soir est devenue l’hymne non officiel de la révolution en Iran, explique Lili Sommerfeld, cheffe de cœur et musicienne approchée par la production. Carolin Kebekus, elle-même chanteuse, a enregistré sa voix et voulait que celle-ci soit rejointe par le plus de monde possible ».
La chanson est en effet reprise et partagée par de nombreuses personnes dans des vidéos, notamment sur TikTok, en réponse au décès de Mahsa Amini, une étudiante de 22 ans, placée en garde à vue par la « police morale » iranienne pour avoir prétendument porté son foulard trop lâche. Depuis le tragique évènement, de nombreuses réactions de protestation ont éclaté dans les rues et universités du Kurdistan iranien.
« C’est important pour moi d’être présente aujourd’hui. Car j’ai la liberté de participer à cette initiative et malheureusement toutes les femmes dans le monde n’ont pas cette chance », explique Alice, membre de la chorale francophone Alors on chante. L’évènement a fait appel à un grand nombre de choeurs berlinois qui ont répondu présents pour l’occasion. « Ce qui m’a le plus émue, c’est de voir que le mouvement a pris progressivement de l’ampleur, rejoint par des passants qui n’étaient pas au courant de ce qui se tenait ce soir », conclut Alice.
La performance enregistrée sera diffusée ce jeudi soir à 23h30 sur Das Erste.
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